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24 décembre 2024 2 24 /12 /décembre /2024 23:43

Dory, la plus oublieuse des poissons femelles, vit une petite vie tranquille en compagnie de Marlin et Nemo, ses deux amis rencontrés dans Finding Nemo... Elle vit à l'abri de son pire souvenir, puisqu'elle n'a aucune capacité à imprimer les faits qui se déroulent autour d'elle. Mais elle a quitté un jour ses parents, et les a cherchés, jusqu'à ce qu'elle ne se rappelle plus qu'elle les cherchait...

Et un jour, alors qu'elle assiste le maître d'école local, elle se souvient: elle sait qu'elle a quitté ses parents et se rappelle même, comme dans un flash, d'un nom de lieu en Californie. La voilà partie, en compagnie de ses deux amis poisson-clowns...

Les films Pixar sont tous plus ou moins consacrés à une émancipation d'un personnage, à l'intérieur de lui- ou d'elle-même. Apprendre à accepter qu'on est un jouet, accomplir son destin quand on est un robot et qu'on est presque la dernière chose qui bouge sur notre planète, accepter de vieillir, accepter à la fois de grandir et d'appartenir à une communauté spécifique... Tous les longs métrages sont tournés vers cette réalisation d'un potentiel, généralement dans un contexte ultra-positif. Ce qui devrait avoir le don de me hérisser le poil tant c'est systématique...

Mais si on accepte de bonne grâce de les suivre, la plupart du temps (donc quand il n'est pas question de donner vie à des voitures moches) c'est aussi que les équipes de ces films ont toujours su rivaliser d'invention avec eux-mêmes, en deux points si complémentaires: d'une part, l'animation est toujours d'une complexité hallucinante, jusqu'à presque nous faire oublier qu'il s'agit d'animation, justement. Et d'autre part, la construction des personnages échappe au cliché. Ce que prouve ce film, qui reprend les personnages importants de Finding nemo, mais ne se contente pas d'être une suite. La quête de Dory est justement de retrouver ce qui fait d'elle ce qu'elle est. Un personnage ultra-débrouillard, puisqu'elle doit en permanence pallier à sa mémoire qui est plus que défaillante!

Une fois qu'on aura admis qu'une "suite" du premier film est comme d'habitude, par définition même, on ne pourra que se réjouir devant cette odyssée en mouvement permanent, animée de fort belle façon, avec un humour de haute volée... Dans laquelle en plus de la qualité graphique, on reprend le principe qui faisait le sel de Nemo: une galerie haute en couleurs de personnages tous plus loufoques les uns que les autres, et qui ont tous besoin d'apprendre à surmonter leurs failles... Dory et sa mémoire, mais aussi le poulpe Hank qui souhaite tant échapper à l'immensité de l'océan, Destiny le requin baleine myope, ou encore le bélouga qui ne parvient plus à faire fonctionner son sonar depuis qu'il est en captivité... 

 

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Published by François Massarelli - dans Andrew Stanton Pixar Disney Animation Plouf!
11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 22:00

Piper est un petit pluvier (un oiseau du littoral^), qui a bien grandi. Sa maman s'apprête à le laisser vivre auprès des autres, et il va donc lui falloir quitter le confort du nid, pour aller chercher des coquillages sous le sable. Mais il y a de grosses vagues...

Côté pile, le film se conforme à la tradition Pixarienne d'évoquer un rite de passage pour un enfant amené à voler de ses propres ailes...

Côté face, un court métrage à la perfection impressionnante, dans lequel la texture, grâce au savoir-faire habituel des magiciens de Pixar, se joue de tous les écueils. Plumes, sable, vagues... Tout ici est beau. Encore un Oscar mérité...

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Disney Animation
22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 23:51

Le titre l'indique assez clairement: ce court métrage est en fait dans le sillage du chef d'oeuvre d'Andrew Stanton, Wall-E, et d'ailleurs ce dernier en a proposé l'argument. C'est une idée de génie, partagée avec Marvel qui un temps a fait la même chose: proposer des courts métrages qui puissent développer des moments potentiels des coulisses d'un film de long métrage. Ainsi ce film est-il situé dans les coulisses du dernier acte de Wall-E, et on verra d'ailleurs de nombreux moments tirés du film qui nous permettent de contextualiser celui-ci...

En gros, ça concerne les mésaventures d'un petit robot dont la fonction essentielle est de veiller que les lampes extérieures du vaisseau qui l'emploie, soient toujours fonctionnelles. Les aventures débridées de Wall-E et Eve, situées en marge de sa fonction, empêchent clairement sa mission et il en développe une intense frustration...

