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18 juin 2017 7 18 /06 /juin /2017 09:57

Hervé (Vincent Lacoste) et Camel (Anthony Sonigo) sont en troisième à Rennes, et on ne peut pas dire qu'ils sont parmi les gosses les plus cool de leur établissement: ils sont médiocres, pas bosseurs, mal fagotés, mal vus par tout le monde. Quand une fille propose à Hervé de sortir avec lui, puis lui promet une après-midi torride, c'est uniquement dans le but de le charrier, et la vie sexuelle des deux "beaux gosses" du titre se limite à la fréquentation régulière de chaussettes qui n'avaient rien demandé à personne avec des éditions vintage du catalogue de la Redoute.

Bref: des losers...

...Sauf que dans cet univers impitoyable il y a une fille, Aurore (Alice Trémolières) qui a vu autre chose en Hervé, que pas même lui, ni sa mère (Noémie Lovsky) n'ont vu. Et elle va s'attacher à le conquérir, et partager avec lui une expérience émotionnelle riche en expériences, en vexations, et en malentendus. 

Riad Sattouf, c'est bien sûr l'auteur fêté de L'arabe du futur, une bande dessinée autobiographique, qui n'a pas de correspondance avec ce film, si ce n'est la coiffure imposante de Camel, qui pourrait bien être une allusion à l'imposante coiffe de cheveux blonds du petit Riad. Il a écrit un script sans failles, avec Marc Syrigas, dont le franc-parler des personnages permet d'aller droit au but. Et s'il est souvent question de sexualité dans ce film après tout situé essentiellement dans l'affectif des garçons d'un collège, d'autres thèmes affleurent, qui sonnent juste et parfois font mouche: exclusion, rejet, différence, difficulté à envisager l'avenir, incommunicabilité entre les ados et les adultes, servis avec des dialogues hilarants, et un jeu d'acteurs exceptionnel: bref, ce n'est pas du Rohmer, on y parle grossier, direct, et sans jamais forcer.

Un miracle, quoi.

Et comme Sattouf est un artiste graphique, il n'oublie jamais que le cinéma c'est de l'image: le film est une réussite... grinçante, qui touche juste et qui a le bon goût de rappeler que tout ça, au fond n'a guère d'importance: après les douleurs du collège, on survit, on change, et on vit.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Riad Sattouf