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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 22:28

Quoi de neuf, justement? pas grand chose, et beaucoup: d'une part, ce film ne fait pas dans la grande innovation scénaristique, reprenant plusieurs ingrédients déjà explorés par Jones: Bunny échoue par hasard dans une demeure où vit un savant fou à la recherche d'un cerveau pour une expérience, et va se retrouver aux prises avec Gossamer, le gigantesque monstre manchot aux poils rouges qui porte des baskets... On l'a déjà vu dans Hair-raising hare. Il ya des variantes, notamment le fait que désormais le savant évoque plus Boris Karloff, avec un soupçon de Vincent Price dans la voix, et une enseigne lumineuse sur le château achève de démontrer que tout ça n'est que de la blague: on y lit 'savant fou', et 'Boo'!

Non, ce qui change, et ça fait quelques temps déjà en 1952, c'est le style de Jones, qui s'affine et commence à loucher vers des angles plus aigus. Et son animation est de plus en plus hachée, laissant le spectateur profiter de plus en plus des réactions, et à ce titre, Bugs Bunny est un excellent acteur. Il réagit à merveille, surtout chez Jones, où contrairement à la routine des gags de ses copains, le lapin continue à exprimer des émotions... Et rien que pour ça, le film vaut sérieusement le détour.

Water, water every hare (Chuck Jones, 1952)
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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 16:53

Fidèle à sa petite manie d'adapter Yosemite Sam à toutes les circonstances du moment qu'il puisse être en position de gueuler plus fort que tous les autres protagonistes, Freleng en fait un bandit, dont la spécialité est de voler les exploitations privées des chercheurs d'or. Il fait la rencontre de Bugs Bunny, chercheur d'or sans le vouloir, qui trouve apparemment sans effort des épites énormes. Sa technique? Simple, en présence de l'or, il est soudainement agité d'une danse idiote, qui indique la présence du métal jaune, il n'y a donc qu'à creuser. Les deux vont donc s'associer, au détriment du petit excité roux. Ceci n'a rien d'un film de concours, mais c'est plaisant.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 16:40

Tiens donc, un film de Friz Freleng qui n'oppose pas Bugs à Sam, qu'il soit pirate ou cow-boy... Il y a une raison bien simple, qui apparaît dès qu'on constate que le film mêle deux styles d'animation radicalement différents les uns des autres. C'est un remake, et comme il n'y a pas de petites économies, Freleng a carrément repris des éléments directement du premier film, en l'occurrence Of fox and hounds, de Tex Avery (1940)... le chien Willoughby, délicieusement crétin (Avery avait un talent impressionnant pour créer des personnages au Q.I. dysfonctionnel, c'est un fait) y participait au milieu d'un tas informe de chiens tous plus canins les uns que les autres, à une chasse au renard, qui virait à une lutte d'intellects entre des chiens, et un renard nommé George. On remarque ici bien sur l'obsession de Tex Avery pour Of mice and men de Steinbeck.

Dans ce remake, le rôle de Willoughby est tenu à nouveau par un chien improbablement stupide, qui demande lui aussi en permanence "Which way did he go" à un Bugs Bunny déguisé en renard qui prend fréquemment le public à témoin. sans être totalement indigne, le film est un remake qui ne s'imposait pas.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 16:31

Choc de titans: le Coyote a décidé de s'attaquer à une proie inhabituelle, et face à un être non seulement vivant et mangeable, en fait une question d'une compétition d'esprit. Donc il parle... Et selon la loi inévitable des films qui mettent en scène ce canidé obsessionnel, Bugs Bunny n'a finalement pas grand chose d'autre à faire que d'assister aux échecs répétés, même si il est malgré tout nettement plus actif que l'habituelle comparse du coyote, bien sur. Maintenant, si on ne peut que se réjouir de voir le coyote redoubler d'inventions, et donc de risques sérieux pour sa propre santé, à l'idée de s'attaquer à un proie de telle réputation, si ce film est grand pour l'économie d'animation déployée pour animer Bugs, dont les réactions à elles seules valent le détour, voilà: je n'aime pas le coyote quand il parle. Il est plus bavard et plus auto-satisfait que tous les méchants de James Bond réunis, et l'idée de lui donner la voix d'un professeur d'université pédant, passant son temps à se traiter lui-même de génie, est particulièrement contre-productive... Dommage, parce qu'on a vraiment envie d'aimer ce film inhabituel et soigné, mais... le dialogue du coyote? mauvaise, très mauvaise idée.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Wile E. Coyote Animation Looney Tunes
4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 15:46

L'année commence par la sortie d'un film de McKimson, Hare we go, plutôt bon, dans lequel Bugs est confronté à une vedette historique, puisqu'il s'agit de rien moins que Christophe Colmb lui-même. La confrontation entre le lapin malin, une équipe de marins bras cassés, tous superstitieux (On sait que la présence d'un lapin n'est pas à proprement du genre à conteter ces gens sur un bateau), et la figure légendaire mais ombrageuse de grand homme fait mouche, d'autant qu'on s'amuse bien avec l'accent Italien...

