Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 11:24

Ce premier film mettant en scène Droopy est tiré de l'époque merveilleuse durant laquelle Tex Avery, nouveau venu à la MGM, s'amuse encore, n'est pas tenté par l'imitation servile et un peu embarrassante des styles des autres (UPA d'un côté, Chuck Jones de l'autre), et bénéficie du soutien sans faille d'une équipe d'animateurs solides, parmi lesquels Preston Blair, ancien de chez Disney, brille d'un éclat particulier. L'unité de Tex, par ailleurs, est en "concurrence" amicale avec celle de Hanna et Barbera et les uns et les autres vont créer une émulation saine qui va brièvement élever la MGM au même rang, voire au-dessus (Screwball Squirrel) de la Warner...

J'insiste sur le "brièvement", car bien vite, les films vont devenir répétitifs et recycler encore et toujours les mêmes gags, et le personnage de droopy perdra en substance. Pourtant ici, il a vraiment un statut de héros, avec une histoire qui prend son temps pour installer le caractère, ce visage marqué par l'ennui et le détachement extrême, cette voix traînante, et bien sûr cette omniprésence suspecte. 

Ce film est le premier à mettre Droopy aux prises avec un loup qui croit un peu vite qu'il ne fera qu'une bouchée d'un ennemi aussi insignifiant, et va y perdre bien vite la raison et la santé. L'animation en est superbe et parmi les nombreux morceaux de bravoure impeccablement enchaînés, comment résister au moment hallucinant durant lequel l'animal a tellement pris de vitesse qu'il sort littéralement de la pellicule dans sa course... Et si comme on le disait, jouer la comédie ("acting") c'est réagir ("reacting") alors le loup (et ses animateurs) sont les plus grands acteurs du monde: voyez la gamme délirante des réactions du loup à la présence de Droopy derrière lui...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery