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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 18:05

Avec Sur les rails, on aborde un genre particulier de films, qui joue à la fois sur le quotidien, et les histoires de La vie telle qu'elle est, pour reprendre le titre de la série Gaumont, mais aussi sur le sensationnel et le fait divers, que d'aucuns qualifieront de crapuleux. ce film est, en gros, de la même famille que les deux films non attribués déjà chroniqués ici. Mais des trois c'est clairement le meilleur, le plus glauque, le plus austère dans ses intentions, puisqu'il va à l'essentiel. Deux hommes, tous les deux cheminots, aiment une même femme (Valentine Petit). Elle en préfère un (Eugène Bréon) mais l'autre (emile Keppens) ne l'accepte pas, et se lance dans une basse vengeance: il saoule son ami, et l'amène en pleine nuit sur les rails, juste avant le passage d'un train...

la force de ce film ne tient quand même pas qu'à son austérité. il y a là-dedans du savoir-faire, ou plutôt du savoir-montrer, combiné à l'efficacité des acteurs: de plus, le travail de Perret se concentre sur le regard, à travers un certain nombre de plans; par exemple, on voit les deux amoureux se rapprocher, assis sur la fenêtre du café de la gare ou travaille la femme, puis le contrechamp, filmé depuis la maison, nous montre Keppens, dans le fond du plan, situé dans la composition juste entre les deux. le contraste entre la taille des protagonistes d'une part, et l'éclairage (Les deux amoureux sont en ombre chinoise ou presque, Keppens en pleine lumière) met en valeur le désespoir penaud de celui qui est au milieu de ce plan., et dont on a adopté le point de vue.

Il y a beaucoup à voir dans ces 14 minutes, qui donnent plus que jamais l'envie de continuer ce petit voyage chez Perret...

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret