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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 08:12

Connu aux Etats-Unis sous le titre (plus explicite d'ailleurs) de The pirates! In an adventure with scientists! -le ponctuation est d'origine-, ce film est bien évidemment doté d'un titre Français qui est comme toujours à côté de la plaque: Les pirates! Bons à rien, mauvais en tout... Il nous vient des studios Aardman, qui furent un temps le garant (Européen) d'une animation en volumes, et qui obtinrent de grands succès avec plusieurs films de Wallace et Gromit, mais aussi avec Chicken Run en 2001. Peter Lord, le principal fondateur du studio, est d'ailleurs intervenu sur les films, souvent mieux cotés, de Nick Park, le créateur des personnages fétiches de la troupe...

Sous le règne (qui a subi un traitement drastique d'élasticité temporelle qui débouche sur un certain nombre d'anachronismes tellement gros qu'ils en deviennent réjouissants) de Victoria (Imelda Staunton), on chasse plus le pirate que le moustique en grande-Bretagne. La Reine semble sérieusement prendre ombrage du fait que le pays a réussi à étendre sa somination sur les océans de la terre entière... N'était le fait qu'on y trouve des pirates qui échappent bien sûr à toute loi...

Nous faisons donc la connaissance d'une joyeuse bande de pirates, menés par un capitaine qui est justement nommé "le capitaine des pirates" (Hugh Grant)... Tous ses compagnons sont nommés de façon assez arbitraire, le second (Martin Freeman) étant par exemple doté du sobriquet "Number 2", et on verra même dans la bande un pirate doté d'une fausse barbe qui pourrait bien être une femme (Ashley Jensen)... Ces pirates ne sont effectivement pas très efficaces, mais ils décident, en tout cas leur capitaine en prend la décision, de participer au concours annuel du meilleur pirate... Le capitaine ayant perdu toutes les compétitions depuis 20 ans, et la concurrence y étant rude, l'équipage n'y croit pas plus que ça.

Le concours est basé sur le butin, les pirates se mettent donc en quête d'un bateau à piller, mais redoublent (voire retriplent) de malchance. A la fin ils attaquent un vaisseau qui transporte Charles Darwin (David Tennant) et s'apprêtent à se débarrasser de lui par le très rigolo supplice de la planche, mais il aperçoit alors le perroquet du capitaine et se rend compte qu'il s'agit...

...D'un dodo. Sous la pression de Darwin, le capitaine se motive donc pour un nouveau concours, et va présenter une contribution à une compétition Londonienne de découvertes scientifiques...

C'est particulièrement tordu, donc, et irrévérencieux au possible. Peter Lord, dans Chicken run, était plutôt le responsable des gags et du rythme par opposition à Nick Park qui veillait sur les personnages et l'intrigue. Ici, en roue libre le réalisateur peaufine clairement la dose de rigolade avant tout, d'où un parti-pris d ene rien laisser de côté. Le film ne fait donc pas toujours dans la dentelle... Mais c'est partie intégrante de son charme, et comme en prime les acteurs engagés pour fournir les voix sont particulièrement intéressants (ajoutez à ceux déjà cités, les noms de Brian Blessed en "roi des pirates", Salma Hayek en une concurrente du Capitaine, et de Brendan Gleeson qui incarne l'un des pirates du bateau qui nous intéresse), on passe un très bon moment loufoque à condition de ne pas être obsédé par la rigueur historique.

En vrac: mêler Victoria avec des pirates qui sont visuellement inspirés du XVIIe et XVIIIe siècles, faire de Victoria une obsédée de la mainmise maritimie (qui lui a été servie sur un plateau) alors que justement ça aurait plutôt été le cas de l'angleterre du siècle précédent, et enfin faire se croiser dans le même fuseau temporel John Merrick, Napoléon, Jane Austen... Il fallait l'oser. C'est donc tout pour les gag, on l'aura compris, donc ce n'est pas grave. Un esprit joyeusement frondeur règne sur l'ensemble, et maintenant, quand même, on nous intéresse, de façon particulièrement dramatisée, une sorte de société secrète, qui regroupe des dirigeants (Napoléon et Victoria en tête!) et qui consomme la viande d'animaux en voie de disparition, dans ce film, ce qui va donner un enjeu délirant à son dernier acte. C'est quand même basé sur une auhentique confrérie d'étudiants de Cambridge, le Glutton Club", dont faisait partie...

...Charles Darwin.

Pour finir, le film précise en toute fin de pellicule que le tournage ne porte aucune responsabilité dans l'extinction des dodos. Voilà qui est rassurant...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Aardman Peter Lord Dodo