Les longs métrages de Pixar donnent souvent satisfaction, mais les courts sont très couramment encore plus réjouissants. Disons que celui-ci prolonge efficacement le propos du long qu'il accompagne, en en développant la comédie de caractères, et la poésie burlesque visuelle. Et comme d'habitude, il faut le voir pour comprendre... Mais même si ce serait dommage, on n'a pas vraiment besoin de voir Wall-E pour prendre du plaisir à ce film...

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Published by François Massarelli - dans Disney Pixar Science-fiction
14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 10:44

Meilin "Mei-Mei" Lee est une jeune fille de Toronto, qui se définit comme à l'aube de sa vie d'adulte, car elle a... treize ans. Chinoise, élevée entre traditions et modernité, elle a beaucoup participé au culte des ancêtres dans sa famille, dont les parents gèrent un petit temple à la gloire de la famille Lee et de sa filiation par des contes et légendes au dieu Panda roux... Mais c'est aussi une adolescente de 2002, très intégrée dans une bande de copines très soudées, toutes fans d'un boys band dont on annonce qu'il pourrait bien, un jour, venir jouer à Toronto.

Mei-Mei a du mal à assumer son indépendance face à une mère envahissante, et ses copines sont inquiètes pour elles... D'autant qu'un jour le malheur arrive: non pas le souci qui arrive à bien des futures femmes aux alentours de cette aube d'adolescence, mais bien pire: Mei-Mei est affligée d'une malédiction familiale, qui a donné à tous les membres féminins de sa famille un don de métamorphose en grand panda roux... Ce qui va poser problème puisqu'en attendant qu'elle puisse "contrôler son Panda", le jeune fille doit subir des transformations à chaque émotion forte, c'est à dire toujours...

C'est le premier long métrage de Domee Shi, qui a mis énormément d'elle-même dans ce film, situé dans sa communauté et dans sa ville d'adoption. De là à parier qu'elle ait eu un problème avec sa mère durant l'adolescence, il n'y a qu'un pas que le film nous engage allègrement à franchir! Car très vite on verra dans le film que la vraie malédiction, pour Mei-Mei, au delà de la métaphore menstruelle qui prouve que, décidément, les films distribués par Disney évoluent considérablement, est sa filiation, et la présence immense, incontournable et envahissante de sa maman, et l'incapacité de la jeune fille à assumer son envie de s'écarter du giron familial...

Le fait de passer par une représentation du "monstre" intérieur de n'importe quelle adolescente à travers un animal plus ou moins lié à la culture et la mythologie d'une communauté spécifique est assez typique de Pixar, bien sûr, et avec un gros panda roux, on coche en prime les nombreuses cases d'acceptabilité pour Disney! Mais le film est bluffant pour son invention, et le décalage entre la représentation de 2002 à travers les yeux et la dynamique (excès probable de sucre, ici) d'un jeune fille de treize ans, et le monde intérieur de ces femmes chinoises qui doivent affronter leur panda privatif est une source constante d'émerveillement. Finalement, si ce n'était pour la sous-musique envahissante d'un boys band qui prend un peu toute la place et qui est loin, très loin, de montrer la moindre preuve d'originalité et de talent, et pour la manie agaçante des dessins animés de se terminer sur une tentation étouffante du gigantesque (toujours impeccablement réalisé), le film est un vent de fraîcheur dans un studio connu pour son étonnante capacité de renouveau: chapeau.

...Et en plus, c'est toujours drôle.

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Animation Comédie Disney
8 mai 2022 7 08 /05 /mai /2022 07:15

Dans un monde parallèle qui a longtemps été dirigé par des forces magiques, vivent désormais des elfes, centaures, trolls, fées et autres sirènes... mais ce petit monde a oublié la science de la magie, et à l'exception de quelques personnages un peu fantasques, se replie sur sa normalité. Nous faisons la connaissance d'une famille Elfe: Laurel, la mère, élève désormais seule ses deux garçons Barley et Ian, car leur père est décédé durant sa deuxième grossesse. Barley a bien quelques souvenirs de lui, mais bien sûr Ian vit dans l'immense frustration de ne jamais l'avoir connu. La frustration, mais aussi une intense timidité, voire une gêne phénoménale: Ian n'a pas confiance en lui, et son frère l'embarrasse plus qu'autre chose, car Barley est obsédé par l'histoire, le passé, donc la magie. Il considère que les gens devraient reprendre le contact avec ce qu'ils sont vraiment.

A la faveur du 16e anniversaire de Ian, les deux garçons vont en avoir l'occasion: leur père, qui était lui aussi fasciné par l'histoire de la magie et la science disparue des sorts et des objets magiques, leur a laissé un héritage, à ne leur donner qu'une fois cet âge atteint. Un sort, et les objets pour le réaliser, qui leur permettra de passer une journée avec leur père: pour Barley, l'occasion, enfin, de lui dire au revoir, et pour Ian la possibilité de faire sa connaissance...

Tout n'ira pas comme prévu, évidemment. C'est un film Pixar qui obéit aux lois qui régissent le plus souvent les films du studio: deux personnages qui sont opposés par les faits et qui sont amenés à cohabiter, se révéler et découvrir qui ils sont vraiment, et changer le monde par cette occasion. On coche un peu toutes les cases, y compris celle de l'humour.

On peut être agacé par cette incapacité qu'ont ces films à compléter leur originalité esthétique par une gamme de possibilités scénaristiques qui n'aient pas l'air d'être tirées du manuel, mais on a au moins l'avantage d'être face à une merveille de design. La texture de ce monde en particulier, mélange permanent entre l'Amérique profonde et un univers magique qui ne demande finalement qu'à être révélé à ses habitants, est fabuleuse. Les personnages, eux, cochent toutes les cases réglementaires...

Et il y a quand même une série de gags gonflés, sur la brèche, avec ce que je ne vois pas comment appeler autrement que le demi-père des deux jeunes elfes... Un non-personnage, entité incomplète, dont la possibilité de le rendre complet devient très vite l'enjeu du film. Avec des chaussettes violettes.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Disney Pixar
1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 10:54

Tout commence par une idée simple, qu'on peut considérer comme une uchronie: la comète qui est supposée avoir tué les dinosaures (à moins que ce ne soit un événement météorologique) serait passée à côté de la terre, et donc notre planète a un visage bien différent de celui que nous connaissons: les dinosaures ont continué à vivre et prospérer...

Des dinosaures doués de paroles et même civilisés, on craint immédiatement le retour au film Dinosaur des ateliers de confection Disney (moi gentil iguanodon, toi méchant carnataure) et heureusement il n'en est rien: le bon goût de Pixar reste intact dans ce qui reste pourtant l'un de leurs plus grands flops. 

Pourquoi un flop? Certains accusent un script qui ne serait pas à la hauteur, et c'est vrai que l'équilibre habituellement facilement atteint entre leçons de vie à la Disney (tu seras un dinosaure courageux, mon fils), pathos (le papa qui disparaît, en d'autre temps c'est la maman de Bambi qui symbolisait le passage à la vie adulte), humour gentiment idiot (les fruits hallucinogènes) et merveille visuelle (ces décors!!) est ici largement handicapé par le premier de ces ingrédients, qui admettons-le est toujours le pire...

Peut-être le fait qu'il y ait eu des problèmes durant le travail sur le long métrage, avec changement de réalisateur et de direction, est-il une indication d'un projet mal parti dès le départ. C'est, à l'arrivée, définitivement un poids léger dans l'histoire du studio.

Mais cette histoire d'un petit apatosaure inadapté qui réussit à affronter la vie grâce à un petit humain (les humains sont des bestioles qui vivent dans l'ombre des dinos, et donc ils ne parlent pas) est un charmant film... pour les petits, et sans doute un peu moins pour les grands. Reste un étonnant et finalement assez logique arrière-plan de western, une rencontre avec un stégosaure névrosé, et une chevauchée de T-Rex (et d'un apatosaure) au milieu de vaches-bisons: ne boudons pas trop notre plaisir...

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Animation Disney
2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 17:18

Dans une pièce, d'un côté un garçon d'origine Indienne se plonge avec délices dans un dessin animé de super-héros, et de l'autre, son père essaie de trouver le calme nécessaire à la méditation religieuse. Comme le compromis est impossible, le père éteint le téléviseur et le petit Sanjay, totalement contre son gré, doit participer à l'exercice de méditation paternel. Jusqu'à ce que son imagination ne commence à se mettre en route...

Voici donc comment Pixar a sorti le premier film autobiographique de son histoire! Blague à part, Sanjay Patel a choisi une voie intéressante pour conter son histoire, d'abord toute en douceur, avant de partir dans toutes les directions en suivant l'imagination de son double enfant. Pas de grande surprise au bout, le message reste consciencieusement consensuel bien sûr...

