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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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31 décembre 2023 7 31 /12 /décembre /2023 14:39

Les poules échappées de la ferme Tweedy, quelques années auparavant, coulent des jours heureux sur la petite île où elles ont trouvé refuge. Rocky le coq Américain mesure sa chance: le couple qu'il forme avec Ginger, la petite poule rousse et aventureuse qui avait mené la révolte, a vu arriver une adorable petite, Molly... Qui s'avère aussi aventureuse que sa mère, et a elle aussi des envies de liberté. Mais loin de l'île, si possible... Et sinon, les poules réfugiées ont vu se construire une route, à l'écart, où transitent des camions qui se rendent vers... une ferme pour volaille; la tentation est forte pour Ginger: intervenir? Mais elle n'a pas envie de mettre la communauté en danger. Sauf que Molly, elle, saute le pas, et forte d'une rencontre, celle de Frizzle, une autre jeune pouler avide de liberté, elle va tenter sa chance à l'extérieur... et se retrouver dans une batterie, prête à être transformée en un seau de nuggets. 

C'est réussi, et ça ne pouvait pas être autrement de toute façon: en retournant le principe du premier film, en ajoutant quelques personnages, et en reprenant les plus emblématiques héros et protagonistes du premier film, la production jouait vraiment sur du velours; je suis sûr que c'était d'ailleurs l'idée: revenir dans la course grâce à Netflix, leur donner exactement ce qu'ils voulaient, le faire bien et en faire un film qui ne déparera en rien dans la glorieuse galerie des longs métrages Aardman, faire oublier Early man qui s'est un peu planté quand même, et toucher du même coup toute la famille...

A l'exception de Julia Sawhala et Mel Gibson (qui, pas plus que depardieu, ne trouvera sans doute beaucoup de travail dans les années à venir), tout le monde revient... Ce qui revient aussi, c'est la tentation d'une usine ultra-moderne dans les mains sadiques de Mrs Tweedy, ce qui permet quelques JamesBonderies appropriées... C'est plaisant, drôle, beau à voir, toujours animé avec un soin phénoménal (c'en est même tellement léché qu'on en oublie que c'est de l'animation, ce qui était déjà le cas avec Chicken Run, à la demande de Dreamworks), et ça fait parfaitement le job.

...pas plus. Mais c'est déjà beaucoup.

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman
10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 09:52

Tout va bien dans la ferme de Mossy Bottom: le fermier vit sa vie à l'écart de toute réalisation de ce qui se passe autour de lui, le chien Bitzer veille au grain, et parmi les moutons, Shaun continue à trouver idée après idée d'occupations idiote pour ses copains, en dépit des efforts méritoires du canin pour les en empêcher... Sauf qu'un jour, une soucoupe volante atterit dans les environs, et un tout petit alien, attiré par des pizzas, en sort et se retrouve embarqué loin de son véhicule. Et bien sûr il trouvera refuge dans la ferme... 

Si très vite le petit être (Lu-la) et les moutons fraterniseront et feront donc des bêtises ensemble, il y a eu un témoin à l'arrivée de la soucoupe et très vite une agence gouvernementale secrète commence à s'emparer de l'affaire, sous la conduite d'une inquiétante femme qui semble déterminée à mettre la main sur l'extra-terrestre...

Le personnage de Shaun le mouton, apparu en 1995 dans Wallace et Gromit, est un vecteur idéal pour la comédie purement visuel, et pour être franc le premier film, fini en 2014, semblait la preuve définitive du génie du studio pour le slapstick, le timing comique, et la mise en route d'inrtrigues autour de petits riens qui tout à coup se mettent en travers de la routine d'une journée, ce qui a toujours été le terreau de la comédie muette... Donc on pouvait accuellir avec une certaine suspicion ce deuxième film, d'autant qu'il montre de nouvelles prétentions inattendues: de la science-fiction, un voyage intersidéral, des aliens, et une woman in black...

