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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 16:36

Un vaisseau spatial ultra-futuriste est en plein navigation, et à l'intérieur, tout dort... Quand tout à coup l'un des passagers, en hibernation prolongée pour cause de voyage TRES long, est réveillé par le système. Mais il est le seul... Quand Jim (Chris Pratt) émerge, il est pris en charge par les intelligences artificielles du bord, celles-ci (qui décidément font mentir leur nom) passent outre le fait qu'il ait été "réveillé" au bout de trente ans, alors que son voyage est supposé durer encore... 90 ans. 

Je ne peux pas m'empêcher de rêver d'un film à la Tati, avec un M.Hulot qui se réveillerait dans de telles circonstances... La première partie du fiml est intégralement consacrée à cette odyssée absurde d'un homme seul qui a pris conscience qu'il est arivé au bout de sa vie, mais avec un rien d'avance, et qui tente de faire un peu de sens (ou de s'occuper, ce qui n'est pas la même chose) avec un univers hostile parce que fait pour la multitude et non pour un homme seul (et en plus son forfait ne lui donne pas droit à tous les avantages!). Il a pour seule compagnie un barman-androïde, Arthur (Michael Sheen). 

Mais Jim s'ennuie, et a vu parmi les sarcophages celui d'Aurora (Jennifer Lawrence), une jeune autrice partie observer les colonies spatiales, et il tombe amoureux. Malgré le risque et l'immoralité de l'acte, il décide de la réveiller... Sans lui dire bien sûr qu'il est responsable de cet acte, qui la condamne elle aussi à plus ou moins longue échéance, car on a beau essayer, mais... impossible de retourner dans les pods d'hibernation...

S'ensuit bien sûr une histoire d'amour, puis une révélation (saleté d'intelligence artificielle), puis une bouderie, puis hélas, pire encore: des explications, puis une intervention d'un deus ex machina qui lui aussi s'est réveillé, c'est Lawrence Fishburne: à ce stade, tout le troisième acte est raté, convenu, inintéressant. Mais le point de départ était finalement une idée formidable, celle de placer un novice, inadapté aux technologies de pointe en oeuvre dans le vaisseau, avec de lourdes mais rigolotes allusions à Kubrick (le barman sorti de nulle part, la rotation des modules du vaisseau dans lesquels court Jennifer Lawrence...) et un ensemble d'effets soignés. Après, dans ce film, plus il y a de monde, et plus ça ressemble à du tout-venant...

 

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Published by François Massarelli - dans Science fiction Jennifer Lawrence
8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 17:05

Maddie a une vie particulièrement difficile: attachée à sa ville de Montauk, sur Long Island, elle survit d'un petit boulot qui risque d elui filer entre les doigts, et craint de ne pouvoir conserver sa maison. Elle décide de tenter le tout pour le tout, et répond à une annonce inattendue: deux parents, TRES aisés, craignent pour l'avenir de leur fils qui n'est jamais "sorti de sa coquille". Ils ont décidé d'engager une jeune femme pour lui permettre, comme on dit, de "connaître la vie", mais il faudrait que ça pases pour une vraie rencontre...

Bon, dès le départ on a beau tourner le film dans tous les sens, le sujet est scabreux, et quoi qu'on fasse il le restera... Mais justement, on peut aussi se dmander si aux Etats-Unis, le scabreux ne deviendrait pas une échappatoire. Remarquez, depuis les films des frères Farelly (rappelez vous de Something about Mary et de son énorme succès), on sait que les Américains, si prompts à se cacher derrière la pruderie, ont tendance à utiliser le cinéma comme défouloir dans les grandes largeurs!

Mais ce film reste surprenant par sa capacité (et il faut évidemment y adhérer, c'est la seule solution) à développer une intrigue qui ne se vautre pas trop dans la sentimentalité et garde un semblant de dignité, tout en racontant la tentative de déniaisage programmée d'un adolescent attardé, et sensible, par une trentenaire n'ayant plus rien à perdre, mais qui ne souhaite absolument pas qu'on la traite de prostituée...

Le script, d'ailleurs, a bien fait attention à saupoudrer le film de balises qui renvoient à l'âme Américaine: le garçon pourrait bien rester à l'écart de la Prom, nous dit-on... Et justement, Maddie ne s'est pas non plus rendue à la fête. Les parents gênés par l'acte de donner de l'argent pour que quelqu'un couche avec leur fils, préfèrent lui donner une voiture (une Buick), encore un objet qui justement manque à Maddie: au début du film, sa voiture lui est confisquée par voie d'huissier...

Il ne s'agit pas de rêve Américain, donc, plus de la réussite d'un gosse de riche, qui va devoir passer par l'humiliation d'une jeune femme, qui n'en finit d'ailleurs pas de voir à quel point elle est considérée, autour delle, comme vieille: en témoigne une scène assez cruelle dans laquelle elle se trouve dans une fête de jeunes lycéens, où son décalage la place tout de suite à l'écart, et les réflexions des jeunes sont très dures.

Pas trop de drame pourtant, le film joue à fond la carte de la provocation, du décalage, du renversement de la différence d'âge, et bien sûr il joue aussi avec le feu: va-t-il, ou non, y avoir consommation?

Et le film possède aussi, à travers ses deux acteurs, des armes lourdes, qui non seulement font bien le travail, mais en prime vont au-delà des espérances. Andrew Barth feldman est parfait en ado prolongé, sensible et sûr de son échec; et Jennifer Lawrence est, décidément, incontournable. L'alchimie entre eux est impressionnante, avec des scènes qui en dépit de l'excès des intentions (la première rencontre qui est vécue comme un kidnapping par Percy, qui heureusement a une bombe lacrymogène!), font mouche...

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Published by François Massarelli - dans Jennifer Lawrence Comédie