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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 09:31

"Un barbu, c'est un barbu..."

Le puissant Constantin Bénard Shah meurt dans les bras d'une jeune femme, dans un établissement adéquat, et tout le petit monde du renseignement s'émeut: sil est un ami déclaré de la France, le trafiquant d'armes international possédait malgré tout un certain nombre de brevets particulièrement intéressants, que personne ne veut voir tomber dans les mains adverses. A tout prix, les espions vont donc devoir "séduire" sous tous les sens du terme, la jeune veuve (pas si) éplorée (que ça), Amarante, de son vrai nom Antoinette (Mireille Darc): le "chanoine" Eusebio Cafarelli, le suisse (Bernard Blier); le Russe Boris Vassilieff, dynamiteur romantique (Francis Blanche); l'Allemand Müller, le "bon docteur" (Charles Millot); et enfin, Francis Lagneau, dit "requiem", dit "Bazooka", le Français: tous ces hommes vont se retrouver au château de feu Bénard Shah, afin de soutirer les brevets à la belle dame, tout en formant des alliances de circonstances, contre l'Américain O'Brien (Jess Hahn) et contre les Chinois qui, décidément, pullulent dans les souterrains du château...

Le succès des Tontons Flingueurs a libéré Georges Lautner: lui qui a fait suivre, par prudence, son premier "polarodique" avec Lino Ventura, d'une comédie plus traditionnelle et raisonnable (Des pissenlits par la racine) histoire d'assurer ses arrières, peut désormais s'en donner à coeur joie: du coup, le deuxième des trois films avec l'ancien catcheur, acteur génial et instinctif, est aussi le plus volontiers expérimental, déraisonnable, et réjouissant à force d'excès. Il y a vraiment un avant et un après Les Barbouzes, pour Lautner et Audiard. D'ailleurs, ce n'est pas que la force du film: si le début en forme de puzzle est brillant par son montage et son utilisation savante des codes et des signes du film d'espionnage, le coeur du film devient une intrigue avec enjeu, située dans un lieu unique, qui simplifie quand même la tâche du spectateur. Mais l'impossibilité de la résolution de l'intrigue et le prolongement sur 107 minutes sont quand même déraisonnables... Pas d'étonnement donc que le film suivant (Ne nous fâchons pas) ait quand même fait un peu moins dans le baroque formel!

Si Lautner utilise le film pour tout expérimenter, et s'amuser avec les formes du cinéma, passant du policier traditionnel aux audaces qui parodient la nouvelle vague (objectifs délirants, profondeur de champ, montage "cut", angles de caméra provocants, etc...), Simonin et Audiard vont pour leur part profiter de l'aubaine pour renvoyer dos à dos les combattants d'un camp, comme de l'autre, comme du troisième. Et tous ces "occidentaux" frères ennemis, ne s'unissent que contre les Chinois, et... les Américains, bien sûr. Tout ça n'est sans doute pas très sérieux, remarquez, et puis...

"Trois barbus... c'est des barbouzes!"

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Georges Lautner Michel Audiard