Bon, ce n'est pas la peine de paniquer, c'est du Aardman pur jus, les dialogues sont ici figurés de façon abstraite par les borborygmes habituels, sauf quand le petit personnage de Lu-la s'exprime, en langue alien... La comédie s'installe en douceur, dans un cadre parfaitement établi, avec les habituels éléments de la série télévisée Shaun the sheep: gags idiots liés aux moutons, leadership de Shaun, le fermier à l'ouest et le chien qui remplit sa mission avec zèle, pour s'en prendre plein la figure. Et bien sûr les trois cochons voisins sont là... Et dans ce cadre, le film installe avec bonheur une intrigue de Science-Fiction qui tient la route et donne lieu à du suspense, des séquences très maîtrisées, un timing de rêve, et au final un spectacle familial de la meilleur qualité, dont une fois de plus l'animation est parfaite. Et comme souvent chez Aardman, la construction du film est savante et donne lieu à des scènes d'anthologie parfaitement placées: ici, une scène de chaos dans un supermarché, et une poursuite qui fait intervenir tous les personnages et qui est une prouesse de montage...

Et comme ces gens sont cinéphiles, ils le montrent en multipliant les allusions au genre, et ce dès la première seconde. Amusez-vous à repérer les références, à Close encounters, E.T., 2001 (inévitable, et celle-là est hilarante), voire X-Files. Le seul défaut? le bruit qui accompagne le générique de fin. J'ai décidément les oreilles sensibles.

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman Animation
4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 13:43

Le néo-pléistocène, une période de l'histoire d'autant plus cruciale qu'elle n'a jamais exité: alors que cohabitent (?) les dinosaures et les premiers hominidés, une météorite particulièrement bien calibrée tue tous les gros reptiles... Les hommes voient les restes de la météorite, une petite sphère aux motifs hexagonaux, et du coup inventent le football. Mais comme leus descendants directs, des chasseurs et cueilleurs aussi Cro que Magnons, vont mal interpréter les dessins que laisseront leurs ancêtres, les règles du jeu se perdront...

Jusqu'au jour où des hommes plus évolués (et VRAIMENT plus évolués, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'ils maitrisent travail des métaux, canalisation, roue, maçonnerie, et même corruption) arrivent et prennent possession des lieux au nom du progrès. Pour nos hommes de cavernes, l'enjeu est simple: trouver le moyen de conquérir leurs terres de nouveau... Dug, le héros des cavernes qui a par hasard été transporté chez les autres, assiste à un match de football et sugère de jouer le conflit sur le terrain: leur liberté et leur terre pour les gens de l'âge de pierre, ou le travail dans la mine s'ils perdent. Lord Nooth, le très corrompu leader des populations de l'âge du bronze, accepte, car il est persuadé que les autres ne parviendront pas à apprendre à jouer en si peu de temps...

Aucune inquiétude, on est dans un film d'animation contemporain, donc forcément les gens des cavernes vont gagner, avec d'ailleurs l'aide d'une transfuge, Goona, qui aime bien Dug. C'est assez inattendu, tant Nick Park est attaché dansl'esprit du public à une Angleterre située pous ou moins dans la dernière moitié du XXe siècle, que ce soit à travers Wallace et Gromit, ou Chicken run... Donc de le voir s'attacher à une intrigue aussi éloignée de ces univers, qui plus est avec énormément de personnages (j'allais dire "de figurants", mais quand on mesure la façon dont ces films sont faits on prend conscience que dans un plan, animer un personnage principal ou un figurant reviendra au même), ça surprend! 

Mais Anglais jusqu'au bout, Nick Park est aussi attaché à une certaine forme d'humour populaire, et à la loufoquerie de l'anachronisme, et bien sûr au football! Et ce film permet de faire le lien entre ces diverses choses, justement. Et le fait bien: on avait confiance, bien sûr, mais après tout on pouvait craindre qu'un coup de chud, ou une baisse soudaine de régime, ou un peu de laisser-aller neviennent ternir la joie de retrouver ce style... On aurait tort. C'est du plaisir, du plaisir de gosse y compris pour les adultes, et ça ne faillit jamais.

Et moi qui ai une sainte horreur de tout ce qui est sportif mais surtout du football, je le dis haut et fort: ici, tout passe. Il s'agit juste de ne rien prendre au sérieux, surtout pas la chronologie! Et incidemment, rappelons qu'il y a ici un certain nombre de grands noms du cinéma et du théâtre britanniques: Eddie Redmayne, Tom Hiddleston, Maisie Williams, Timothy Spall... Excusez du peu.

