Ce petit film mérite bien son titre: le patron (John T. Prince) de Jimmie Jump (Charley Chase) l'invite à se joindre à lui, car il compte s'encanailler auprès de sa petite amie (Olive Borden), et il a besoin d'un alibi.
Mais d'une part, les deux hommes et la jeune femme sont rejoints par l'épouse du patron, ce qui pousse Jump à faire passer la jeune femme pour sa petite amie, et d'autre part cela se gâte bien suûr lorsque la propre petite amie de Jump intervient (Beth Darlington). Ajoutons à cette situation la présence de quiproquos liées à une danseuse peu farouche (Martha Sleeper) et son mari très jaloux et très brutal (Noah Young), et une hilarante séquence de danse par Chase et Sleeper, qui avait de plus en plus de temps de caméra chez Chase: tant mieux.
Ah! j'oubliais: un gag lié à la nudité, deux ans avant Limousine Love: Olive Borden répond au téléphone depuis son bain, mais ne sait pas qu'elle expérimente un visiophone: c'est gratuit!! L'actrice allait quasiment récidiver, sans visiophone cette fois, dans Three bad men de John Ford en 1926...
Bien que réduit à la plus simple expression du film comique Américain de l'époque muette, en ne durant qu'une seule bobine, ce film est un sommet de la carrière de Chase, mais avouons qu'il est surtout célèbre pour... un gag et un seul!
Alors qu'on veut voler sa voiture, Chase a l'idée d'emprunter l'uniforme de son beau-père pour en imposer. Le gangster voulait justement se faire arrêter, et Chase se retrouve au poste, au moment précis ou le capitaine bat le rappel des troupes pour aller arrêter un dangereux fou évadé...
C'est Chase qui va bien sûr se charger du malfrat, qui est justement joué par Jimmy Parrott; les deux frères se lancent dans leur version du fameux gag du miroir absent, dont il existe d'innombrables variantes, de Max Linder (Seven Years Bad Luck, 1921), Chaplin (The Floorwalker, 1916) ou encore des Marx Brothers (Duck soup, 1933, réalisé d'ailleurs... par Leo McCarey). Cette version est l'une des meilleures, tirant avantageusement parti de la ressemblance entre les deux frères (tous deux barbus à cette occasion).
Ce film d'une bobine raconte une histoire riche en situations propres à mettre un monsieur tout-le-monde dans l'embarras, le créneau favori du tandem Chase-McCarey: le jour de son mariage, Jimmie Jump (Charley Chase) sauve une jeune femme dont la voiture s'est emballée, alors qu'il est en pyjama. Il doit donc se retrouver ensuite en pleine rue, suivi d'une horde de gens rigolards, ou se dissimuler.
Le problème, c'est lorsqu'on choisit de se dissimuler tôt le matin en pyjama chez une dame qui se trouve avoir de sérieux problèmes conjugaux (et un frère brutal), et qui par dessus le marché est l'amie de la fiancée qui vous attend de pied ferme sur le parvis de l'église...Oui, dans ces cas, la vie risque bien de ne pas tourner très rond!
Bref, une situation délicate; une de plus. Qui aurait pu aller plus loin: à sa façon, le film joue sur la récurrence des rêves de nudité, sans aller jusqu'au bout du propos... Le film Limousine Love, en 1928, s'en chargera.
Les films d'une bobine, réalisés par Leo McCarey avec Charley Chase représentent le travail du "couple" acteur-metteur en scène à leur plus haut niveau, avec des films de 9 à 10 minutes qui sont si parfaitement faits qu'ils sont d'une grande richesse, tant en matière de gags qu'en matière de construction. La pratique du "one-reeler", la comédie d'une bobine, n'a que très rarement atteint de tels niveaux de construction.
Hélas... Seeing Nellie home est une fois de plus un rescapé, un film qui a disparu sous sa forme complète et dont seules 6 minutes environ ont pu être sauvegardées, en 9.5 mm; c'est dommage, au vu de la façon dont les films de Harold Lloyd ont pu être admirablement conservés, dans de très belles copies, de voir que Chase ne bénéficiait pas de la même considération. Il est vrai que Lloyd a lui-même mouillé sa chemise pour les conserver...
Le film est bien sûr basé sur la situation embarrassante d'un homme qui raccompagne une conquête chez elle en ne sachant pas qu'elle est mariée... Pire, elle n'a pas sa clé... Nellie, c'est Katherine Grant, qui va bientôt jouer le premier rôle féminin dans de nombreux courts métrages du comédien.
Une fois de plus, le génie de Charley Chase en action pour montrer l'embarras d'un homme dans des situations toujours logiques, presque plausibles. Le titre est je le suppose un jeu de mots basé sur le fait que le film conte les exploits d'un Jimmy Jump qui se fait passer pour un dur... comme l'oeuf. Afin de rendre ça plus crédible, il imprime des cartes de visite qui le décrivent comme le videur d'un établissement, ce qui lui donne plus de consistance... Jusqu'à bien sûr, qu'il tombe à court de cartes!
