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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 22:55

1979: une bande d'ados Américains, de vrais nerds, tournent un film en super 8... Et sont témoins d'un accident spectaculaire. Mais ce qu'ils ne savent pas c'est qu'au beau milieu de cet accident, il ont aussi assisté sans le savoir à l'évasion d'un extra-terrestre, qui n'a qu'une envie: rentrer chez lui. Mais l'armée, faite d'uniforme, de mous du cerveau (c'est l'armée, donc pas de surprises de ce côté-là) et d'ordres secrets et fumeux, va tout faire pour que ça tourne à la grosse catastrophe...

Le nom de Spielberg en lettres aussi grosses que celui du réalisateur-scénariste-manitou, c'est une touche d'autant moins subtile que Tonton Steven est partout. Pas en tant que producteur ni réalisateur ou quoi que ce soit, non. Ce film est un "à la manière de" tellement réussi qu'on pardonnerait presque la horde de geeks qui n'y connaissent rien qui vont illico attribuer ce joli film au barde barbu de Cincinnati. Sinon, au-delà, je pense que les trente premières minutes sont le meilleur moment: comme d'habitude, mettez un mystère, c'est magnifique, commencez à l'expliquer, tout le monde s'en fout. Abrams devrait le savoir, il a été impliqué dans Lost, cette gigantesque escroquerie.

Mais là, que voulez-vous, c'est tellement réussi, et le film fait merveille à dérouler avec classe le bon vieux suspense à l'ancienne, avec un art de montrer ET de ne pas montrer: c'est un plaisir. Tout sent la madeleine dans ce film situé en 1979 de A jusqu'à Z, à commencer d'ailleurs par la pulsation si empreinte d'une totale et réjouissante absence de subtilité du batteur Bev Bevan, lançant l'introduction de Don't bring me down de ELO... Le script emprunte intelligemment à E.T. et chacun y retrouvera des souvenirs, des vrais d'une part, et des souvenirs de cinéma d'autre part, dans un film qui donne l'impression d'avoir été intégralement tourné à l'ancienne: le montage, les lumières, le ton des acteurs, la teneur même du dialogue, les préoccupations de ces jeunes gens... C'est diabolique.

Et tous ces gens se comportent d'ailleurs en héros Spielbergiens: ils regardent, et certains d'entre eux voient. Tout passe par le regard et par l'optique dans ce film d'un réalisateur qui a révisé ses classiques (et n'a pas oublié de copier certains défauts optiques de ses films-modèles, comme par exemple cette insistante manie des lumières bleutées à baver, tellement présente qu'Abrams en fait la dernière image de son film...

...Et le grand sujet c'est bien sûr le cinéma, alors avec ces ados qui sont obsédés par le tournage d'une épopée en super 8, et qui vont expérimenter pour de vrai le frisson de capter l'impossible sur leur petite caméra, on est en plein dans une sorte de définition absolue du plaisir cinématographique comme étant un substitut de l'air que l'on respire. 

 

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Published by François Massarelli - dans JJ Abrams Science-fiction