 

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Published by François Massarelli - dans Nick Park Aardman Animation
30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 15:23

Alors qu'une étrange disparition des moutons entraine une raréfaction de la laine, Wallace et Gromit ont créé une nouvelle société: ils lavent les vitres des boutiques de la ville... En lavant la vitrine d'une mercerie, Wallace fait la connaissance de Wendolene et d Preston, le chien très louche. Celui-ci les suit jusque dans leur maison où il voit le nouvel appareil délirant que Wallace a créé: un tricoteur automatique, vous entrez un mouton, il en sort un pull... Ce qui donne immédiatement au molosse inquiétant une idée diabolique...

C'est aussi dans ce film qu'on va faire la connaissance d'un héros qui reviendra chez Aardman, d'abord en guest star dans les Cracking contraptions, puis avec sa propre série et ses propres longs métrages: Shaun le mouton... Il rejoint de suite Gromit plutôt que Wallace, mais comme le chien, il doit trainer ses boulets avec lui: d'autres moutons, tous plus bêtes et incontrôlables les uns que les autres...

Le film monte encore d'un cran dans la perfection de l'animation, et reprend les choses là où The wrong trousers les avait laissées: intrigue solide même si elle est farfelue (et elle l'est, totalement), inventions idiotes, esprit parodique (avec un clin d'oeil aux marionnettes des Thunderbirds, une série animée qui a fait les beaux jours de la télévision privée dans les années 60), utilisation au premier degré et demi de la musique, suspense, timing... Et bien sûr, une magnifique scène de poursuiteest suivie d'une séquence d'action à suspense, admirablement rendue. La liste des obsessions Britanniques s'enrichit ici du tricot...

Et Wallace, sans jamais se départir de sa profonde stupidité, se voit doté ici d'une dimension supplémentaire, à tavers sa première histoire d'amour, pour Wendolene, une intriogue sentimentale qui se terminera sur une réplique et une seule... Une tradition est lancée, le chauve aux oreilles décolées étant depuis devenu à sa façon un serial séducteur!

Non que ça ne lui ait apporté autre chose que des ennuis...

 

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Published by François Massarelli - dans Nick Park Aardman Animation
29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 09:41

Le jour de l'anniversaire de Gromit, Wallace réalise que les factures s'accumulent, et décide de louer la chambre d'amis. Le premier locataire qui vient est un mystérieux pingouin, qui s'impose de façon spectaculaire, au point que Gromit se sent exclu. Mais il voit bien que la bestiole a des idées louches derrière la tête...

Le titre (étonnant en soi) est lié au fait que le cadeau de Gromit, pour son anniversaire, est une paire de pantalons dotée d'une paire de jambes robotisées, qui est supposée permettre à Gromit de se promener tout seul... L'objet en lui-même est ridicule, mais il est aussi d'une richesse signifiante impressionnante, permettant à la fois de rappeler l'obsession de Wallace pour la technologie, la façon dont celle-ci prend toute la place dans le foyer, mais aussi son incommensurable étrangeté... et ça occasionnera évidemment un certain nombre de gags et une solide dose de séquences mémorables.

Il y a un avant et un après ce film, présenté en décembre 1993 sur la BBC2, lors d'une soirée qui dépassa toutes les espérances de la chaîne. Disons que ce sera le début de la Wallace-Gromit-Mania... Tout en étant un prolongement en tous points adéquats à A grand day out, il est d'une évidente supériorité, grâce à l'approche de Nick Park: du gag, oui, mais pas sans une solide dose de caractérisation. Et pour commencer, Wallace étant déjà largement défini par son langage ("Ooh, I do like a bit of gorgonzola"; "Do something, Gromit!", et l'immortel et généralement annonciateur de catastrophes "don't worry Gromit, everything is under control!"), généralement totalement déconnecté de la réalité, et par ses deux obsessions, à savoir le bricolage et le fromage, il restait à définir un peu plus Gromit, et c'est là ce que ce film commence par faire. Dès le départ, Gromit qui ne parle pas se définit par ses yeux, et cette merveilleuse et si expressive arcade sourcilière. La mobilité relative de Gromit et son absence de langage ne sont finalement pas du tout un problème, il est celui qui incarne le sens, l'intelligence et la raison dans le couple étrange et dysfonctionnel formé d'un maître et son chien, ou plutôt, au égard à leur efficacité respective, d'un chien et de son homme, comme j'ai coutume à le dire...

