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21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 18:38

Après Hot water, en 1924, Harold Lloyd a pris la décision de ne plus jamais faire ce genre de film, une histoire dans laquelle il est marié. On peut toujours se perdre en conjectures sur les raisons de ce rejet pour un genre qu'il maîtrisait, et peut-être les raisons en sont-elles privées (à l'écran en 1924, c'était Jobyna Ralston, une comédienne avec laquelle les relations furent, pour faire court, compliqué, alors que Lloyd s'était marié avec son ex-leading lady Mildred Davis), ou peut-être sont-elles juste pratiques: on sait que Lloyd était non seulement le réalisateur officieux de ses films, il en était aussi souvent le financier, le producteur, et avait un certain goût pour l'efficacité... Quoi qu'il en soit, ce film est une comédie sur le quotidien, un style dans lequel décidément Lloyd excellait, et l'histoire compliquée de sa production ne l'empêche pas d'être réussie.

Nous suivons Mildred et Harold, jeune couple marié, qui se promènent avec un landau... pourtant il ne contient pas un enfant, mais une bonbonne d'un liquide dont il y a fort à parier (au vu des nombreux hommes qui courent dans tous les sens, avec exactement le même type de landau) qu'il s'agit d'un acte de résistance contre la prohibition. En tout cas, ils rentrent chez eux, où sans prévenir, le beau-frère d'Harold a apporté ses deux enfants pour que le couple les garde... C'est le début d'une nuit de cauchemar.

Le film commence par le mariage des deux héros, vu en trois plans, dont le dernier est... une animation. Les 23 minutes qui suivent concernent l'enfer quotidien du jeune marié, qui doit se coltiner le petit neveu, un insupportable garnement, et son petit frère, et la raison pour laquelle la soirée tourne à la nuit d'horreur est que les deux jeunes mariés croient la maison cambriolée par un homme patibulaire interprété par Noah Young.

Le manque d'unité de l'ensemble est assez peu problématique, mais Lloyd retentera avec succès le mélange des genres dans Hot water en 1924. Sinon, I do était à l'origine un moyen métrage, dont Lloyd a décidé de supprimer l'essentiel de la première bobine, celle qui racontait la rencontre et la cour des deux tourtereaux... Il est très probable que le reste du film a fait l'objet d'un raccourcissement net, afin de cadrer avec la durée d'un court métrage de deux bobines.

Pour finir, si Lloyd a consacré ainsi un film à l'angoisse de l'idée de devenir parent, il est à rappeler qu'il a eu des enfants, et que tous ont vécu une enfance très heureuse... Ouf.

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet Comédie