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20 juin 2019 4 20 /06 /juin /2019 11:10

Ca faisait déjà quelques films que ces improbables metteurs en scène de Providence (Rhode Island) commettaient dans leur coin des comédies volontairement brutes et d'une vulgarité assumée, quand ils ont sorti ce petit film de rien, qui a pu bénéficier de par la grâce (?) de Dumb and dumber (avec Jim Carrey, un film soit adoré soit détesté par ceux qui l'ont vu, mais surtout un authentique succès du box-office) de stars du moment: Cameron Diaz et Ben Stiller y côtoient donc le revenant Matt Dillon dans un rôle hilarant, et d'autres acteurs du moment, des spécialistes de la comédie pour la plupart, les plus notables étant Chris Elliott et Lee Evans: l'acteur Britannique a d'ailleurs la redoutable tâche d'interpréter un Américain minable devant faire semblant d'être un architecte Anglais handicapé...

Ben Stiller joue Ted, un écrivain plus ou moins raté qui court après l'amour de sa vie, s'étant rappelé de la tour d'ivoire de médiocrité affective dans laquelle il végète, de "celle qu'il n'a pas eue", Mary, avec laquelle il a bien failli aller au bal de promotion: si seulement il ne s'était pas coincé l'ensemble de son appareil génital dans sa fermeture éclair...

La somme de ses provocations ne réussit pas à faire de cette comédie très sentimentale un film vulgaire, c'est sans doute le meilleur atout de cet énorme succès. Je pense d'ailleurs que les Farrelly ont tout fait pour que cet aspect du film (qui va pourtant chercher loin) puisse en assurer la publicité, mais je pense que ce qui fait que There's something about Mary ne soit pas du Preston Sturges, est sans doute la médiocrité des personnages. En témoigne cette scène durant laquelle Mary parle de l'homme idéal, qui est en fait un citoyen parfaitement lambda et vide de sens... Mais justement, les provocations, l'humour à base de sexe et de scatologie, sont là pour paradoxalement faire sortir le film de l'ornière de cette médiocrité. Le jeu des acteurs, Ben Stiller, Matt Dillon en tête, fait le reste.

Sinon, on peut remarquer un univers propre aux frères Farrelly, fait de pop estudiantine Américaine, d'allusions au glorieux passé de la Pop anglaise (Joe Jackson ici, en attendant XTC dans un autre film!), et d'omniprésence du handicap, notamment à travers la participation d'un groupe d'acteurs qui souffrent de troubles divers: une trace profonde d'humanité et de simplicité, derrière le pipi-caca... Une trace d'humanité qu'on retrouve d'ailleurs derrière le naïf mais très attachant Green Book sorti cette année, et comme chacun sait oscarisé, réalisé par le seul Peter Farrelly.

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Published by François Massarelli - dans Comédie ADN