 

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Published by François Massarelli - dans Disney Animation Pixar
5 avril 2021 1 05 /04 /avril /2021 09:35

Joe Gardner est un pianiste de jazz, à Harlem, qui n'a jamais eu la chance de sa vie: se faire engager pour un boulot de pianiste, un vrai. Plus ou moins découragé par sa mère qui ne souhaite pas qu'il prenne le même chemin que son père, un musicien qui a galéré toute sa vie, il gagne la sienne en dirigeant l'orchestre d'un collège public local: et franchement, ils ne sont pas bons, à part une petite tromboniste qui m'a tout l'air d'avoir le feu sacré.

La chance arrive pourtant: un de ses anciens élèves, devenu batteur professionnel, lui signale que la grande saxophoniste Dorothea Williams se produit en quartet au club Half Note et a perdu son pianiste... Il se rend sur place pour une audition, époustoufle tout le monde, et apprend qu'il a le job! Il est heureux, c'est la chance de sa vie, il ne regarde pas où il va, tombe dan un trou, et...

Se retrouve, âme en transit, sur un escalator galactique en direction d'une grande, très grande lumière. Ca ne lui convient pas, mais alors pas du tout, il se rebelle, et se retrouve dans un autre univers, un autre site de transit: non pas l'au-delà, mais le "you seminar", un endroit où les âmes des humains futurs sont dotés des caractéristiques qui les différencieront plus tard. Une fois dotés de leurs éléments constitutifs, elles peuvent aller vers la terre. Joe va devoir aider une âme réfractaire à tout valider, afin de lui prendre son badge et retourner sur terre, car l'âme n°22, de son côté, n'a pas, mis alors pas du tout envie de tester la vie terrestre...

C'est cette intrigue existentielle qui est le point de départ de ce film, pour lequel on distingue essentiellement trois aspects: d'une part, donc, un nouvel univers Pixar dans lequel une fois de plus on nous montre comment chacun peut compter (au fait, un thème récurrent en particulier chez Pete Docter: voir Monsters Inc, Up et Inside out), ensuite un portrait sensible et affectueux, à l'écart des clichés réducteurs, de la communauté afro-américaine; enfin, une belle promenade dans le monde du jazz et de sa difficulté: à l'écart des clichés, là aussi, et réalisé avec une rigueur qui laisse pantois. La séquence de l'audition est d'une beauté picturale, et d'une exactitude impressionnantes. Et non seulement les gestes de ces musiciens sont totalement crédibles, mais la musique en est aussi une version complètement dans la ligne du jazz actuel, c'est-à-dire qu'on y entend une musique qui vient en droite ligne des années 60 et de leurs cassures révolutionnaires, en John Coltrane (même si Dorothea Williams joue de l'alto et non du ténor) et du quintet de Miles Davis de 1964 - 1968...

Mais avec Pixar, rien n'est jamais simple, et si on peut toujours essayer de leur reprocher d'appliquer une formule (conte initiatique + buddy movie + exploitation d'un univers représenté dans son intégrité), les films se différencient toujours par leur sensibilité, et par le fait que chacun d'entre eux représente un défi visuel, voire plusieurs... Et techniquement comme esthétiquement, celui-ci se distingue par son exceptionnelle richesse, et la façon dont les recherches picturales ont débouché sur un au-delà et un "avant" des plus singuliers, avec ces âmes rondouillardes et ces "guides" spirituels en fil de fer; l'animation y est superlative, les décors surprenants, et les gags distribués avec une précision d'horloger. 

Mais pour moi, le sel du film provient plus de la façon dont Joe, éternel loser, va revenir sur terre, et au lieu d'y retrouver le bonheur, y être confronté à son propre univers, mais par personne interposée, car quand il retourne sur terre avec un stratagème, il emmène accidentellement "22" avec lui, et au lieu d'habiter son corps, Joe va devoir passer une demi-heure de film dans la peau d'un... Non, regardez-le plutôt, je ne veux pas vous gâcher ce plaisir. Mais le conte initiatique double va aussi passer par la découverte du plaisir de vivre par l'âme n°22, dans la peau d'un pianiste de jazz frustré, et c'est irrésistible.

Et pour finir, le film a été fait dans un souci de respect culturel, de la communauté Afro-Américaine d'abord, mais aussi afin de ne pas enfermer l'intrigue existentielle dans une seule obédience religieuse. Une façon de respecter les religions comme celles et ceux qui n'en ont pas, ce que les Américains ont parfois tendance à oublier.

