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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 13:35

L'un des rares films de Francis Ford à avoir survécu, un court métrage d'une bobine dans lequel une jeune femme arrivée de fraîche date dans l'ouest est confrontée à un bandit dans une aventure excitante. Elle le rencontre dehors, et il lui vole un baiser, puis... il parie avec elle que le prochain baiser, c'est elle qui le lui dispensera de son plein gré! Quelques temps après, son automobile étant en panne d'essence, son frère part chercher du carburant pendant qu'elle se réfugie dans une cabane apparemment abandonnée... Mauvaise idée: c'est celle du bandit!

Grace Cunard joue la jeune femme, Francis Ford le bandit, sinon le frère de la dame est interprété par le tout jeune Jack Ford, un an avant qu'il ne devienne metteur en scène, et qu'il ne supplante son aîné qui n'allait pas tarder à survivre en jouant les poivrots chez son petit frère. Le film est parfaitement efficace, et d'une légèreté très enthousiasmante. Mais après avoir vu les films proposés par la Library of Congress, dont certains étaient justement dus au partenariat entre Cunard et Francis Ford, je pense qu'il faudrait attribuer à l'actrice-réalisatrice la confection de ce film, qui repose largement sur le point de vue de la jeune femme, bénéficiant de nombreux inserts montrant notamment ses réactions face au danger. Et on se trouve plus dans un genre de comédie western assez proche de la liberté de ton favorisée par Cunard (avec Ford) dans The purple mask...

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Published by François Massarelli - dans Western Muet Grace Cunard Francis Ford
30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 17:33

La prohibition est entrée en vigueur, et il y a déjà des points chauds à régler pour les agents du gouvernement: notamment dans les montagnes du Tennessee... Mais comment agir sans éveiller instantanément les soupçons? 

...C'est alors qu'entre en scène un agent pas comme les autres: Betty Bronson (sic) est une jeune femme volontaire et pleine de ressources, qui va infiltrer une famille de "moonshiners", des trafiquants d'alcool frelatés qui se cachent dans les montagnes pour effectuer leur lucratif business. Se faisant passer pour une peintre à la recherche de paysages, Betty Bronson va non seulement affronter une bande déterminée à défendre son pré carré, mais elle va aussi se faire des amis...

C'est un vrai bonheur, que ce film de court métrage (deux bobines), tourné en toute indépendance par Grace Cunard (productrice, réalisatrice, actrice et scénariste) qui s'est amusée à transposer le western (un genre qu'elle avait beaucoup fréquenté avec son complice Francis Ford à la Universal) dans les montagnes boisées du Tennessee, et on sent le plaisir qu'elle y a pris. De façon intéressante, elle y développe une structure assez classique dans laquelle elle peut à a fois jouer les "demoiselles en détresse" chères au film d'aventures, tout y montrant une intelligence et un dynamisme impressionnant. La scène d'ouverture à elle seule sonne comme une prise de pouvoir espiègle par la jeune femme: elle y intervient dans une conversation entre hommes, qui cherchent une solution au problème du trafic d'alcool sans la trouver, et les interrompt... en faisant une tresse à son patron pour lui signaler sa présence! Comme en prime le film a été sauvegardé en excellent état...

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Published by François Massarelli - dans Grace Cunard Muet
30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 17:12

Dans les années 10, à l'exemple de la Universal (une compagnie toujours bourgeonnante à cette époque reculée, qu'on laissait faire dans son coin pendant que les compagnies "sérieuses" faisaient de l'art), certains studios étaient tout à fait d'accord pour confier les rênes de productions à des femmes. à plus forte raison quand celles-ci avaient plusieurs "casquettes": actrices, productrices, auteures... Et réalisatrices: c'est le cas par exemple de la plus célèbre d'entre elles, Lois Weber (qui est passé par la Universal, justement) mai aussi de Helen Holmes, ou de Grace Cunard.

Cette dernière travaillait beaucoup en collaboration avec un autre acteur-directeur, le grand Francis Feeney dit Ford (oui, le grande frère de John Feeney). C'est sous l'impulsion, la direction, et l'inspiration de Grace Cunard que ce serial dont très peu d'éléments subsistent a été réalisé. Les deux principaux protagonistes se partagent donc la direction... Francis Ford y interprète l'inspecteur Kelly, un Lestrade en un peu moins coincé, qui est amené à résoudre des affaires louches qui visent souvent des gens de la haute bourgeoisie, un peu marrons dans l'ensemble. Mais si les gens pour lesquels il est amené à travailler son malhonnêtes, il est surtout obsédé par l'idée de coffrer l'intrigante aventurière surnommée Le Masque Violet, qui semble en vouloir justement à ces grands bourgeois et autres pontes de l'industrie, et dont les méthodes (identité secrète, sbires mystérieux vêtus de masques, etc) sont pour le moins douteuses. Comment se douterait-il qu'il s'agit en fait de Patsy Montez (Grace Cunard), jeune héritière richissime dont la fortune est le sésame de toutes les extravagances?

Il est dommage qu'aucun épisode ne nous soit parvenu intact, et ceux qui survivent sont tous plus ou moins issus de la fameuse découverte de Dawson City: des bobines jetées pèle-mêle dans des cavités qu'il fallait combler avant de les recouvrir de béton... Ces films, congelés mais attaqués par l'humidité, portent tous les stigmates de l'eau, et sont tous incomplets, sauf ceux bien entendus dont on a conservé d'autres copies (The half-Breed, de Dwan par exemple).

Mais soyons francs: dans ces aventures sans queue ni tête, ce qui comptait manifestement, c'est justement cette joyeuse impression de grand n'importe quoi, ces aventures dans lesquelles un petit bout de bonne femme espiègle venait à bout des injustices avec l'aide involontaire d'un grand nigaud de détective qui n'avait rien compris à rien, mais sur lequel on pouvait parfois compter... Et qu'il fallait parfois sauver des griffes d'un caïman, ou d'une chute mortelle dans un donjon.

Bref, c'est une autre époque, qu'on retrouve avec une âme d'enfant. 

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Published by François Massarelli - dans 1917 Serial Grace Cunard Francis Ford **