Cette caractérisation à la fois austère et virtuose monte encore d'un cran avec le personnage de Feathers McGraw, le pingouin maléfique. Il est encore moins mobile que Gromit, prend évidemment moins d'espace, et a encore moins d'éléments de communication liés à son visage, avec ses petits yeux noirs et vides... Mais il est instantanément diabolique, et c'est un tour de force de faire autant avec si peu! Les motivations du personnage ne seront jamais très claires, tant qu'on n'aura pas compris qu'il s'agit tout simplement d'un pingouin psychopathétique, et que son apparent déguisement (il arbore parfois une crète qui le transforme en poulet, probablement faite d'un gant en caoutchouc... ne me demandez pas pourquoi il a un gant en caoutchouc...) est en fait une manifestation de son moi intérieur. Bref, il est complètement dingo.

Mais il est aussi génial, et de là à le considérer comme un génie du mal il n'y a qu'un pas. Il parvient sans aucun problème à "séduire" Wallace, s'imposer (en prenant la chambre de Gromit, en remplaçant le papier peint et en laissant la radio allumée en permanence: quand je vous dit qu'il est maléfique), exclure Gromit de chez lui, et... comprendre son intérêt en un éclair rien qu'en voyant les "techno-trousers" de Wallace et ce qu'il va pouvoir en faire! 

Le suspense est l'un des points les plus forts de Nick Park, cette façon qu'il a de privilégier l'histoire et l'intrigue de ses films en créant un besoin (un manque évident du film The Pirates, à mon sens) pour le spectateur, de voir ce qu'on lui a promis... Et le casse est une merveille de précision, d'animation et de montage, comme la poursuite finale qui en plus prend racine sur la rigueur de la structure du film, puisqu'elle se situe sur un train électrique qui a été établi dans le champ dès la première séquence... Mais pour obtenir du suspense, il faut aussi savoir établir un rapport de complicité entre spectateur et personnages, et ça c'est le rôle de Gromit...

Bref, 29 minutes qui vont tout changer... Le film est aujourd'hui encore considéré comme une référence absolue chez Aardman, et pour Nick Park lui-même. Et pour cause...

 

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Published by François Massarelli - dans Nick Park Animation Aardman
27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 22:25

Pendant un week-end de pont, Wallace (l'homme de Gromit) réalise qu'il n'y a plus de fromage dans la maison... Cherchant à se rendre pour passer les trois jours dans un endroit où on trouve de ce genre de denrée comestible, il se rappelle que... la lune est faite de fromage. 

Et du coup, il conçoit et construit, avec l'aide de Gromit bien entendu, une fusée, et les deux compères partent immédiatement pour notre satellite...

Ce petit film de 23 minutes est un conte de science-fiction, qui nous montre un univers qui ne peut être qu'Anglais... Chaque petit détail, qu'il soit vestimentaire, ou un élement du mobilier, ou même les objets, semble ne pouvoir exister qu'en Angleterre... ou dans ce film. En tout cas, même si l'animation est encore un peu verte, tout semble exister sous nos yeux...

Bien sûr, le film suivant raffinera la technique, et sera contrairement à celui-ci une production Aardman à 100%. Ici, c'est un film de fin d'études (Nick Park a suivi la formation de la National Film and Television School) qui a pris tellement de temps que la technique du metteur en scène s'est perfectionnée en fin de parcours... Au bout de sept années. Une fois Aardman mis sur le coup, le rythme de production s'est accéléré...

A grand day out, c'est la découverte gourmande des possiblités d'expression du cinéma par un surdoué qui avait déjà une bonne connaissance du septoème art... en tant que spectateur. Dans ce qui aurait pu n'être qu'un film pour enfants de plus, on trouve en effet un sens du merveilleux, un sens du grandiose même, qui s'est forgé au contact de grands films du genre. On imagine le jeune Nick Park se gaver de films de SF des années 50, voire des films de Spielberg des années 70. Après tout, l'année qui le vit commencer ce court métrage, E.T. est sorti.

