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Ce n'est pas pour la série Alfred Hitchcock presents que ce film de 48 minutes a été tourné, mais pour la série d'anthologie Startime. Il n'y était pas associé, mais on lui a confié un épisode, et il est probable qu'il a été attiré par l'idée de réaliser un moyen métrage assez imposant, en couleurs, dans es conditions assez proches de celles dont il disposait pour sa propre série. Le film est passionnant, tout en offrant une vue de la vie quotidienne, dans laquelle cette fois on ne trouvera ni mort violente, ni espionnage... Mais bien un thème si éminemment Hitchcockien, celui de la culpabilité sous l'angle du soupçon.
Un incident se déroule, sous nos yeux, nous le verrons de trois angles différents: un vieil homme, qui règle la circulation à proximité d'une école, a un accrochage avec une mère de famille, qui se trouve être l'épouse d'une huile locale. Des témoins sont présents, un professeur d'une part et un couple qui vient de s'installer en face, dont la femme connait le vieil homme: il sait des choses sur elle qui pourraient lui valoir des ennuis, estime-t-elle... Quelques jours plus tard on signifie au vieil homme qu'il est licencié, car une lettre anonyme le dénonce comme un "vieux vicieux"... Désireux de ne pas le laisser se voir accusé à tort, les membres de sa famille mènent l'enquête...
Le film est une simple promenade, relativement légère, au pays du soupçon, du qu'en dira-t-on, et de la suspicion de classe, ordinaire autant que crasseuse. La famille du vieil homme a un débat, dans lequel s'expose toute la complexité de l'affaire: faut-il laisser dire, et passer à autre chose, ou se battre pour la reputation? En d'autres termes, une accusation dont on sait qu'elle est fausse, a-t-elle besoin d'être ignorée ou combattue? Et quel rôle la société peut-elle jouer face à un crime supposé, ou imaginé?
En nous associant de fait au destin du vieil homme, le metteur en scène nous rappelle ses sympathies pour le peuple, qui étaient déjà si présentes dans ses oeuvres Anglaises, et qui n se sont jamais démenties. On les a d'ailleurs retrouvées, au fil de certains films, au détour de Shadow of a doubt, ou même The wrong man. Et le dispositif scénaristique qui consiste à utiliser la poudre aux yeux de trois angles d'approche pour une seule scène, est intéressant. Moins toutefois que la façon dont Hitchcock a filmé la quasi-plaidoirie de george peppard devant sa famille, d'un autre angle encore plus inattendu: depuis le plafond du studio! ...Un film qui prend donc de la hauteur!
A noter, si George Peppard ne tournera pas d'autre film pour Hitchcock, en revanche Vera Miles en est à sa troisième collaboration avec lui. Et la quatrième serait sa plus spectaculaire... Ce qui ne va pas tarder.