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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 17:08

On va essayer de faire abstraction du fait que désormais l'expression du titre désigne forcément beaucoup plus une vermine fasciste irresponsable qu'un type foncièrement sympathique, et rappeler ceci: comme beaucoup de films, finalement, The American president n'a rien de politique mais utilise le pouvoir magique de la fiction pour créer un président Américain imaginaire, sans aucun message autre qu'une jolie histoire... Ce n'est pas la première fois qu'on imagine un président, rappelez-vous la fable Gabriel over de White House de La Cava, sorti en 1932... Suivi par des dizaines d'autres. 

Andrew Shepherd (Michael Douglas) est un président Démocrate élu par malheur, sur la sympathie qu'avait engendré dans l'opinion le décès inopiné de son épouse peu de temps avant l'échéance. Le maintien de sa popularité tient largement à la continuation de ce capital sympathie engendré dans la pitié. Et il sait que c'est bien fragile donc il hésite à se lancer dans des réformes qui pourraient faire trop de vagues. Symboliquement, il a renoncé depuis belle lurette à la plus controversée de ses promesses de campagnes: une législation sur les armes qui viendrait contrer les effets dévastateurs du deuxième amendement à la constitution. En lieu et place, il s'apprête à mettre la dernière main à une réforme anti-criminalité tiède, mais consensuelle et sans risque. C'est à ce stade qu'une association de militants de l'environnement lui envoie dans les pattes une lobbyiste hors pair, qui a pour mission de lui faire accepter une réforme écologique difficile...Sydney Elle Wade (Annette Bening) ne sait pas qu'une fois qu'elle aura mis les pieds à la Maison Blanche, l'histoire d'amour qui va les unir ne les lâchera plus.

Qu'importe la politique, après tout: Michael Douglas joue à la fois de son charme naturel (et d'âge moyen) et d'une certaine dose de mystère bienvenue pour interpréter son président qui sait qu'il est en sursis: tant qu'il sera "le pauvre veuf", il restera président. Après... ce sera une autre paire de manches. Il sait que l'un de ses opposants, le sénateur Républicain Bob Rumson (Richard Dreyfuss) se tient prêt à se lancer dans une campagne électorale qui ne fera pas de quartier. En même temps, l'histoire d'amour entre deux personnages plus si jeunes, joue à fond la carte du romantisme échevelé, et Annette Bening est fantastique en scoute du lobbying qui se fait surprendre par l'irrésistible attrait des sentiments. On évoque Capra, bien sur, dans une scène en forme de clin d'oeil. C'est tout sauf un hasard, même si Rob Reiner, comme il l'a toujours revendiqué, fait "juste son travail"... Mais le fait décidément (Stand by me, When Harry met Sally, The princess bride, Misery) très bien... On admettra que si la situation de base du film est inhabituelle, la construction de ce film qui se résoudra dans une prise de position digne assortie d'un discours bien senti, débouche sur une batterie d'émotions conventionnelles. Oui, mais bon: Annette Bening et Michael Douglas, quand même.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Rob Reiner