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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 16:24

Une chèvre s'échappe d'une animalerie et lorsque le propriétaire s'en aperçoit, il alerte la police... L'animal n'a pas tardé à s'attacher aux pas de Laurel et Hardy qui vont la ramener dans leur appartement, dont le propriétaire est très attaché au calme. Il va être servi...

Le dernier muet de Laurel et Hardy, qui n’est pas le meilleur. l'enchaînement de départ est un peu poussif, et si on n'attend as de nos héros une logique à toute épreuve, les circonstances de l'arrivée de la chèvre à leur domicile sont quelques peu tirées par les cheveux... Mais le film nous gratifie de beaux moments, d'abord parce que le propriétaire n'est autre qu'Edgar Kennedy donc si j'ose dire, ça décoiffe. Et il y a des gags récurrents mais qui font toujours du bien, dont le fameux trou sur la rue qui prend un malin plaisir, une fois rempli d'eau, à accueillir Hardy, ou encore un gag visuel: derrière Kennedy, qui rappelle que sa maison est un établissement familial, la porte révèle une prostituée accompagné d'un marin en bordée... Et le final fait avec des seaux d'eau, en léger et austère, ce que The battle of the century faisait avec de la crème

Au moment de dire adieu au muet, on a un petit pincement: Laurel et Hardy étaient faits pour la comédie muette, et si la pantomime gardera droit de cité dans les nombreux films qui s’annoncent, la page qui se tourne reste bien la meilleure partie de l’œuvre.

La fin de 1929, pour des raisons bien compréhensibles, est un moment ou s’entremêlent chez Hal Roach une extrême prudence et une certaine confusion. Le passage au parlant est l’étape à franchir, et certains indices prouvent que ce cap difficile a été pesé, au studio, et assumé avec un esprit d’équipe certain, mais aussi et c’est très important dans un studio qui s’autoproclame « The lot of fun », avec humour. Le son sera pris en charge par un technicien, Elmer Raguse, qui ira rejoindre le monteur Richard Currier et le chef-opérateur George Stevens au sein d’une équipe soudée, consacrée à Laurel & Hardy. Sinon, le studio sort ses premiers films parlants affublés de titres symboliquement consacrés au son : The big squawk pour Charley Chase, Small talk pour Our gang, Hurdy gurdy pour Max Davidson et Unaccustomed as we are (Inspiré d’une expression souvent prononcée afin de souligner le manque d’habitude d’un orateur de parler en public) pour Laurel & Hardy. La confusion qui règne se situe plutôt au niveau de la chronologie: à la fois pressé de sortir et tester ses Laurel et Hardy parlants, Roach garde un certain nombre de muets, pourtant achevés et montés, sous le coude, afin de pallier à toute volte-face future concernant la capacité de ses comédiens à exceller dans le parlant, et de la capacité de son public à apprécier la nouvelle donne. En attendant, ceci explique pourquoi un film comme Angora love reste en queue de peloton.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie