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30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 22:05

J'ai horreur du sport, ce n'est sans doute un secret pour personne. Parmi les sports que je déteste le plus, il y a la boxe. Et pourtant il faut croire, paradoxe des paradoxes, qu'il n'y pas plus "cinégénique" que la boxe, et donc le cinéphile que je suis doit occasionnellement, au hasard des envies, s'atteler au visionnage d'un film sur la boxe: Hitchcock, Scorsese, Curtiz en ont fait, je me dois de les voir...

Alors lorsque le passage obligé (Film de boxe) croise la route passionnante de Clint Eastwood, on s'adonne sans grand regret à un visionnage tranquille... Il a su capter l'essentiel des combats (ici, la mise en jeu de toute une vie dans la balance, au lieu des aspects compétitifs , qui sont toujours d'une vulgarité sans nom) et préserver pour le public ce qui fait l'essence de ses grands films, l'échange humain: l'entraîneur a autant à donner à sa boxeuse qu'il n'a à prendre, et le film se termine en le laissant malgré la fin triste plus riche, plus humain, plus complet qu'il n'est. Quant au thème essentiel chez Eastwood du passage (A tous les sens du terme) il prend ici une dimension quasi sacrée, chez un cinéaste dont on sent qu'après de nombreuses années à résister, il se laisse aller un peu à la religion; le sacrifice de la jeune boxeuse (De passage, donc) va laisser derrière elle un monde meilleur, dans de micro-proportions certes, mais meilleur. Et le savoir passé du vieux monsieur vers la boxeuse reviendra hanter les uns et les autres, Scrap, Dunn, Danger et tous les protagonistes modestes de ce drame des rues: ben oui, avec Eastwood, on ne va pas dans les hauteurs, on s'intéresse à ceux qui vivent en bas, et qui en un geste, peuvent tout perdre, tout gagner, ou les deux...

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Published by François Massarelli - dans Clint Eastwood