Il n'y a pas grand chose de plus à dire, si ce n'est que Ena Gregory revient, qu'on aperçoit pour sa première contribution à un court métrage de Chase la grande Martha Sleeper, et que Noah young est ici tordant. Sinon, ce film aux vertus comiques évidentes nous propose un final à la Harold Lloyd, confirmant l'empreinte de ce dernier sur le studio qu'il venait de quitter...
Jimmy Jump (Charley Chase) est un incorrigible couard qui tient ses lunettes à portée de mains en permanence: dès qu'il a un ennui, il les utilise pour se protéger, puisque c'est bien connu, quand vous avez des lunettes, on ne vous frappe pas. Il va donc voir l'ancien champion de boxe James J. Jeffries sur les conseils de son père, afin de prendre des leçons...
Avec Jeffries dans son propre rôle, il faut ajouter Ena Gregory pour son premier rôle auprès de Chase... Le gag des lunettes a beaucoup plu à Chase, qui l'utilise jusqu'à la fin. Il reviendra d'ailleurs dans le film suivant... C'est sûr, chez Hal Roach, on savait depuis 1917 et l'utilisation de cet accessoire par Harold Lloyd, qu'une paire de lunettes pouvait faire la différence!
Dans ce film, Chase-Jump est un vendeur qui prend du galon, et tombe amoureux d'une jolie cliente (Marie Mosquini). L'enjeu du film? celle-ci est justement kleptomane, et Chase doit d'une part la guérir de sa manie, mais aussi d'autre part empêcher le très tatillon responsable du magasin de la faire coffrer...
Le plus étonnant, dans ce film, c'est sans doute le rôle interprété par le géant Noah Young, si souvent menaçant chez laurel et Hardy, et que Chase et McCarey se sont souvent amusés à mettre en valeur dans des rôles différents: ici, il est un client timide qui vient chercher un sous-vêtement pour sa femme. ses mimiques sont irrésistibles...
Avec la collaboration de Charley Chase avec Leo McCarey, le comédien est parvenu à un stade de perfection très important, qui lui donnera peu de temps après la possibilité de passer au film de deux bobines et d'élargir sa palette. Mais dans un premier temps il lui fallait, selon la logique en vigueur au studio, faire ses preuves en une bobine (la srie des "Jimmy Jump"). Il y en a beaucoup... On en sortait plusieurs par mois.
Chase (Jimmy Jump, donc) est un pharmacien qui rêve d'être plus rapide que le champion Barney Oldfield, qui interprète son propre rôle. Une fois revenu à la réalité, Jump trouve un moyen idéal de remplir les caisses en utilisant un ventilateur pour faire éternuer les spectateurs d'une course située à l'extérieur de la pharmacie, et vole au secours de sa mère qui doit aller payer des traites, et qui ne trouve pas la somme due... Forcément, il va falloir battre des records de vitesse.
La construction très soignée est étonnante, pour un film qui atteint à peine les dix minutes... A noter que Marie Mosquini, qui joue la très peu avenante assistante du pharmacien, apparait dans son naturel le plus séduisant dans la séquence du rêve...
Ralph Ceder, réalisateur chez Roach, n'a pas à ma connaissance tourné d'autre film en compagnie de Chase lors de la série intiale de ses courts métrages sous le nom de Jimmy Jump. Comme on y trouve aussi Blanche Mehaffey, cela place le film dans les premiers temps de la série. On y trouve aussi le grand Noah Young, qui n'a jamais pris autant de place dans un film de Chase, et a rarement été aussi bien mis en valeur pour son jeu que dans ce film... raison de plus pour l'apprécier. Je ne fais jamais mystère de mon admiration pour cet acteur de second rôle dont la carrure, le jeu autoritaire et la présence physique ont toujours fait un ingrédient de choix dans tant de courts métrages du studio, autour de Chase, Laurel et Hardy et Lloyd...
Jimmy Jump arrive, le premier avril, au bureau du journal ou il travaille; l'atmosphère est à la farce, et il parie avec son collègue Smith (Young) qu'il ne sera la victime d'aucune farce en ce jour maudit... Mais évidemment, les pires évènements authentiques se transforment en blagues, et réciproquement. Surtout lorsque l'épouse du rédacteur en chef appelle pour signaler un incendie et que personne ne veut la croire...
La machinerie diabolique du studio, qui consiste à développer une situation impeccable en toute logique narrative jusqu'à la catastrophe, est à son sommet. Même dans ces courts métrages d'une seule bobine!
Il ne reste que trois minutes de ce film, situées au début, et comme avec Accidental accidents, on a l'impression qu'il est quand même intact dans la mesure ou ce qui subsiste est la lente, patiente, et méthodique montée vers un gag: le jour de ses noces, le distrait Jimmy Jump fait des efforts pour ne pas oublier de se rendre au lieu de la cérémonie. Pourtant.... il oubliera quand même quelque chose. Devinez quoi...
Eh bien non, ce ne sera pas son pantalon cette fois-ci! Bon, on aimerait quand même voir les deux tiers manquants de ce film, qui si je ne m'abuse doivent établir patiemment à quel point le personnage principal (qui porte plusieurs ficelles à ses doigts au réveil, un truc qui ne peut que révéler un oublieux) est distrait et déconnecté...
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