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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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25 septembre 2023 1 25 /09 /septembre /2023 18:11

La première scène justifie à elle seule le titre: une rue de Shangai, la nuit, avec des marins de tous les pays qui se retrouvent en bordée, entre (forte) consommation d'alcool et fréquentation de dames obligeamment présentes... Les hommes se saoulent, fraternisent, chantent (fort) et consomment...

Ce qui surprend aussi, c'est le fait que le film, en l'état, ne soit ni muet ni parlant: c'est un hybride, une copie partiellement sonorisée avec musique et bruitage et le cas échéant des chansons, mais dont les dialogues sont constitués d'intertitres sauf lorsque les répliques, privées éventuellement de leur sens, ont un intérêt dramatique ou documentaire... Un ordre solennel donné par un officier, par exemple...

Le film raconte l'odyssée dangereuse d'un sous-marin qui prend la mer et dont le destin de l'équipage va être mis à rude épreuve, car suite à une collision avec un navire, il a coulé et commence à se remplir d'eau. Le capitaine fait partie des victimes de la collision, et un sous officier, Price, assume le commandement. Une course contre la montre s'engage, et un autre suspense se met en place: un des officiers a été reconnu à Shangai par un Anglais qui a vu en lui un "fantôme", un marin qu'il croit mort... Qu'en est-il?

C'est une expérience étrange, que de n'avoir pu conserver qu'une version très intermédiaire d'un film... A sa sortie, Men without women existait certainemnt sous la forme de copies totalement muettes, à destination des salles rurales des Etats-Unis, mais surtout d'une version parlante qui était évidemment celle qui faisait autorité. Mais en l'absence de versions étrangères, le marché non anglophone ne pouvait profiter du son que dans cette version hybride, qui maintenant l'atmosphère sonore du film sans rendre le dialogue impossible à comprendre (les intertitres des copies étaient adaptés dans les pays qui importaient cette version).

C'est un film d'aventures dans lequel les hommes n'ont que peu de temps à consacrer au fait de penser aux femmes, le titre étant surtout là pour attirer le spectateur. On reconnait John Ford, fasciné par cette histoire d'un groupe d'hommes à la dérive (aucun jeu de mots ici), qui vont unir leurs efforts pour le bien commun, certains allant au sacrifice. Une fascination facilitée par la profonde sympathie du metteur en scène pour ces marins, qui ne seront certes pas les derniers de son oeuvre (Seas beneath, Submarine Patrol, reprendront partiellement ce type d'intrigue, et d'autres films suivront, donc The long voyage home...).

Pour l'anecdore, c'est l'un des nombreux films pour lesquels Marion Morrison a joué le cachet chez Ford en attendant qu'on lui confie de meilleurs rôles: ce sera chose faite avec The big trail cette même année, mais ce sera sous le pseudonyme de John Wayne. On verra aussi un des complices de la première heure à la Fox, le grand J. Farrell MacDonald, caution Irlandaise oblige, un vétéran qui savait se mouiller, c'est le moins qu'on puisse dire.

 

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Published by François Massarelli - dans 1930 Muet John Ford Pre-code *