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11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 16:07

Inutile de chercher la politique de Robert Redford, acteur éminemment engagé dans ce long métrage, son troisième en tant que réalisateur. Par contre s'il est bien quelque chose de personnel, c'est le fait que le film se passe dans le Montana, à Missoula plus précisément, un état que Redford connaît bien pour y avoir élu domicile, suite à un tournage dans des décors idylliques... Et le lieu, l'époque décrite, et les péripéties de l'intrigue, adaptées d'un récit autobiographique de Norman Maclean, tout concourt à créer une sorte de ballade du temps qui passe.

Norman Maclean, un écrivain, se souvient de sa jeunesse  Missoula, Montana, auprès de son père pasteur Presbytérien (Tom Skerritt), de son frère Paul (Brad pitt) et de sa mère (Brenda Blethyn). Interprété par Craig Schaeffer, Norman raconte la vie au grand air, à l'ombre d'un père rigoureux mais pas rigoriste, les frasques du petit frère, son départ pour luniversité, puis, surtout son dernier été à Missoula, avant de partir pour Chicago avec sa future épouse (Emily Lloyd) afin d'y enseigner à l'université. Mais surtout, Norman Maclean nous raconte une vie simple, organisée autour de la rivière locale, et des parties de pêche à la mouche, une tradition familiale dont Paul était un adepte particulièrement doué...

L'eau devient ici le symbole d'une vie au paradis, un lieu neutre où les gens vont venir se ressourcer. Le film n'a rien de révolutionnaire, car Redford y adopte un style narratif propre à ces chroniques tranquille. Mais il montre grâce à son film comment la vie peut facilement devenir une sorte de parcours en ligne de fuite, vers la solitude et la vieillesse. L'auteur du roman, en contant sa jeunesse, s'accroche au passé, et le revivre ne l'empêche pas de ressentir le manque de ceux qui sont partis... La nostalgie particulière à ce genre d'histoires passe aussi par un ton souvent léger, une sorte de politesse des histoires de passages, qui finissent toujours par ressembler à des chroniques de vies passées...

Car plus on vieillit, plus ce film nous apparaît crépusculaire, c'est comme ça. On y reviendra toujours remarquez, avec son lyrisme de la simplicité de l'instant, et la division des deux personnages principaux en deux destins si différents qu'on jurerait qu'ils sont fictifs! Mais ce qui nous tient au film, c'est ce recours élégiaque à la pêche, au sublime décor des montagnes, et la recréation méticuleuse des années 20... Et Brad Pitt et Tom Skerritt sont excellents. De Skerritt, on n'en attend pas moins, mais Pitt n'est pas toujours aussi bon.

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Published by François Massarelli - dans Robert Redford