Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 15:55

Dans la même veine que son Doctor Bull, le deuxième film tourné par John Ford avec Will Rogers est un indispensable passage pour qui s'intéresse à la carrière du grand cinéaste. C'est aussi l'un des meilleurs, sinon le meilleur de ses films qui soit basé sur une chronique tendre de la vie des petites gens. Une fois de plus, Rogers est un homme d'un certain âge, dont une large part de sa vie est derrière lui (Son épouse et ses enfants sont décédés, son heure de gloire se situe durant la guerre de Sécession, et il a été élu juge.); L'homme ne fait pas l'unanimité, puisqu'un procureur manifestement Républicain se présente contre lui avec une artillerie lourde d'arguments contre les manières débonnaires du juge. Mais surtout, il y a une intrigue, et un enjeu beaucoup plus marqué que dans Doctor Bull...

Une petite ville du Kentucky, 1891. Le Juge Priest assiste avec plaisir au retour au bercail de son neveu, parti étudier le droit. Le jeune avocat revient et courtise la jeune Ellie May, mais celle-ci n'est pas du gout de la belle-soeur de Priest: elle n'a jamais connu son père, et n'est pas un beau parti. Mais un homme, venu du Nord, prend la défense de la jeune femme, chez un coiffeur ou le nom d'Ellie May a été souillé. Ce même homme va se retrouver acusé de tentative de meurtre dans un procès qui va opposer le juge Priest, son neveu avocat, et l'opposant de Priest, procureur...

 

L'indolence, qu'elle soit assumée par Priest, ses copains vétérans de la guerre de Sécession, Jeff, le noir tellement lent que les mots qu'il tente de prononcer vont plus vite que lui (Stepin' Fetchit, un comédien noir qui s'était fait une spécialité de ce type d'auto-caricature embarrassante), est le maitre mot de ce film ou Ford prend finalement autant son temps pour installer une petite communauté que ses personnages pour siroter un Mint Julep... Bref, on est dans le Sud, un Sud certes très aseptisé: Noirs et Blancs, à 26 ans de la guerre civile, en pleine époque de ségrégation, vivent en bonne intelligence, et le juge va même à la pêche avec Jeff, chante des Spirituals avec sa bonne, etc... Mais c'est un tel bonheur de passer du temps avec ces personnages... Rogers et Ford y reviendront pour leur film suivant, Steamboat Round the bend. Outre Rogers, on verra avec plaisir des acteurs connus, dont Henry B. Walthall (En vétéran de la guerre civile), Berton Churchill 5 ans avant son rôle en Gatewood dans Stagecoach, et bien sur le grand frère Francis Ford en électron libre et saoul dans un procès. La vraie valeur d'un homme, l'honneur, et l'idée que la justice, tout comme la vérité, triomphera d'une manière ou d'une autre, grâce au bon génie de Will Rogers, accompagnent cette nouvelle incursion Fordienne en Americana...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans John Ford