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19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 10:19

Il y a un problème à Hill House, une vieille et excentrique demeure construite 90 ans avant l'intrigue qui nous occupe, et dont les murs ont été les témoins d'un certain nombre de morts louches, et de destinées contrariées. La maison est inhabitable, et John Markway (Richard Johnson), un professeur d'anthropologie, fasciné par la possibilité de l'occulte, s'y intéresse pour y mener une expérience. Il souhaite sélectionner des profils bien spécifiques de personnes qui pourront y expérimenter la vie très particulière dans la bâtisse, qui a la réputation d'être hantée, mais dans ce cas le fantôme serait la maison elle-même, qui a choisi ses victimes.

Markway avait choisi six personnes, mais il n'en restera que trois, car les autres se sont mystérieusement décommandés: Theodora (Claire Bloom) est dotée d'ESP (perception extra-sensorielle), le playboy Luke Sanderson (Russ Tamblyn), neveu de la propriétaire, vient se rendre compte de l'état de la maison dont il va hériter et souhaite tirer un bon prix, et Eleanor (Julie Harris) est une vieille fille plus ou moins boudée par sa famille qui ne l'héberge que par charité chrétienne. Elle a été traumatisée par douze années au chevet de sa mère malade, et celle-ci est décédée 2 mois avant les faits.. Elle, surtout, va apprécier l'opportunité de sortir enfin de sa routine... Jusqu'à ce que la maison ne se manifeste, dès la première nuit.

C'est un tour de force, un cas unique, dans lequel seule la perception des protagonistes, plus ou moins relayée par celle des spectateurs, peut nous faire conclure à une présence maléfique et fantomatique. Tout passe donc dans les mouvements de caméra, le montage, le placement des acteurs, et le bruitage, jamais par du grand-guignol, on ne verra pas un seul fantôme dans ce film de maison hantée... En lieu et place, une expérience psychologique menée par un professeur enthousiaste, et surtout un jeu du chat et de la souris entre d'un côté Theo (qui aime pourtant beaucoup Eleanor, d'un amour parfois envahissant), Luke et ses sarcasmes d'enfant gâté, et de l'autre Eleanor, qui se rend très vite compte que même si elle y vit des événements effrayants, la maison où elle se trouve est à tout prendre un meilleur endroit que tous ceux où elle a vécu. 

Wise mesure ses effets, et s'en tient rigoureusement à un casting limité, pour un effet maximum, dans un glorieux noir et blanc gothique, pour une terreur sordide, qui fonctionne encore très bien. Il s'intéresse à travers cette expérience sur la peur, à des recoins désolés d'une âme humaine, celle d'Eleanor, qui semble ne pas avoir réussi à attirer l'attention de l'humanité. C'est fini: car on s'en souviendra, du passage de la jeune femme à Hill House...

 

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Published by François Massarelli - dans Robert Wise