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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 17:58

En Afrique, l'aventurier Aloysius 'Trader' Horn (Harry Carey) voyage de jungle en forêt inextricable en compagnie de Peru, le fils (Duncan Renaldo) d'un vieil ami, qui ne connaît ni l'aventure ni le continent, et de Rancharo (Mutia Omulu), son fidèle assistant. Ils rencontrent une vieille excentrique (Olive Golden Carey) qui parcourt l'Afrique pour retrouver sa fille qui lui a été enlevée des années auparavant. Mais quelques jours plus tard, ils vont retrouver le cadavre de la dame, et faire beaucoup de mauvaises rencontres...

Bien que le film soit basé sur un livre, lui-même inspiré de faits réels et d'un personnage authentique et haut en couleurs, on navigue constamment entre romance, aventure, réalisme, et... délire mélodramatique. Bien sûr qu'on croisera la fille perdue, seule blanche à la chevelure dorée à mener une inquiétante tribu à la baguette et préfiguration évidente d'un autre personnage qui sera l'année suivant confiée aux mains expertes de Woody Van Dyke. Mais ce dernier n'a probablement accepté la mission donnée par la MGM que parce qu'elle lui permettait de se rendre en Afrique et d'y tourner le premier film de fiction de l'histoire du continent.

Et quelque improbable que soit le résultat final, il bénéficie grandement de cet état de fait, le metteur en scène, qui avait déjà arpenté l'Ouest sauvage en long, en large et en travers dans d'innombrables westerns, qui avait mené deux tournages à succès dans les mers du sud, et qui n'attendrait pas longtemps à partir pour les solitudes frileuses du Nord du contient Américain, rêvait d'un tel défi! Un défi propre à faire ramener au cinéaste des kilomètres de pellicule quasi-documentaires, souvent présentées dans le film dans le cadre d'un dialogue entre le maître (Carey) et son élève (Renaldo), qui découvre en état d'extase permanente la beauté de l'Afrique et surtout sa faune. Les images ramenées serviront aussi de stock-shots à tous les Tarzan de la MGM, pour dix ans au moins.

Alors maintenant, on peut le dire: n'attendez pas un plaidoyer anti-raciste, ou un film très novateur. Les blancs, ici se comportent en blancs, Anglo-saxons, et la plupart des Africains y sont au mieux assujettis, au pire des sauvages. Il n'empêche, le personnage de Horn échappe quand même à cet aspect, lui qui affiche une tristesse profonde devant la perte d'un ami. Cet ami était noir, et Africain. Un détail, mais c'est toujours ça... 

Quand à Edwina Booth, elle a un rôle assez inattendu, à la fois décoratif, culotté, ridicule et humiliant... Elle a par-dessus le marché ramené un certain nombre de maladies du tournage, et je ne parle pas d'un rhume (oui, elle a à peu près le même costume que Tarzan): Trader Horn est donc le film qui a à la fois commencé, et terminé sa carrière.

 

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Published by François Massarelli - dans Woody Van Dyke Pre-code