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27 juin 2017 2 27 /06 /juin /2017 17:49

Une danseuse (Mistinguett) rentre chez elle, et se couche. Mais elle ne parvient pas à dormir, et allume une cigarette. En jetant son allumette, elle aperçoit avec terreur un homme sous son lit. Sous le choc, elle prend la fuite. Les domestiques appellent la police. Le cambrioleur cherche à fuir et s’accroche à une gouttière et se laisse glisser le long du mur, suspendu dans le vide. Sa victime va l'aider...

C'est un film étonnant, et à plus d'un titre, d'abord par la rupture de ton qu'il impose dans les cinq premières minutes. Le résumé ci-dessous ne tient pas compte d'un élément important: quand Mistinguett rentre chez elle, nous qui l'avons vu à l'oeuvre, interrompu par le retour de la maîtresse de maison, nous savons qu'il y a un homme caché quelque part! Et cette danseuse qui rentre chez elle après son travail, pourrait être Mistinguett elle-même: l'absence de précision sur ce point permet au spectateur une plus grande identification avec l'atmosphère de tension voulue par Capellani.

Mais celui-ci, qui avait décidément une certaine forme de génie, ne s'arrête pas là: il passe aux actes avec un insert formidable, d'autant plus à une époque où le cinéma Français semblait très réticent face au montage! Lors du coucher de Mistinguett, le cambrioleur est sous son lit. la scène est traitée en plan large, mais lorsque l'héroïne fait tomber l'allumette, la caméra se recule, et on voit alors le cambrioleur qui a vu l'allumette tomber sur la moquette, et avance un bras pour l'éteindre. Capellani coupe et le plan suivant est en plongée, sur le lit de Mistinguett, sur le bras de l'homme qui s'étend vers l'allumette... effet de surprise partagé et garanti!

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Published by François Massarelli - dans Muet Albert Capellani