Entre le chemin de la Matûre (Pyrénées-Atlantiques) et le canyon d'Ordesa-Monte Perdido, une famille de gens venus "du Nord" (mais justement, à cet endroit, "le Nord", c'est vaste) randonne... manifestement pour satisfaire le désir de pélerinage du père (Mathieu Amalric) que ses parents ont conçu au refuge de la Brêche de Roland. Car autour, la fille a un secret encore lourd à porter (elle est gay), le fils a du mal-être (il est ado) et la mère est enceinte et se demande si elle va rester avec son mari... Bref: tout le monde s'engueule, et comme le père a eu les crampons un peu plus grands que le ventre... Certains se perdent, et ma foi, certains se débrouillent...
C'est un peu brut de décoffrage, et parfois on se demande, surtout si on a aussi vu Le Voyage aux Pyrénées, si les Larrieu ne définiraient pas d'abord un lieu avant même d'avoir des personnages à y placer! Remarquez que ça ne me dérange pas outre mesure, les paysages de ce film étant particulièrement fabuleux.
Notons aussi qu'il a justement fallu monter là-haut (Brêche de Roland, Mont Perdu, notamment, ainsi que le Pimené qui servira de gag cruel pour démontrer l'inconscience totale du père de famille) pour les acteurs, et que non, il n'y a pas de fond vert... Mais voilà: s'il faut s'en tenir aux décors, c'est sans doute l'un des plus beaux films au monde, de mon point de vue. ...tout en étant un psychodrame de plus ou de moins à la française, un de ces films où tout le monde s'engueule, et dès la première minute... Une spécialité locale, quoi.