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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 11:32

Topper? C'est un banquier (Roland young) marié à une héritière-bien-comme-il-faut (Billie Burke) qui aimerait tant que son mari soit un peu plus sophistiqué, et qui lui monitore tous les aspects de sa vie: par exemple, le dimanche, on mange de l'agneau... Bref, Topper, qui est raisonnable, avec un métier raisonnable, une vie raisonnable, et une épouse raisonnable, aimerait tant un peu de fantaisie...

Les Kerby, en revanche... George (Cary Grant) est un riche actionnaire de la banque Topper, et donc il se permet tout ce qu'il veut. Son épouse Marion (Constance Bennett) l'assiste allègrement dans une vie dissolue, un parcours de fêtards décidés à ç=tout tenter, tout le temps... Bref, un couple déraisonnable. Et pourtant...

Topper, clairement, a un faible plus que prononcé pour Marion, qui adore le faire tourner en bourrique. Alors quand George et Marion meurent dans un accident de la route (qu'ils ont bien cherché par leur inconséquence), ils ne peuvent que revenir hanter leur pauvre ami Topper.

C'est l'une des premières screwball comedies, contemporaine de l'ineffable Bringing up baby, et force est de constater que Cary Grant y est totalement à son aise, même si son rôle reste quand même limité. Disons qu'il y est à la lisière entre personnage principal et personnage secondaire: il est d'ailleurs crédité en deuxième position... C'est une production Hal Roach, car le producteur sentait bien avec le succès des longs métrages Laurel et Hardy que le marché des courts métrages, qui avait fait son studio et sur lequel il basait son modèle économioque, était en train de mourir. Donc Topper est une étape importante vers une tentation de respectabilité, d'où une durée assez longue, ce qui est très rare dans le studio Roach. Comme les autres films du studio à cette période, la distribution en a été assurée par la MGM...

C'est gentiment loufoque, ou loufoquement gentil, c'est selon; on voit bien qu'il esxiste un genre à part entière, la comédie de fantômes, dont ce film (avant le Fantôme à vendre de René Clair) serait en quelque sorte exemplaire: le sel y repose sur l'absurdité de la situation (Topper étant la dernière personne qu'on imagine avec une vie intérieure, le voir constamment dans l'embarras face à des fantômes invisibles est le principal ressort du film, en particulier quand celui qui assiste à la scène est Eugene Pallette) bien plus que sur une quelconque épouvante. Le film ne joue jamais la carte du fantastique pour faire peur, mais utilise à fond l'idée que le couple des Kerby, étant déjà passé de vie à trépas, on pouvait sans trop craindre la censure les représenter dans toute leur malice et leur amoralité... Et les Kerby vont incarner d'une certaine manière les mauvais instincts de Topper.

Quant à ce bon McLeod, il a toujours été un fidèle exécutant, adroit sinon doué, et était pluôt à l'aise dans la comédie. Quand comme c'est le cas ici, il disposait d'acteurs particulièrement doués, il faisait un excellent boulot. Mais soyons quand même clairs: LE film de la screwball comedy (un genre, après tout, auquel les courts muets de Roach ont énormément préparé), pour les années 30, c'est... Bringing up baby. Définitivement!

 

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Published by François Massarelli - dans Screwball comedy Boo!! Cary Grant Hal Roach