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Animation Pete Docter Disney
1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 10:30

Pour faire court: un film de science-fiction dystopique, à vocation profondément écologique, avec un message d'espoir (mais à peine, quand même, car l'avenir n'est pas rose), et qui plus est visible en famille, ça ne court pas les rues. Quand en plus on y rigole, que demander de mieux? Wall-E est une merveille! 

Dans un avenir très, très lointain, la terre est totalement désertée. Seuls sans doute, quelques organismes survivent (nous savons qu'un cafard, par exemple, est bien vivant, et même bondissant!), et la seule activité semble être celle d'un robot nettoyeur, qui se nomme Wall-E (Waste Allocation Load Lifter, Earth Class: un nettoyeur de déchets, en gros), et qui a reconstruit une sorte de petit univers personnel autour des objets qu'il décide de garder... Il va faire une rencontre, celle de EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator), une jolie robote dont la mission est de venir sur terre pour trouver des traces de végétation. Et... Elle en trouve!

Elle est envoyée de l'espace, où un vaisseau en perpétuel transit conduit les humains vers nulle part. Habitués à leur sort, immobiles et résignés, ces bibendums ont bien besoin qu'on leur secoue les puces, c'est ce qui va arriver! 

Au-delà même de sa métaphore et de son intrigue parfaitement construite, Wall-E est une réussite à tous les niveaux, par son esthétique (on évite l'abominable écueil de Cars), par son scénario, par ses personnages, mais aussi par le choix de mise en scène, de doser en les faisant progresser, les péripéties:: au début, nous sommes face aux aventures Tatiesques d'un petit robot quasi muet, puis le dialogue s'installe peu à peu, ainsi que les rencontres.

La mise en scène fait un grand usage d'un geste, qu'o retrouve dans tous les stades de l'intrigue, et qui est d'abord le signe d'humanité retenu par Wall-E: prendre la main de quelqu'un. Ce que vont faire les humains à leur tour en se redécouvrant au fur et à mesure... Un geste simple, donc, mais riche de sens dans un message que d'aucuns trouveront probablement gnan-gnan. Tant pis pour eux...

C'est constamment merveilleux, souvent très drôle, et d'une richesse insoupçonnable. Pixar et Stanton ont ancré leur film dans l'histoire du cinéma, en faisant de Wall-E un romantique qui se regarde Hello Dolly pour se raccrocher à l'humanité. De même, lors de son "éveil", un humain cherche sur son ordinateur des infos sur les plantes, et tombe sur un plan extrait de A corner in wheat, de Griffith! Plus tard, sa (re)découverte de la station debout est l'occasion de ressortir du placard Also Sprach Zarathustra, de Richard Strauss! 2001, encore et toujours... Mais Wall-E ne se contente pas de se placer dans l'histoire de la science-fiction et du cinéma, c'est un grand film surprenant, à voir et revoir séance tenante.

 

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Published by François Massarelli - dans Pixar Disney Andrew Stanton Criterion
30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 11:09

La tradition est respectée: The Incredibles, en 2004, avait été à l'origine de la confection d'un court métrage qui en explorait certaines coulisses: lors de l'intrigue, les Parr devaient laisser à leur baby-sitter Kari leur dernier né, le petit Jack-Jack, dont on soulignait à plusieurs reprises, dans le long métrage, l'absence de pouvoirs... détectés, du moins. Et Kari vivait un enfer.

Cette fois, c'est Edna Mode qui doit faire la baby-sitter, et elle sait, parce que Bob Parr le lui a dit, qu'il y a effectivement des pouvoirs, mais pas qu'un peu: en ayant vu d'autres, Edna est fascinée et volontaire pour le garder, avec comme corollaire à cette mission, la confection d'un costume tout-terrain. 

Pas de suspense, ni de grosse surprise pour qui a vu le film Incredibles 2, donc, mais ce n'est pas grave: Jack-Jack et Edna, c'est un couple paradoxal qui fonctionne très bien, et la découverte des pouvoirs de ce danger public à face d'ange (la plupart du temps, du moins), est une source inépuisable de gags sublimes. Le film, qui mord légèrement sur le long métrage, a été dirigé par le superviseur de l'intrigue du film de Brad Bird, Ted Mathot, et une bonne part de l'animation découle directement du long métrage: comme quoi le recyclage a parfois du bon!

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Published by François Massarelli - dans Animation Pixar Disney