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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 18:19

Quelques semaines après la complétion de son Whispering Chorus, Cecil B. DeMille s'attelle à cette tache, afin de capitaliser sur l'achat des droits par la Artcraft, et tourne de ce fait l'une des premières comédies de sa série "matrimoniale": des titres cousins, des scénarios dont les rebondissements portent sur l'adultère, le divorce, la séduction, le crime passionnel et la lassitude conjugale; d'autres suivront: Why change your wife, Don't change your husband...

 
Le thême de l'échange, contenu dans le titre, explicite en fait le parcours du film, dans lequel un homme las de son épouse (Qui a bien changé depuis sa prime jeunesse, désormais incarnée par Sylvia Ashton, la future Momma Sieppe de Greed, et qui force la dose de façon burlesque en abominable souillon obèse) va progressivement réussir à utiliser les circonstances pour obtenir un divorce, en utilisant les frasques extra-conjugales d'un ami, et finira par épouser une frêle et tendre jeune femme, qui plus est vertueuse. Le film fit un peu scandale en son temps, il faut dire que DeMille a forcé la dose, depuis le mari qui séduit effrontément une jeune femme rencontrée par hasard, encouragé par son propre fils, jusqu'à une séquence de boite de nuit dans laquelle un vieux beau qui a déja plusieurs conquêtes à sa table répond favorablement aux avances d'une dame d'une autre table, plutot ouvertement délurée, et qui l'invitera directement chez elle sans se faire désirer trop longtemps. Le tout est enrobé d'un parfum de comédie élégante, qui en fait le pendant satirique des grands mélodrames bourgeois de l'auteur.


Le film a été tourné rapidement, mais de ce tournage découle un rhythme assez trépidant. De fait, l'efficacité prime, pour un ensemble qui n'ennuie jamais, et dont les ruptures de tons sont remarquables. Comédie oblige, le montage est plus haché, plus nerveux, et bien sur les acteurs sont un rien moins subtils. Par rapport aux films ultérieurs, les acteurs sont moins notables, plus anonymes, par opposition aux Swanson, Meighan, Daniels... des films qui suivront; néanmoins on retrouvera ici avec plaisir, outre Sylvia Ashton, Elliott Dexter (Déja dans The Whispering Chorus), Gustav Von Seyffertitz, l'un des fréquents seconds role du muet, confiné aux roles de traitre, et qui joue un secrétaire avide (Et prêt à tout, je n'en dis pas plus), et bien sur l'inamovible Theodore Roberts est déja là. Le petit monde de Cecil B. DeMille est complété par l'inévitable Jeanie McPherson, dont le role de narratrice se fait ici plus neutre contrairement à sa tendance à envahir les intertitres de Whispering Chorus. Bref, ce film est constamment une bonne surprise, qui donne envie de revoir tout le cycle des comédies du mariage de l'auteur...

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Published by François Massarelli - dans Muet Cecil B. DeMille 1918 *