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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 16:22

Nous suivons l'irrésistible ascension de la deuxième fille du Roi Henry VIII, depuis la fin de règne de sa demi-soeur Mary, deuxième de la fratrie et héritière Catholique de sa mère Catherine D'Aragon, jusqu'à une accession pas vraiment acquise, et un début de règne tout en combats: politiques, bien sûr, mais aussi affectifs, car une jeune reine attire forcément les prétendants, et celle-ci ne fait pas exception...

Intéressant: on connait surtout de cette reine cette idée d'un absolutisme énergique, baroque, et visuellement très marqué à travers la figure marmoréenne de la "Reine Vierge", comme Elizabeth (Cate Blanchett) elle-même a décidé de se surnommer... De cette hypothèse, selon laquelle le surnom n'était en rien symbolique, rien ne transparaît ici, puisque si elle a un bien un "ami de coeur", Robert Dudley, duc de Leicester, celui-ci confesse sa frustration à plus d'une reprise... sinon, le maquillage imposant et asez épouvantablement laid qui la faisait ressembler à une statue a été choisi pour être l'un des éléments de la fin, était probablement du à la necessité de cacher les cicatrices de la variole. Ici, c'est montré comme un choix...

On ne va pas le cacher, si cette vie d'une jeune monarque en tous points fascinante (et interprétée avec un certain génie par ne actrice qui crevait l'écran et qui a tenu absolument toutes ses promesses depuis) est bienvenue justement parce qu'elle éclaire le mythe, elle reste un mythe: donc on ne va pas vers ce film pour une stricte leçon d'histoire... D'autant qu'il y a fort à parier que si on nous racontait vraiment l'hitoire de cette fin flamboyante de la dynastie des Tudors, on aurait besoin de digressions explicatives environ toutes les trente secondes, tellement l'histoire est complexe. Merci Henry VIII...

Mais le propos du film est de toute façon de plonger avec délices baroques dans une époque et d'y chercher avec délectation les moments de dépaysement les plus variés: traîtrises mythiques, orgies, prêtre-agent secret (un rôle dont le jeune Daniel Craig, qui ici a le permis de tuer, ne pouvait pas savoir à quel point il était prémonitoire), noble français vulgaire avec une tête de linotte (Vincent Cassel savait-il que son rôle était nul, mal écrit, et une telle caricature de français qu'on rêverait de le montrer à Zemmour pour qu'il en fasse une crise cardiaque? en tout cas il obéit en tous points à cette discrétion, jouant avec autant de subtilité que Jean Réno), et robes empoisonnées... Finalement, dans un film foncièrement distrayant et bigarré, on se trouve bien! Comme, j'imagine, les spectateurs des années 30 et 40 devant les oeuvres de Cecil B. DeMille, je pense qu'eux aussi savaient que les dialogues étaient nuls, et les situations ridicules. Mais ça n'enlevait rien au plaisir...

 

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Published by François Massarelli