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1 août 2016 1 01 /08 /août /2016 18:02

Roscoe Arbuckle, comme son personnage, se rend dans l'Ouest, avec un grand O... Et ça l'inspire! Il avait déjà, à l'époque de la Keystone, tourné en Californie, et là il s'y retrouve totalement. Le film commence par la vision d'un train qui avance dans le désert, et il a un passager clandestin. Repéré, il s'échappe (En tombant littéralement du train), et une séquence typique nous montre l'acteur-réalisateur trouver instinctivement son ton, en virtuose du gag inattendu: pendant que ses poursuivants continuent de courir sur les rames du train qui avance à toute vitesse, Roscoe reste sur le bord des rails, se roule une cigarette, et... frotte une allumette sur le train pour l'allumer. Puis il s'agrippe nonchalamment au dernier wagon, et remonte dans le train.

Il s'arrêtera plus loin, et s'enfoncera dans le désert. Poursuivi par un trio d'Indiens (Authentiques, même s'ils parlent du fait que grâce à leur rencontre avec "Fatty", ils auront de quoi manger tut l'hiver...), il se réfugie dans un endroit peu recommandables, le Saloon de la dernière chance, dont le patron n'est autre que Bill Bullhorn (Buster Keaton), un dur. Le saloon est justement en train de subir une attaque des hors-la-loi de Wild Bill Hiccup (Al St-John). Arbuckle résout rapidement le problème, mais le barman a été tué dans l'assaut: notre héros le remplacera. Puis une jeune femme (Alice Lake) fait irruption, elle fait partie de l'armée du salut, et s'insurge contre la moralité de l'endroit. Touché au vif, Arbuckle décide de s'amender, mais Hiccup qui n'a pas dit son dernier mot revient au saloon, et s'en prend à la jeune femme...

Unité de lieu, cohérence de l'histoire, et un héros qu'on a un peu plus envie de suivre, il semble qu'Arbuckle se soit enfin remis en selle avec ce film (Si j'ose dire...). Ca reste souvent dynamité par le second degré, et c'est une parodie de western après tout, mais c'est fait avec sérieux, et le travail de caméra et les compositions sont impeccables. On retrouve d'ailleurs un motif courant chez Arbuckle, quand le paysage lui en donne les moyens: les poursuites sur une crête, un toit, voire le toit d'un wagon, filmées à distance, avec les silhouettes de poursuivants en accéléré qui se détachent nettement. Sinon, il y a fort à parier que Keaton a été influent sur le passage en train, un moyen de locomotion qui le fascinait... Son père Joe Keaton fait d'ailleurs partie des employés du chemin de fer dans la première bobine.

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Published by François Massarelli - dans Muet Buster Keaton Comédie Roscoe Arbuckle