Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 16:12

La parodie, c'est pour une grande partie de l'observation aussi respectueuse que possible, et pour le reste la nécessité de connaitre sur le bout des doigts les codes au premier degré de l'art qu'on parodie. Hazanavicius, lorsqu'il parodie les OSS 117, ne se contente pas d'accumuler les gags, il fait un travail aussi rigoureux que le sera par la suite son film muet The artist. Il n'est pourtant pas un faussaire (Même s'il a plus d'une fois revendiqué cette étiquette), juste un conteur avec un solide second degré, qui a l'amabilité de ne pas prendre son public pour des imbéciles, et la conscience d'un artiste. D'où deux films impeccables, qui réussissent à ne pas être répétitifs et sont superbement bien construits, inventifs, et visuellement constamment crédibles.

L'intrigue du premier tourne autour de la nécessaire présence d'un agent Français au Caire, alors que son meilleur ami et collègue, Jack Jefferson, vient de se faire tuer. Le reste est indescriptible, ou alors contentons-nous du titre: "nid d'espions"! Chez Pabst, c'était Salonique, mais le Caire ça ira très bien aussi. Et ça permettra à Hubert Bonnisseur de la Bath (Jean Dujardin) de faire la preuve de son impressionnante étroitesse d'esprit... 

Apprenant que sa secrétaire Larmina (Bérénice Béjo) ne boit pas d'alcool "à cause de sa religion",OSS 117 prouve qu'il n'a jamais entendu parler de l'islam. Ce qui va d'ailleurs l'amener à commettre une monumentale boulette: réveillé à 5h par le muezzin, il lui hurle, je cite "Non mais il pourrait pas fermer sa gueule?", avant d'aller en personne la lui casser, une scène hilarante jouée entièrement en off. Invité chez un dignitaire à fumer un narguilé de kif, il se lâche sur la supériorité des occidentaux sur les peuples arabes... Bref, c'est un festival d'auto-suffisance béate, qui fait selon moi la grandeur du film. Elle est due à Jean-François Halin, Hazanavicius, et à une interprétation impeccable de Dujardin.

Le film multiplie les gags liés au genre aussi, à travers les abominables transparences mal foutues, les scènes ultra-prévisibles, une bande-son aussi bourrée de clichés détournés que le film lui-même, et s'amuse des passages obligés des films d'espionnage, d'autant que l'espion principal, reste, après tout, un enfant. De 35 ans, mais un enfant quand même!

Et comme le veut la tradition, dans ce film, quand tout va mal, c'est que les nazis sont impliqués...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Comédie Michel Hazanavicius