Mais derrière la Science-Fiction, genre traité avec respect par Park, on devine une image tendre de la Grande-Bretagne d'alors, ses week-ends de pont privés de magains et de pubs, ses machines à alimenter en pièces, ses improbables accessoires de cuisines,  omme cet alien lunaire qui ressemble à une cuisinière à gaz... Et puis ses maniaques un peu dingo, comme ce brave Wallace, inventeur décalé et flanqué d'un chien plus intelligent que lui, et surtout Wallace est un fromageophile, tendance ceinture noire; moi qui suis violemment et irrémédiablement tyrophobe, ça me réjouirait presque!

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman Animation Nick Park
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 22:45

Ca devait arriver: à force de collectionner les Oscars, de sortir de leur studio des films qui mettaient tout le monde d'accord et qui à chaque première télévisée battaient des records d'audience en Grande-Bretagne, et se vendaient fort bien à l'international, il était inébitable qu'un conglomérat Hollywoodien s'y intéresse... Tout en étant co-produit par Pathé (ce qui garantissait une sortie Française tonitruante), le film est essentiellement le fruit d'un accord entre Aardman et Dreamworks, qui se rêvait alors en concurrent de Disney...

J'ai l'air de parler gros sous, comme ça, mais à la vérité, c'est bien une commande industrielle ferme d'un film de long métrage qui a été faite à Aardman, un studio qui n'en a jamais fait (et a parfois développé un court métrage en 7 années, c'est le cas pour A grand day out par exemple, et il ne dure "que" 22 minutes), par un studio qui peinait à exister en tant que vivier artistique consacré à l'animation. Je vais d'ailleurs le dire ici, Dreamworks, si on enlève Aardman, c'est un zéro pointé sur l'animation. La preuve? leur plus gros succès est un navet d'une absolue laideur et à la vulgarité revendiquée (oui, je parle de Shrek, profitez ce ne sera pas souvent)... Donc maintenant qu'on a établi qu'avec ce film, Aardman jouait dans la cour des grands et était attendu au tournant sur toute la planète, on va pouvoir parler des choses sérieuses...

Dans la ferme des Tweedy, on élève des poules, pour les oeufs; menée d'une main de fer par Mme Tweedy (Miranda Richardson), l'affaire la laisse pourtant insatisfaite. Elle rêve de plus grand... De leur côté les poules n'ont pas grand chose à faire que de rêver: leur ferme ressemble à s'y méprendre à un camp de prisonniers de guerre échappé de The great escape, de John Sturges... Pourtant un groupe d'intrépides (ou d'inconscientes) tente parfois l'aventure, sous l'impulsion de Ginger (Julia Sawahla) et Mac (Lynn Ferguson), mais à chaque fois ça rate, et Ginger en finit par irriter Mr Tweedy (Tony Haygarth)qui passe sur elle la colère et la frustration d'être martyrisé par son épouse... 

A force de ratages, Ginger perd la confiance des autres, quand soudain, venu de nulle part, un coq vient, qu'elle a vu voler... Les poules hébergent donc Rocky (Mel Gibson) pensant qu'il va leur apprendre à voler... Il faut faire vite car Mme Tweedy a décidé de transformer l'activité de la ferme: désormais, en lieu et place des oeufs, les tweedy produiront... des tourtes au poulet.

C'est une merveille, évidemment, qui est basée sur une histoire imaginée par Lord et Park, et qui a été confiée à un scénariste chevronné, spécialiste des contributions au dessin animé, avec à son palmarès du bon (The iron giant, de Brad Bird) et... du moins bon, qu'on taira pudiquement... Mais l'histoire originale, telle qu'elle se retrouve à l'écran avec sa touche éminemment Anglaise et son bon goût cinématographique, reste un vrai bijou, et il n'est pas difficile d'y retrouver l'univers et l'esthétique de Nick Park, et le timing impeccable de Peter Lord... Car cette histoire rurale qui se rêve industrielle, ces tourtes au poulet, ces accents, ces acteurs et actrices (j'en ai déjà cité et non des moindres, mais rajoutons-en une couche: Jane Horrocks, Imelda Staunton, Timothy Spall et Phil Daniels...

Reste qu'on a deux absents de marque... Oui, on peut se demander comment il se fait qu'en se lançant dans leur premier long métrage, les studios Aardman n'aient pas pris la décision d'en faire une histoire de Wallace et Gromit. Mais il est probable qu'un film comme Chicken Run serait plus facile à imposer dans un premier temps, et cette décision a permis à Nick Park de bénéficier de plus de temps pour préparer son passage au long métrage avec ses deux héros. Le résultat?

