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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 18:40

Un homme, célibataire pourtant assez militant, va se marier. Lors d'une discussion avec son meilleur ami et colocataire, ce dernier tente de le persuader du fait qu'il a probabblement été victime de pressions et manipulations de la part de la fiancée... 

Ce qui précède est le prétexte, mais en réalité, ce film est plutôt une suite d'anecdotes jointes assez artificiellement, enchaînées par la scénariste France Roche et avec la collaboration d'un certain nombre d'auteurs dont Albert Simonin. De la même manière, les acteurs vont et viennent, et si on reconnaît Claude Rich (le sceptique) et Jean-Claude Brialy (le futur marié), le reste de la distribution fait des apparitions: Françoise Dorléac, Micheline Presles, Bernard Blier, Catherine Deneuve, Michel Serrault, Marie Laforêt, Marie Dubois, Mireille Darc, Francis Blanche et Bernadette Lafont... Sans oublier le jeune Jean-Paul Belmondo. A part la mise en scène de Molinaro (j'y reviendrai), le facteur d'unité ici est le dialogue signé de Michel Audiard... Et ça se sent.

Le sujet en revanche sent aussi, et pas très bon: l'enfer du mariage, présenté comme la pire chose qui puisse arriver à un homme... Et les rapports hommes-femmes, présentés sous les formes les plus discutables: domination de l'un par l'autre, mensonge, tromperie, voire relations tarifées... C'est la France d'arrière-grand-papa qui s'agite sous nos yeux, celle dans laquelle on dit facilement "Ciel! mon mari!"... C'est vieillot, voire franchement réactionnaire, et ça a tendance à se parer des oripeaux d'un cinéma moderne, c'en est gênant.

Des circonstances atténuantes? En fait, oui: Molinaro, qui a tout fait et tout filmé, en bon faiseur durant des années, s'est révélé pour moi avec un court métrage absolument fabuleux, dans lequel il imitait avec élégance et verve le cinéma muet, sur un sujet d'ailleurs similaire à celui-ci... Ca s'appelait L'honneur est sauf, et le second degré bon enfant de l'ensemble était d'autant plus évident qu'il s'agissait d'un film muet, et assez rigoureux... Il sait composer une image, donner du rythme, et doser les performances quand c'est nécessaire: bref il a du métier... et sinon, le dialogue d'Audiard prouve qu'il s'est gentiment laissé aller et a tricoté pour certains moments, des petits bojoux anthologiques, au milieu de ce cloaque de conventions d'un autre âge et du théâtre de boulevard. Comme de juste, la palme revient à une apparition de Bernard Blier qui vaut le détour. Cinq minutes de pur bonheur lexical.

 

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Published by François Massarelli - dans Michel Audiard Edouard Molinaro Comédie