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10 juillet 2023 1 10 /07 /juillet /2023 15:19

19 ans après The last crusade, avait-on besoin d'un quatrième opus? et pourquoi pas... jusqu'à un certain point. Spielberg, en 2008, de son propre aveu, est "passé à autre chose", principalement des "drames historiques" et des films lourds et ambitieux. néanmoins, on sait aujourd'hui que l'appel de l'aventure et de la série débridée n'est jamais facile à rejeter quand on est très désireux de se lancer dans une aventure à la Tintin, voire dans un Tintin tout court... Donc, le vrai adieu à Indiana Jones se situe ici, dans cette dernière aventure en forme de baroud d'honneur avant de passer à l'hommage directe à l'oeuvre source, via un partenariat avec Peter Jackson autour de quelques albums de Tintin.

Dans ce quatrième opus, donc, Henry Jr "Indiana" Jones est dès le départ dans le feu de l'action, kidnappé en plein exercice de son métier par des Soviétiques (on est en pleine guerre froide) qui ont besoin de lui pour trouver un artefact dans la Zone 51... La suite, de coup de théâtre en explosion de bombe nucléaire, de pursuite en moto en sables mouvants, est aboslument impossible à raconter. Admettons que le film commence par la séquence la plus brillante du film...

 

Si on se réjouit de l'humour et de la maestria de Spielberg devant un film qu'il juge lui-même inutile, mais certainement défoulatoire, le principe du 'toujours plus' oblige ici les concepteurs (George Lucas, mais aussi le scénariste David Koepp) à vouloir aller plus loin que le Saint Graal du dernier opus, d'où cette abracadabrante histoire de rencontre du troisième type. Bon, au moins on peut dire qu'ici Spielberg se livre à une sorte de bilan personnel, admettons qu'il est intéressant de voir Indiana Jones renouer avec Marion (Raiders of the lost ark), devenir papa, et inverser la dynamique de The last crusade, et se livrer à ses bonnes vieilles habitudes: se battre d'une voiture à l'autre, passer des chutes d'eau en voiture amphibie, le tout malgré l'age... Les nazis d'antan sont remplacés par des Russes, menés par une Cate Blanchett jubilatoire tellement elle ressemble à un cliché de la guerre froide, les amis sont des agents doubles qui sont des agents triples, bref tout ça n'est pas sérieux, et jusqu'au maelström d'excès final, on sourit, on rit, on s'amuse.

Et Spielberg signe son film de multiples façons, par un savoir-faire jamais démenti ici, une faculté à triompher de chaque écueil technique: cascade, intégration de CGI, et défis permanentes. Par exemple, il va ici figurer un test d'explosion nucléaire vécu de l'intérieur, et nous rappeler que dans Indiana Jones on n'a pas peur des images horrifiques en nous montrant l'effet d'un soldat soviétique plongé dans une colonne de fourmis... son utilisation du signe cinématographique est toujours aussi virtuose (voir la première séquence et la façon dont l'image cadre le chapeau pour délayer l'inévitable révélation... Ou encore l'habituelle ouverture sur la montagne Paramount qui se mue en... terrier de chien de prairie!). Et surtout, le thème récurrent dans son oeuvre trouve une de ses illustrations les plus inattendues dans ce film d'aventures qui reconstitue, en dépit de toute vraisemblance, une famille nucléaire (hum), une vraie!

...Mais qui a donc pondu un titre aussi idiot? et pourquoi pas Attack of the clones, tant qu'on y est?

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Published by François Massarelli - dans Steven Spielberg