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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 17:44

Les racines: voilà le sujet de ce film, à la fois très personnel et un peu dispensable, qui permet à Chaplin de battre le rappel d'un certain nombre de thèmes de prédilection, de routins et de gags de ses années du Music Hall. La référence est, bien sur, le music hall Anglais, là ou le comédien a fait ses premières armes, et la cible de ses observations, n'est ni le public huppé, ni le public populaire: les deux sont ici représentés, avec plus de temps de parole aux bourgeois sans doute, mais c'est la classe pouvrière qui a le dernier mot...

 

Une soirée dans un music hall, avec vue sur le public: un bouregois éméché et un homme aussi saoul qui évolue dans les galeries, réservées à un public populaire, perturbent les numéros des artistes...

 

Pas d'histoire, donc, juste des gags d'observation, avec une prédilection pour le plan-séquence. la source éminemment théâtrale de ces gags se voit tout de suite, et donne ici un intéressant effet de mise en abyme. Le cinéma représente ici le théâtre qui représente lui-même le théâtre... Chaplin se donne à fond dans deux rôles qu'il a sans doute interprété un nombre incalculable dee fois, mais l'impression est surtout qu'il a divisé son personnage en deux, en les différenciant. Le résultat, c'ets bien évidemment que l'une des deux moitiés, celle qu'il joue avec un maquillage différent de l'habitude, en pâtit considérablement... S'il répètera l'expérience de faire plusieurs rôles (The Idle Class, 1918, The great Dictator, 1940), ce sera désormais sous le même maquillage...

 

Le théâtre, grand unificateur? Oui et non. s'il montre que deux hommes venus de deux classes différentes de la population peuvent se comporter de façon aussi déplorable et enfantine devant un spectacle, il laisse le dernier mot au monde dont il est issu, histoire de rappeler que les autres, ceux qui sont confortablement assis en bas, restent sa cible privilégiée. Chaplin, par ailleurs, aime à montrer les convenances mises à mal par un personnage saoul, qui ne recueille aucune sympathie, à part celle d'edna Purviance. Mais on peut quand même trouver qu'il avait sans doute mieux à afire que de consacrer deux bobines à ce film accessoire, aussi important soit-il de rendre hommage au style de spectacle qui avait nourri sa jeunesse.

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Published by François Massarelli - dans Charles Chaplin