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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 07:46

Un petit pensionnat, peu de temps avant une guerre (la première guerre mondiale?); dans la petite vie tranquille de l'établissement, trois gosses se démarquent: ils se retrouvent la nuit, et ont constitué une société secrète, les Chiche-Capons: Beaume (Serge Grave), Macroy (Marcel Mouloudji), et Sorgues (Jean Claudio). Leur but: planifier, organiser et ffectuer un voyage aux Etats-Unis, les trois ensemble ou pas du tout. 

La vie de l'école est bien réglée, avec ses professeurs, tous des forts caractères, surtout Planet, l'insomniaque (Jacques Derives, auquel tout le monde demande, tous les matins s'il a bien dormi); Lemel (Michel Simon), l'alcoolique; celui-ci est particulièrement méfiant à l'égard de Walter (Eric Von Stroheim), la plus récente recrue du corps professoral, un prof de langues... mais surtout un étranger.

A l'issue d'une réunion des Chiche-Capons, Sorgue aperçoit un homme mystérieux (Robert Le Vigan) qui apparaît et disparaît. Il tente d'en parler aux autres, mais personne ne souhaite apporter le moindre crédit à ce qu'il raconte... Mais après un cours de M. Walter dont il se fait exclure, Sorgue disparaît... Puis c'est au tour de Macroy. Après un esclandre, Lemel, qui recevait parfois la visite du mystérieux inconnu, tombe et trouve la mort. Quel est donc le mystère du collège de St-Agil?

L'aventure avec un grand A, la vraie... Les trois gamins (qui à peine réunis en conciliabule nocturne, allument une Gauloise, et prêtent serment devant un squelette de cours de Sciences Naturelles - il s'appelle Martin) semblent prêts à la vivre, telle qu'on la vivait dans l'entre-deux-guerres dans les romans pour ados. C'est d'un de ces romans policiers pour jeunes gens que ce film a été adapté, une oeuvre de Pierre Véry, spécialiste de ce genre léger... 

Le mystère qui agite la pension est d'autant plus étrange, qu'il s'agit d'un collège modèle, après tout. Pas forcément select, voire franchement miteux, on n'a pas l'impression qu'il puisse être comparé, d'une part à l'école de Zéro de conduite, d'autre part à celle des Diaboliques... Les turpitudes des adultes y sont sans doute mise en valeur par le point de vue des enfants... et ces gamins qui font le pacte de partir à New York, tous les trois ou pas du tout, ont soif d'aventure mais aussi d'absolu.

Christian-Jaque a parfaitement su trouver la mise en scène la plus adéquate pour son film, l'un de ses meilleurs. Un point de vue constamment à hauteur d'enfant, mais avec toujours un temps d'avance; un dosage savant et délicat du mystère ou des mystères (que cache Walter? qui est l'homme de la nuit? que sont devenus les deux disparus?)... Il accomplit un miracle dans son découpage mais aussi dans chaque plan, depuis l'ouverture à la Hitchcock, sur une maquette du collège, jusqu'à l'utilisation subtile de l'éclairage... Et la caméra fluide, sûre de ce qu'elle a à montrer, n'a pas son pareil pour traquer chez les gamins le sens de la fascination, de l'inquiétude, de l'aventure, quoi... Par des acteurs juvéniles dégourdis parfaitement assistés d'adultes plus que compétents... Du plaisir, donc.

 

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Published by François Massarelli - dans Christian-Jaque Erich Von Stroheim