Deux chefs d'oeuvre... Celui-ci, avec son parfum de vieux film d'aventure, ses personnages et sa mise en scène, ses loufoqueries et son timing, et The curse of the Were-rabbit, qui est vraiment une merveille. Donc on ne va décidément pas se plaindre...

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman Nick Park Animation
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 18:58

La seule fois qu'une série animée impliquant Wallace et Gromit a été produite chez Aardman, sans que Nick park (au travail à l'époque sur ce qui deviendra le splendide film The Curse of the Were-Rabbit), cette série de dix courtes vignettes de deux à quatre minutes prend pour base l'obsession de Wallace pour l'invention, dont Gromit est constamment le cobaye et la victime...

A chaque fois, l'idée est simple: pour effectuer des démarches sans histoires de la vie quotidienne, wallace cherche des solutions compliquées inutilement, et ça tourne au désastre, le plus souvent en démontrant la supériorité évidente de Gromit sur son homme. Par exemple, le Snowmanotron est une machine à créer des bonhommes de neige; le Tellyscope un dispositif compliqué et idiot qui est supposé remplacer une modeste télécommande (on notera que le choix de programmes est connoté: soit "The cheese files", soit un film sur des pingouins maléfiques), le Soccamatic une machine à envoyer des tirs au but pour l'entrainement de goal de Gromit, etc...

Avec ces deux personnages, et la voix de Peter Sallis, il semble bien que le bonheur soit assuré... Ces petits films de rien du tout sont brillants, et il est dommage qu'ils ne soient pas aussi connus que les films plus substantiels...

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman Animation
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 18:48

On en sera peut-être étonné, ce fut mon cas, mais à l'origine, Nick Park ne faisait pas partie de Aardman Animations, le petit studio de Bristol qui avait commencé à se faire connaitre avec quelques clips et autres publicités... Ce film est une commande honorée par Park qui souhaitait sans doute remercier Aardman pour leur aide précieuse: il était en train de réaliser (depuis 1982...) un court métrage d'animation avec deux personnages inconnus, qui l'inspiraient, et en lui prêtant main-forte, le studio était en train de lui permettre d'envisager de le finir enfin. Ce qui arriva cette même année...

Creature comforts est un petit bijou d'animation qui montre (en particulier quand on le compare aux autres films de Aardman à la même époque) ce qui a séduit les équipes de Peter Lord, l'un des patrons de Aardman à l'époque: des personnages de plasticine qui sont non seulement beaux à voir, mais aussi animés de façon réaliste, fluide et dynamique, un sens du rythme, et une synchronisation entre marionnette et voix qui donne l'impression d'assister à une conversation d'êtres vivants... 

Le film montre un certain nombre d'animaux du zoo qui sont interviewés sur leurs conditions de vie, et parlent librement: des bestioles de tous âges et de tous poils... C'est irrésistible, ça obtiendra un Oscar bien mérité, le premier d'une longue série, et ce sera décliné ensuite en publicités et et série télévisée...

 

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Published by François Massarelli - dans Aardman Nick Park Animation
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 18:40

C'est un conte médiéval, raconté presque sans une parole... Deux jumeaux sont nés dans un château, mais un maraudeur s'introduit pour les prendre, et ne réussit qu'à en emmener un seul. Sur la route, il le perd et s'enfuit sans demander son reste. Le petit est sauvé par... un cochon.

Les deux jumeaux grandissent à quelques centaines de mètres l'un de l'autre, l'un en oisif dans son château, l'autre en trimant aux côtés de son copain le cochon... Mais quand la guerre se déclare, l'un va se trouver obligé de se battre pour l'autre alors que l'autre, pendant que "ses gens" se battent pour lui, va se défiler...

Reste l'inévitable question: quand vont-ils se rendre compte qu'ils sont frères?

Dans un Disney, ce erait pertinent, mais ici, si quelqu'un s'en aperçoit effectivement, ça ne joue pas en la faveur de la réputation de celui des deux qui a de la richesse... Le film joue souvent sur des split-screens, avec une certaine adresse, et se terminera malgré tout par une morale, mais ce ne sera pas "et ils vécurent riches et en bonne harmonie"...

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Published by François Massarelli - dans Aardman Animation