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24 décembre 2017 7 24 /12 /décembre /2017 12:31

Pourquoi un remake du film de Don Siegel, paru en 1971, qui déjà adaptait le même roman de Thomas P. Cullinan? Sofia Coppola, qui ne souhaitait pas le faire au départ, y a vu une opportunité d'inversion: contrairement au film avec Eastwood, celui-ci en effet prend le parti de nous donner de manière systématique un point de vue féminin, prenant acte de la présence à l'écran de sept filles, jeunes femmes ou femmes plus matures. Et c'est ce qui fera la différence, justifiant du même coup cette deuxième adaptation.

En 1864 en Virginie, en plein territoire Sudiste donc, un caporal de l'armée de l'Union est recueilli par les sept personnes qui restent dans un institut de jeunes filles comme il faut: la directrice de l'établissement, Martha Farnsworth (Nicole Kidman), une des enseignantes, dont on devine qu'elle est ce qu'on appelle communément une "vieille fille", Edwina Morrow (Kirsten Dunst), et cinq pensionnaires âgées de 10 environ, à 18 ans. Et si l'idée de base c'est de soigner le Caporal John McBurney (Colin Farrell) avant de le remettre aux autorités confédérées, les sept sont immédiatement fascinées et attirées par lui, et il compte bien se servir de cette fascination pour les prendre en otages...

Le remake ne s'imposait malgré tout pas, et il faut sans doute le considérer comme une étape à part, qui permet à Sofia Coppola de réaffirmer certains de ses thèmes de prédilection. Après tout, comme dans The Virgin Suicides, ce nouveau film explore l'affirmation de la sexualité féminine dans un processus de réclusion, et on retrouve immanquablement des connections avec les aliénations de Lost in translation et Marie-Antoinette. Mais ce qui me frappe, c'est la façon dont en contrebande, Coppola amène des réminiscences troublantes de Picnic at Hanging Rock, de Peter Weir, un film dont j'avais déjà émis l'hypothèse que la réalisatrice de Virgin Suicides s'en était inspiré... Les rituels, les moments de préparation des jeunes pensionnaires, et la façon dont la vie se déroule dans la pension, en viennent tout droit. La photographie de Philippe Le Sourd est une merveille. Et les actrices, toutes sans exception, font un travail remarquable, en particulier Kirsten Dunst. 

 

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Published by François Massarelli - dans Sofia Coppola