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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 09:17

Vers 1810, Emma Woodhouse (Anya Taylor-Joy) est entremetteuse; non que ce soit son métier: c'est plutôt un hobby, auquel elle s'attelle au risque d'en souffrir des conséquences: sa dame de compagnie vient par exemple de se marier, et du coup laisse Emma seule... Celle-ci, qui a juré de ne pas se marier (ce qui ne l'empêche jamais de porter de l'intérêt pour les plus beaux partis de la région) commence donc à s'occuper des affaires de la jeune Harriet Smith (Mia Goth), une jeune pensionnaire pauvre d'un institut local pour jeunes femmes. Elle en fait sa nouvelle dame de compagnie, et les intrigues se multiplient, autour de riches propriétaires et autres pasteurs...

En apparence, il n'y a pas de lien prononcé entre la bonne société anglaise telle que décrite par Jane Austen dans son roman, et le monde dans lequel nous vivons... Et Autumn de Wilde, photographe dont ceci est le premier long métrage, s'est énormément intéressée à l'esthétique dans ce que d'aucuns (les critiques sont assez clairs) considèrent comme un film totalement vide de sens! Toujours cette obsession de vouloir éviter faire du cinéma un plaisir. Pourtant, cette adaptation, en choisissant de privilégier la forme et en le faisant brillamment, ne manque ni d'allure, ni d'épices...

On n'a pas une lecture trop modernisée non plus, ce qui aurait probablement gâché la capsule temporelle... Car l'Angleterre du début du XIXe siècle est très bien captée ici, à travers décors, environnements, détails sociaux, et manières... Qu'Anya Taylor-Joy soit Américaine à la base (elle est d'ailleurs la seule au milieu d'une distribution qui comprend la fine fleur des acteurs qui montent en Grande-Bretagne) n'empêche absolument pas le film de toucher un peu du doigt une sorte d'âme Britannique éternelle, à travers la mise en route de ces petites traditions d ela bonne société. En élaguant l'intrigue d emanière à garder surtout la comédie, le film rend une vision d'un autre siècle plutôt accessible.

Le film est brillamment interprété, en particulier par sa star, mais pas que: Mia Goth est délicieuse en candide qui, étant pauvre, sera la plus prompte au sacrifice, et pas qu'une fois... elle aurait pu faire glisser le film vers une plus grande amertume. Miranda Hart et surtout Tanya Reynolds en épouse excentrique de pasteur, participent d'une vision dont le vitriol, même dilué dans de subtiles doses, n'est jamais totalement absent... Par ailleurs, le sens de la composition cinématographique dans l'oeil de la photographe, est une évidence qui achève de rendre le film constamment intrigant à voir.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Jane Austen