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16 avril 2023 7 16 /04 /avril /2023 12:01

La même année qui vit la sortie de Duel au cinéma (en Europe), le metteur en scène a été invité à réaliser un nouveau film de long métrage pour la télévision, inspiré d'un script de Robert Clouse: ce dernier n'est pas un inconnu des amateurs de films d'action, et le propos de ce mini-long métrage (73 minutes) était bien dans la ligne d'un cinéma de divertissement, qu'on en juge:

Une famille de New York, en villégiature en Pennsylvanie, aperçoit une belle maison, et l'épouse constate qu'elle est à vendre. Ils l'achètent, et commencent à y habiter avec leurs deux enfants, un garçon et une petite fille qui commence à marcher... L'épouse, Marjorie (Sandy Dennis), qui ne travaille pas reste à la maison pendant que Paul, le mari (Darren McGavin), réalisateur de films de publicité, se rend à New York tous les jours. Mais Marjorie sent une présence, et commence à écouter les voisins qui eux savet que la maison est la demeure d'un démon redoutable. Marjorie commence à se demander si elle ne serait pas possédée...

C'est assez étonnant que la télévision Américaine, dernier rempart dans les années 70 des conservatismes de tout poil, ait confié la réalisation d'un film d'épouvante au jeune réalisateur de Duel; il avait montré qu'il pouvait sur un budget très serré aller loin dans la démonstration émotionnelle, et la manipulation émotionnelle du spectateur... Pourtant, pendant le plus gros du film, Spielberg se retient, préférant effectivement distiller par toutes petites doses le poison du fantastique, gardant l'explosion de frissons pour la fin: c'est très efficace, et du point de vue de la production, qui souhaitait sur un petit budget avoir un film qui fait peur mais pas trop, situé dans le cadre sacro-saint de la famille, c'était une mission accomplie haut la main.

Mais il est vraiment très troublant, dans ce film bardé de références et de messages subliminaux tous liés à la vie de Steven Spielberg, d'y trouver des traces de ce que The Fabelmans met en lumière, cette relation brisée entre une mère au foyer qui perd pied, et le reste de sa famille. S'il y a bien un personnage que Spielberg charge (discours parfois rendu obscur par une évidente consommation d'alcool pourtant pas mentionnée dans le dialogue, gifles et colères soudaines, caprices même), c'est celui de la mère. Sinon, Spielberg est déjà en pleine possession de son art, et le montre tranquillement; il profite aussi avantageusement d'un script qui lui permet de citer Les diaboliques de Clouzot: réminiscence inconsciente, copie ou coïncidence? Je ne sais pas et peu importe, mais l'idée est très bonne, et fonctionn presque à la fois comme un fil rouge et un coup de théâtre... 

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Published by François Massarelli - dans Steven Spielberg Boo!!