La deuxième version de ce conte, tel que La Fontaine l'avait conçu mais revu, corrigé et complété par Starewitch, écrase la première (de 1912) de sa supériorité évidente: dans un premier temps, les intertitres font passer toute la fable, avant de laisser les images parler d'elles-mêmes...
Starewitch invente donc un contexte propre au film, et nous donne à voir le contraste entre l'insouciance (propre au "jazz age") de la cigale et des autres insectes qui passent leur temps à danser, pendant que la fourmi trime, économise, range, souffre. UN conte cruel, dans lequel le destin, de toute façon, est inéluctable: décidé par le sort, la nature, les auteurs...
C'est une oeuvre qui tranche sur les autres courts adaptés de La Fontaine, généralement assez rapidement finis. Ici, le film dure 16 minutes, et Starewitch a multiplié les décors et les personnages...