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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 16:39

En 1973, un gamin est kidnappé à Rome: Paul Getty (Charlie Plummer) est le petit-fils de John Paul Getty (Christopher Plummer), l'homme qui a la réputation d'être le plus riche de tous les temps, et les bandits qui l'ont enlevé sont loin de s'imaginer que la rançon extravagante qu'ils demandent à la maman sera difficile à rassembler: la belle fille du milliardaire (Michelle Williams) est en effet divorcée, et a du mal à joindre les deux bouts. Quant au grand-père, il ne veut rien savoir, persuadé que sa belle-fille est en train de lui monter un bateau pour lui extorquer de l'argent...

Un employé de Getty, l'ex-agent de la CIA Fletcher Chace (Mark Wahlberg) est donc dépêché pour s'assurer du bien-fondé de la demande, voire pour temporiser, car au fur et à mesure de la progression de l'affaire, John Paul Getty ne semble pas bouger d'un cil pour faire quoi que ce soit pour sauver son petit-fils.

Je ne parlerai pas ici de l'affaire regrettable autour de Kevin Spacey, "enlevé" du film un mois avant la sortie, et remplacé par Plummer: le vieil acteur est un monstre sacré lui aussi, la prouesse de Scott est phénoménale, fin de l'histoire... Sinon, bien sûr, le vieux renard est en pleine forme, ce qui veut dire que ce vingt-sixième long métrage de Ridley Scott partage avec les autres cette maestria désarmante pour les images composées et définitives, une palette de couleurs totalement appropriées, et un goût certain pour la recréation d'une époque avec ce je-ne-sais-quoi de décalé qui fait qu'on sait que ce n'est pas vrai...

L'intrigue est basée sur un suspense assez fort aussi, course contre la montre oblige. Mais tout n'est pas que suspendu à l'angoisse de Michelle Williams, qui doit se battre contre l'impressionnante pingrerie maladive de son beau-père plus que contre les bandits qui ont enlevé son fils; ni au destin du fils, dont les aventures assez mouvementées (et même Van Goghiennes) sont certes dramatiques, mais surtout fonctionnelles. Non, Scott met finalement beaucoup l'accent sur l'amitié curieuse entre Paul et un des bandits joués (avec excès, mais on lui a demandé de le faire à la Jean Réno) par Romain Duris: un mafieux, un dur, mais un homme finalement plus humain que ne l'est ce vieux salaud de Getty: car dans ce film l'homme richissime cache des secrets, mais il est surtout une vieille ordure, essentiellement.

Bref: Scott caresse depuis de nombreuses années le désir de réaliser une grande fresque de l'argent. Ce n'est pas ce film, excellent divertissement, mais film relativement mineur dans sa carrière. Le fera-t-il un jour? L'heure tourne...

 

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Published by François Massarelli - dans Ridley Scott