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7 février 2019 4 07 /02 /février /2019 11:07

Cette photo assez saisissante de grotesque, de l'acteur Charles Ogle qui vous l'aurez compris joue le premier monstre de Frankenstein de l'histoire du cinéma, a longtemps été la seule chose qui restait du film, avant qu'on ne retrouve d'abord des photos de plateau, puis qu'une copie presque intacte du film ne fasse une réapparition miraculeuse vers la fin des années 70. Aujourd'hui restauré, c'est un classique paradoxal, qui dépare vraiment dans la production contemporaine...

L'histoire, forcément très résumée, suit le Docteur Frankenstein dans on ambition, puis dans la création de son monstre, création dont le contrôle lui échappe. Il se rend compte dès le premier coup d'oeil que son "home" est un monstre, et quand celui-ci lui échappe, il craint pour sa vie. Ce sera à la fois la jalousie de voir le Docteur marié, et la révélation de son propre physique qui auront raison du monstre...

Beaucoup de raccourcis visuels viennent ici réorienter le roman de Mary Shelley vers du sensationnel, en en particulier Dawley expérimente avec le suspense, de multiples manières: il nous montre Frankenstein au travail dans un laboratoire, où un cabinet à l'écart est le principal lieu de son expérience: à l'intérieur, une gigantesque marmite où le docteur, transformé en alchimiste, jette des ingrédients... Puis il sort et ferme le cabinet, nous laissant imaginer ce qui s'y passe. Plus tard, quand Frankenstein est avec sa fiancée, un miroir dans le champ nous montre avec insistance une porte, et nous savons que le monstre est prêt à sortir du laboratoire: au bout de quelques minutes d'attente (impossible de ne pas regarder le miroir!), nous serons récompensés par l'approche de la créature...

Paradoxal, disais-je, car il faut bien le dire, les Américains des années 10 et 20 n'étaient ni doués pour le fantastique, ni particulièrement désireux de s'y aventurer. Il faut voir de quelle manière les tentatives (The Thief Of Bagdad, par exemple) étaient mal accueillies. On avait pendant des années accès à ce film par le seul biais des photos de l'acteur, qui nous donnaient sérieusement l'impression que le film était juste une grotesquerie de plus. Eh bien on avait tort... Ce Frankenstein Edison anticipe en bien des points sur Caligari...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet