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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 16:37

Un tel film ne pouvait se faire qu'à la Warner, dans cette première moitié des années 30, et on a le sentiment que seul Wellman pouvait le mener à bien... il décrit les errances de trois jeunes gens, et leurs compagnons, dans les Etats-Unis de 1933, en proie à une solide crise qui fait des victimes dans tous les foyers. Le metteur en scène s'est enthousiasmé non seulement pour un sujet qu'il avait déja abordé sous un angle plus esthétique que militant (Beggars of life, avec des adultes toutefois en 1928, mais c'était avant la crise, justement), et auquel il revient dans des conditions plus proches du documentaire, exalté par le parlant, et semble-t-il poussé par ses interprètes qui sont tous formidables, Frankie Darro en tête... Le film dépeint une fraternité entre les jeunes, qui dépasse d'ailleurs les barrières raciales, ce qui est particulièrement notable, même si c'est sur ce point assez timide.

 

L'histoire part d'une situation adolescente comme il en existe des centaines, dans les comédies de campus des années 20: Ed et Tommy sont deux copains qui ne sont pas fortunés, mais qui aiment à s'amuser le soir dans le tacot invraisemblable de Ed, et qui sont de toutes les fêtes, jusqu'au jour ou le chômage touche aussi bien la mère veuve dee Tommy que le père d'Ed. ils partent donc en train pour aller ailleurs trouver du travail, et se retrouvent bien vite piégés dans une vie sur la route qui n'est pas sans dangers...

 

Passionnant et court, le film n'écarte aucune forme de réalisme, montrant non seulement les rapines, que la réaction des autorités locales devant ces afflux de jeunes désoeuvrés (Des milices aidées de la police, dont les méthodes ne sont pas tendres pour les faire déguerpir), que le viol dont est victime une des jeunes. On notera toutefois la ligne de conduite toujours décente et empreinte de morale de Ed et de ses deux amis, qui participent ici de la politesse de la fiction... Le film se termine avec l'intervention de la NRA: non pas le lobby des armes, mais la National Recovery Administration, officine mise au point sous l'administration Roosevelt pour commencer à mettre en place le New deal; cette intervention permet de rassurer, et de finir sur une note d'espoir, bien dans la ligne éditoriale d'un studio qui était partie prenante de façon sans doute un brin opportuniste d'une politique volontariste. Mais cette tendance à ménager le spectateur comme les dirigeants d'un pays part d'un bon sentiment, ce qui n'est pas condamnable (Même si c'est plus le bon sentiment du studio que celui de William "Wild Bill" Wellman...), et surtout rien à la fin de ce film ne peut diminuer la force des 60 minutes qui précèdent cet épilogue heureux...

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Published by François Massarelli - dans William Wellman Pre-code