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30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 16:23

Bien sûr qu'il ne pouvait qu'y avoir une suite. Mais contrairement à l'autre saga menée par George Lucas, Indiana Jones est plus une série de "one-shots" qu'une narration étalée sur plusieurs films comme l'est devenue la saga Star Wars à partir de Empire strikes back. pour en rester à George Lucas, on reconnaît sa patte dans le fait qu'il est parfaitement possible de venir à ce film après le premier, ou avant, voire sans avoir vu le premier; en effet, ce nouvel opus est volontairement situé en 1935, soit un an avant Raiders of the lost ark, et le rend donc totalement indépendant.

Le style adopté par Spielberg est le même, fortement dépendant du signe et de l'immédiate compréhension par le public des codes graphiques et narratifs: dès le générique, qui se déroule sur un énigmatique numéro de music hall  (Anything goes, de Cole Porter, chanté en Chinois par Kate Capshaw), on se demande dans quel musical on se trouve, avant que la raison (et le style Indiana Jones) ne reprenne ses droits: on est à Shanghai en 1935 (coucou Hergé), dans un restaurant de luxe, et Indiana Jones est là pour négocier un deal avec un commanditaire, qui va forcément mal tourner. Cette séquence n'est que l'introduction, car la structure du film épouse dès le début les mêmes contours que celle de Raiders of the lost ark (un autre apport de George Lucas, à n'en pas douter), et joue encore une fois sur l'idée de faire comme si Indiana Jones était un héros aussi vieux et établi que l'est James Bond par exemple, auquel un clin d'oeil évident renvoie: le smoking à veste blanche, avec un oeillet à la boutonnière. N'oublions pas que Spielberg n'a pas fait ces films qu'en souvenir de Tintin, il avait d'autres séries populaires en tête... Et d'autres artistes, aussi, tant cette introduction fait penser à Michael Curtiz, par le luxe des lieux comme par le costume qui peut aussi renvoyer à Rick dans Casablanca.

Une fois cette introduction finie, on passe à une séquence qui me rappelle de façon insistante la fuite en avion de Ronald Colman dans le superbe Lost Horizon de Capra (tourné du reste en 1936...), avec ces passagers qui s'endorment dans un avion sans savoir qu'on les a kidnappés. Nous, nous le savons, Spielberg ayant pris le soin de nous le signaler, mais c'est malgré tout une fausse piste: une fois sauvés d'un mortel péril, Indy, la chanteuse Willie Scott et le petit Short Round passent à une autre histoire, qui se présente presque comme une digression: recueillis dans un village, ils vont en sauver les enfants, retenus prisonniers par une secte de sadiques invétérés. Et c'est là que le film plonge si vous voulez mon avis dans l'excès voire parfois l'insupportable...

Si le film avait été bien reçu par la critique en son temps (on ne va quand même pas faire la fine bouche), il tend à consacrer, ce qui a été dûment souligné par certains en son temps, une tendance de Spielberg à un être un brin sadique par moments, comme dans cette incroyable escalade de suspense basé sur l'éventuelle  mort atroce des protagonistes dans les séquences du temple maudit. Comme on a été accueillis par les habituelles sales bêtes (serpents, insectes divers), et gratifiés d'un repas entièrement constitué de trucs plus répugnants les uns que les autres (ah, la soupe aux yeux... le "snake surprise"..., c'est avec l'estomac fragile que nous arrivons à cette accumulation d'atrocités... si on applaudit la mise ne scène en elle-même, je ne peux m'empêcher de trouver la pièce montée discutable dans la tentation de vouloir en rajouter couche après couche, même si l'humour domine en permanence... a cause de ces scènes, j'ai le sentiment que ce film est le plus dispensable des quatre. Oui, des quatre. Et le traitement des ethnies indiennes laisse sérieusement à désirer.

Et que ce soit dit ici une fois pour toutes, cette héroïne, interprétée par Kate Capshaw... Lequel des deux auteurs avait à cette époque un sérieux problème avec les femmes? 

Peut-être pas celui qui l'a épousée...

 

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Published by François Massarelli - dans Steven Spielberg