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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 17:00

C'est en 1937, soit trois ans après la sortie du film WB Dames, que Tex Avery va en détourner la pièce de résistance. On sait que la plupart des fimls de la série Merrie Melodies sont largement basés sur les chansons entendues dans les films de la Warner; le fait que I've only got eyes for you, chanté à deux reprises par Dick Powell dans le film déjà cité plus haut de Ray Enright, soit devenu plus ou moins un « tube » de l'époque, n'a fait qu'encourager le studio de Leon Schlesinger...

Mais en 1937, on attendrait plutôt que Friz Freleng ne dirige un tel film... Car le style du vétéran et celui du Texan, sont quand même radicalement différent. A la base, le script du film raconte l'habituelle histoire mélodramatique du ver de terre amoureux d'une étoile. Un oiseau, vendeur de glace, aime une belle dame canari, qui ne se soucie pas de lui, puisqu'elle n'aime que les crooners. Il va la séduire par un stratagème, et rater sévèrement son coup... Mais dans le film d'Avery, tout change. D'abord, il allonge l'exposition pour en faire un prologue, donne une substance (parodique, certes, mais quand même) non négligeable au personnage principal, et en fait la victime des attentions pas vraiment catholiques d'une oiselle défraîchie, qui veut le garder avec elle pour le gaver de tartes ; enfin, il fait de la dame des pensées du héros une émule de Katharine Hepburn, un gag qui reviendra souvent... Et c'est plutôt drôle.

Le héros, qui parle avec un bafouillage particulièrement prononcé, est le contraire même de la sophistication, et il lui faut trouver un partenaire pour devenir un crooner : il persuade un imitateur (doué, il en fait une démonstration impressionnante) de chanter dans son camion de glace, pendant qu'il chante en play-back, une chanson qui n'est autre que...

(Soupir)

...I've only got ice for you. Tout ça pour ça ? Disons que quand un jeu de mot est aussi insondablement, glorieusement, pathétiquement mauvais, il mérite au moins l'attention, sinon le respect...

Quant à la morale, c'est le héros qui la fournit, lorsqu'il se résigne à accepter les avances en tartes de l'autre femme : Anyhow, she can cook.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery