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6 mai 2018 7 06 /05 /mai /2018 17:11

Chez Hal Roach, dans les années 20, on aime bien créer des équipes. Bien sûr, Harold Lloyd a montré le chemin dès 1915, en associant systématiquement son personnage de "Lonesome Luke" avec son comparse Snub Pollard, puis en reconduisant l'équipe pour ses premiers courts métrages avec lunettes, les deux étant toujours complété par Bebe Daniels, jusqu'au remplacement de cette dernière par Mildred Davis. Ensuite, le studio a été crucial pour le succès de deux autres équipes, Our gang, et évidemment Laurel & Hardy.

On va le dire tout de suite: on pense à ces derniers quand on contemple cet échec sublime qu'est la tentative de créer une équipe féminine avec Marion Byron et Anita Garvin. La tentative ne serait toutefois pas la dernière, puisque deux autres duos allaient être tentés, tous deux autour de la belle Thelma Todd, avec Zasu Pitts, puis Patsy Kelly. Mais je garde une affection particulière pour le duo Garvin – Byron, ne serait-ce qu'en raison du génie des deux comédiennes, si différentes l'une de l'autre, mais aussi si différentes dans leurs films en duo, de leurs personnages habituels...

Elles sont, pour leur premier court métrage, deux employées de restaurant qui sont un peu le dernier recours pour les occasions où un restaurateur a besoin de serveuses, en toute urgence. C'est précisément ce qui arrive à Max Davidson, qui tient un établissement dans une gare perdue au milieu de nulle part, et il va le regretter... Le film fonctionne sur le principe d'une série de running gags, avec accumulation et beaucoup, mais alors beaucoup de gags physiques... Outre Max Davidson, on verra Edgar Kennedy en chef de gare irascible, un rôle taillé pour lui. Et comme dans d'excellents Laurel et Hardy, le film se termine par une bataille inattendue, cette fois effectuée à coup d'escalopes ruisselantes de sauce...

Dans ce qui reste un film incomplet aujourd'hui, on voit que dans un premier temps Anita et Marion était non seulement opposées par la taille, mais aussi par un enlaidissement systématique de Marion Byron. Elle est mal fagottée, et on sent chez elle une sorte de pendant à Harry Langdon, en plus maladroite que franchement lunaire. Le film est excellement mis en scène avec un sens du rythme qui évidemment fait merveille devant le stress monumental installé par le patron qui doit servir un restaurant rempli et leur fournir un déjeûner en très peu de temps, mais aussi quelques prouesses de cadrage. On applaudira en particulier le choix de traiter une scène de ruée vers le restaurant, déj drôle en soi, en plaçant la caméra au sol, offrant ainsi une vue cruelle de Max Davidson se faisant allègrement piétiner...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Max Davidson