Ce film est probablement le plus beau des dessins animés de long métrage de la période glorieuse de Disney. Ce fut un flop, spectaculaire, probablement en raison de son avant-gardisme particulièrement surprenant. Le travail a duré, on ne le sait pas toujours, de 1951 à 1958, les voix étant caractéristiquement enregistrées en premier en 1952... Le film bénéficie de l'écran large, qui est utilisé au studio dès la sortie de 20,000 leagues under the sea, en 1954 de Richard Fleischer (celui-ci va d'ailleurs conserver dans les années 50 un petit rôle de consultant dans les productions en Scope, dont La belle et le clochard. Ce dernier film a posé beaucoup moins de problèmes, entamé après, mais fini avant le film-conte. C'est que la vision des artistes de Disney pour cette histoire si connue passait pas des concepts visuels uniques, et révolutionnaire: il suffit de comparer le film avec ce qui précède: Peter pan, Alice, tous les films d'avant Sleeping beauty sont des garants du style rond, harmonieux du studio de Burbank, établi de court métrage en court métrage durant 25 ans... Sleeping beauty, lui, tient compte d'une part des avancées de l'animation "pointue" des nouvelles tendances de ces années 50, mais aussi d'autre part des étonnantes recherches en stylisation du décor menées notamment à la Warner par Maurice Noble sur les aventure sublimes du Coyote de Chuck Jones (Qui aurait d'ailleurs collaboré à ce film...)... L'écran large, magnifiquement utilisé, s'accompagne d'un rendu splendide de la bande-son en stéréophonie. On savait mettre les petits plats dans les grands, chez Disney, à l'époque.
L'histoire est bien connue, et propice à des figures hautement Disneyiennes, à commencer par Aurore-Rose et son prince charmant, batifolant dans la forêt au milieu de tout un tas de charmantes bestioles, une séquence néanmoins sauvée par l'invention et la confrontation d'une animation superbe de fluidité et d'un décor délirant. Le film est surtout notable pour sa part dans l'élaboration d'un "coté obscur" de Disney: la méchante, Malificent, est particulièrement soignée, ses apparitions tiennent à chaque fois du miracle de raccourci, et la façon dont ce royaume de carton-pâte (Représenté dans les premières images par une sorte de re-création de miniatures médiévales, colorée et claires) est peu à peu contaminé par le mal (le château dans lequel les bonnes fées viennent apporter la princesse après 16 ans d'absences tient du donjon sinistre), et la soudaine prolifération d'images fortes (le fuseau, mais aussi les recherches des fées dans les coulisses d'un château immense, aux murs suintants, et enfin bien sur la scène des ronces). Le prince est empêché par la méchante fée de rejoindre sa bien-aimée, on ne va pas s'amuser à décortiquer, mais la façon dont ce film se déroule visuellement est un enchantement, unique en son genre. Je pense qu'il faudra ensuite attendre la collaboration avec Pixar pour trouver des films aussi inventifs sous estampille Disney....
Un jeune en train de jouer comme un gros lourd aux jeux vidéos (Un Simplet est en train de faire du Kick-boxing pour dégommer la méchante sorcière de Snow White and the seven dwarfs), les yeux complètement explosés. sa fiancée débarque, et lui reproche de ne pas s'occuper d'elle. Et alors? Alors, ce sont Mickey et Minnie Mouse. Même pas new look, ils sont bien eux, avec leurs oripeaux de 1943, et leur relation ne fait justement aucun doute. c'est bientôt l'anniversaire de leur premier rendez-vous, et suite à un quiproquo, Minnie croit que Mickey veut lui offrir 18 jours à Hawaii. il faut donc que notre souris trouve un emploi pour financer ces vacances imprévues. Le docteur Frankenollie recherche justement un cobaye, Mickey se présente, et il se voit aussitôt forcé d'échanger son gros cerveau avec celui, minuscule, d'une créature gigantesque, Julius, sorte de méga-Pegleg Pete (Pat Hibulaire en Français). Lorsque le Mickey Néandertalien ainsi obtenu voit la photo de la belle, il décide qu'il la veut... Sale temps!!
Un Mickey d'horreur, ça existait déja: le début des années 30 a beaucoup vu Ub Iwerks expérimenter avec le mélange entre ce bon MIckey et des savants fous (Voir The Mad Doctor). Donc, ce film n'est que 'adaptation au gout du jour d'un concept qui a fait ses preuves, mais versant totalement trash. ON notera que le Mickey "gamee" est assez inattendu, que les intentions de Minnie sont de mettre un maillot de bain ultra-rikiki pour le moment durant lequel les amoureux seront seuls au monde sur un bateau, et à mon avis les intentions de "Julius" sont assez peu orthodoxes. Je ne me lasserai jamais de la façon dont il gémit "Minniiiiiiiiiiiiiiiie", avec gourmandise... Les concepteurs du film se sont permis une petite allusion au glorieux passé avec ce docteur Frankenollie (Un chimpanzé fou) qui renvoie à Frank Thomas et Ollie Johnston, Frank N' Ollie, vénérables animateurs légendaires du studio. Certes, Runaway Brain est bien un dessin animé des années 90, avec son rythme délirant, son jeu sur la violence et l'excès... Mais c'est encore, toujours du Mickey Mouse! Estampillé Disney, pour le meilleur, et.. le meilleur.