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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 08:46

Un fragment d'un film, sur lequel on peut quand même dire un certain nombre de choses: on y aperçoit Fritz Kortner, un acteur qu'on connaît bien (Schatten, de Arthur Robison, ou Die Büchse der Pandora, de Pabst), grimé en haut dignitaire Egyptien, dans les bras d'une dame dont les avances sont particulièrement évidentes... Ca dure 42 secondes, et c'est tout ce qui nous reste d'un film, le deuxième de son auteur, qui participait d'une tendance générale du cinéma en cette fin de décennie: imiter, au moins partiellement, la structure particulière d'Intolerance à travers le collage de plusieurs histoires entre elles... Le film partage avec Les pages arrachées du livre de Satan, de Dreyer, le motif diabolique, et l'histoire du cinéma nous apprend que le film aurait été produit/supervisé par le vétéran Robert Wiene.

Qu'y-a-t-il à dire de plus sur ces 42 secondes? Eh bien, tout d'abord, le fait qu'il s'agisse d'un fragment érotique est assez ironique, finalement, puisqu'à l'époque de son travail dans les studios Allemands, Murnau avait la réputation de n'être pas du tout fiable sur ce point... Pour autant qu'on puisse en juger, le film présente du frotti-frotta un rien générique, du reste, ce qui ne contredit pas totalement cette réputation! Sinon, qu'on puisse aujourd'hui examiner un fragment de l'oeuvre de Murnau comme si c'était un fragment du Graal, en dit long sur le statut du cinéaste. 

Un grand regret, aussi, qu'on n'ait pas pu retrouver d'autres fragments (sans parler d'une éventuelle version intégrale), de ce film dans lequel Conrad Veidt incarnait Satan!

Enfin, le fragment a été récupéré dans un scénario à la Cinema Paradiso: une bobine de chutes conservées, généralement de passages censurés dans les paroisses Européennes tatillonnes, qui nous donne ici accès à la fois à un moment qui fut interdit, mais aussi à l'unique matière restante d'une oeuvre d'art perdue. Dit comme ça, c'est joli... Sans doute plus que le film, remarquez.

 

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Published by François Massarelli - dans 1919 Friedrich Wilhelm Murnau Muet *