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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 16:59

La dernière des opérettes de Lubitsch avec Maurice Chevalier et Jeannette MacDonald ne peut pas être considérée comme pre-code stricto sensu, compte tenu de sa date de sortie: en octobre 1934, le code Hays est en pleine application... Pourtant beaucoup d'aspects de cette production MGM la rattachent aux quatre films Paramount sortis entre 1929 et 1932: la présence des deux stars bien sûr, chacun d'entre eux ayant participé à trois des quatre films précédents; l'esprit global de polissonnerie ensuite, la légèreté ambiante et la fameuse "Touche" de Lubitsch...

Le petit royaume de Marshovia a un problème: sa principale richesse est une dame, une veuve richissime (Jeannette MacDonald), mais dont le veuvage a fini par lasser le patriotisme; elle est donc partie chasser ses idées noires à Paris. Le principal coureur de jupons du royaume, le capitaine Danilo (Maurice Chevalier) est donc envoyé en mission afin de ramener la dame, si possible à son bras, afin de garder la fortune de la "veuve joyeuse" à Marshovia. Mais deux imprévus se glissent sur le chemin de cette tentative de normalisation: la belle veuve tombe amoureuse du capitaine, et le capitaine tombe amoureux de la belle veuve. Et dans cette histoire, croyez-moi, c'est un problème...

Le film doit beaucoup, bien sûr, au fait que la MGM ait produit une version célèbre et très différente dans son esprit, sous la direction de Erich Von Stroheim en 1925. Une deuxième preuve, après l'engagement de Lubitsch pour tourner The student Prince in Old Heidelberg en 1927, de l'assimilation du Viennois Stroheim et du Berlinois Lubitsch dans l'esprit des décideurs du studio! Mais The merry widow, version musicale, est pourtant du pur Lubitsch, du début à la fin, si on veut bien fermer les yeux sur les intermèdes dansés qui sont à des années lumières en arrière des prouesses de Busby Berkeley à la Warner.

On se réjouira de voir que Lubitsch a su conserver l'esprit frondeur de son film, en dépit des tentatives d'atténuer la coquinerie de l'ensemble: le fait que Danilo et Sonia par exemple se soient vus avant leur rencontre programmée, et aient manifesté clairement leur envie de se revoir, fait d'eux des amoureux raisonnables au pays de Tonton Louis B. Mayer... Mais c'est contrebalancé par la scène durant laquelle le roi tombe dans ses appartements nez à nez avec Danilo très occupé avec la reine. Celle-ci du reste est interprétée par Una Merkel, une garantie que le ton ne sera pas trop emprunté. On verra aussi Edward Everett Horton: donc si le film reste un cran en dessous des quatre autres musicals cités plus haut, il mérite amplement le coup d'oeil...

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Published by François Massarelli - dans Ernst Lubitsch Comédie Musical Edward Everett Horton