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19 février 2020 3 19 /02 /février /2020 11:16

Ce film commence par une adresse directe au public, d'un galonné d'ailleurs très mal à l'aise, ce qui n'augure pas d'un très bon moment, mais il convient de passer sur cette première impression: le général qui s'adresse à nous est essentiellement là pour ajouter sa caution à l'histoire authentique qui va nous être contée, et comme celle-ci est une intrigue de guerre qui glisse inexorablement vers une conclusion humanitaire, on ne se plaindra pas trop...

1950: Dean Hess (Rock Hudson) est devenu pasteur, un chemin que ses amis n'attendaient pas, mais pour lui c'est un ratage. Il est entré dans la hiérarchie de l'église afin d'expier une faute qu'il ne se pardonne pas. Quand il était aviateur, surnommé "Killer Hess" ce qui en dit long, il avait en effet largué par erreur une bombe sur un orphelinat Allemand, causant ainsi la mort de 37 enfants. Mais le fait d'avoir dédié sa vie à la religion ne le satisfaisant pas, il décide de retourner à l'armée, et de participer à la guerre de Corée afin de pouvoir faire profiter de son expérience - et de ses erreurs passées - de nouveaux pilotes.

Réengagé avec le grade de colonel, il dirige en Corée du Sud une base d'entraînement et de formation de pilotes locaux. Hess va pouvoir passer le témoin à d'autres, et surtout va faire une rencontre déterminante, celle d'En Soon Yang (Anna Kashfi), qui tient une mission locale et prend en charge les enfants orphelins et déplacés par la guerre... Les enfants déplacés vont être le coeur de sa mission à partir de là, et il va remuer ciel, terre et état-major pour tenter de résoudre leur problème, d'autant qu'à la maison, pendant ce temps, son épouse est enceinte...

Le film est surprenant, finissant par traiter la guerre comme un contexte plus que le sujet du film: car cette oeuvre, certes marquée par une avalanche, chargée en glucose, de bons sentiments, appartient malgré tout à la veine "sacrée" de Sirk, à travers le parcours paradoxal d'un homme qui s'engage dans un conflit pour l'humaniser de l'intérieur, après avoir trouvé des réponses à ses questions quant à sa propre culpabilité. Le personnage puissant et digne joué par Rock Hudson est un cousin de ceux qu'il jouait déjà dans Magnificent Obsession et All that heaven allows, ce qui est loin d'être un pedigree peu recommandable...

Et le film possède la gentille grâce de ces films d'entraînement, le picaresque  d'un sergent profondément humain (Dan Duryea) et une douceur tranquille qui contraste avec les scènes de combat qui embrasent parfois l'écran, sans jamais en faire trop. Pour une curiosité de l'oeuvre de Sirk, c'est mieux qu'une bonne surprise...

 

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Published by François Massarelli - dans Douglas Sirk