Du à Chuck Jones, Bunny hugged voit le retour de l'énorme catcheur The crusher, déjà vu dans Rabbit punch sous un autre nom. Bon, Bugs Bunny faisant de la lutte avec un gros costaud, sous la direction de Jones, ça marche à tous les coups...

Je ne reviendrai pas sur Rabbit fire, de Chuck Jones, qui fait partie de la fameuse trilogie de dessins animés mettent en scène Bugs et Dafy contre Elmer qui a repris ses activités de chasse...

French rarebit est un exercice de style à moitié satisfaisant de Bob McKimson, dans lequel il met Bugs aux prises avec deux chefs Français, qui se disputent le lapin pour leurs recettes. C'est gentiment caricatural, mais comparé à l'extraordinaire réinvention du Français par Jones et Maltese dans les Pepe le pew, c'est quand même un poids léger.

Dans Ballot box Bunny, Friz Freleng oppose Sam et Bugs d'une façon inédite: ils sot tous les deux candidats au poste de maire d'une petite ville de l'ouest. On peut s'étonner de voir l'anarchisant Bugs Bunny faire de la politique, mais c'est motivé: parmi les promesses vides de sens, Sam a annoncé qu'il supprimerait tous les lapins.

Enfin, Big Top Bunny est un film de McKimson assez typique, dans lequel Bugs Bunny est invité à se joindre à la troupe d'un crique, afin de servir de partenaire pour un ours très jaloux de sa supériorité, qui va donc tout faire pour éliminer le rongeur. C'est moche, mal foutu, et pas drôle. On est bien dans l'univers de McKimson, donc. Je continue à me poser la question: mais pourquoi le laissait-on faire?

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 18:12

Un chasseur chasse seul, et il vient pour chasser le lapin. De leurs côtés, un canard qui tente d'échapper à don destin car il sait que ce n'est pas la saison de la chasse au lapin, mais bien celle de la chasse au canard, et un lapin qui n'a pas de soucis à se faire, s'affrontent...

Voici le scénario de ces trois films, tous distants d'un an dans la filmographie de Chuck Jones, et tous basés sur un script génial de Michael Maltese. S'il faut examiner chacun de très près pour en comprendre les différences, disons que ces films et leur similarité obéissent à la même loi paradoxale que, disons, Fort Apache (1948)/She wore a yellow ribbon (1949)/Rio Grande (1950), de John Ford, ou bien sûr Rio Bravo (1959)/Eldorado (1966)/Rio Lobo (1970) de Hawks: tous similaires, tous différents.

Mais c'est mieux que ça: contrairement aux deux trilogies westerniennes citées, ces trois courts métrages possèdent la même qualité, car il faut dire qu'on est avec Jones et Maltese devant une équipe qui a fait de la redite un art, avec une série de dessins animés (La série du "coyote") racontant tous une non-histoire d'échec systématique, sans jamais d'autres enjeux que de voir l'anti-héros échouer...

Et ces trois films jouent sur tous les tableaux. Celui qui en fait le moins, bien sûr, reste Bugs Bunny, qui a toujours très peu à faire de toute façon quand il "affronte" Daffy Duck. Le canard se sabote bien tout seul... Ensuite, Elmer, que Jones avait négligé durant toute sa carrière, et auquel il donne finalement une nouvelle dimension, celle d'un obsédé de la gâchette. Venu, après tout, pour tirer du lapin, il est prêt à tuer n'importe quoi du moment que ce soit la saison... Enfin, Daffy Duck est le véritable héros, pourvoyeur de gags à foison, dont les variations toute plus idiotes les unes que les autres sur le bec valseur, ou bien sûr le timing exceptionnel du dialogue...

..."You're despicable".

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
19 mars 2016 6 19 /03 /mars /2016 09:38

Si vous vous souvenez des films respectifs de Avery (Tortoise beats hare) et Clampett (Tortoise wins by a hare), on sait que Bugs Bunny, ce grand vaniteux, a toujours mal digéré d'être la victime de Jean De La Fontaine. Les deux variations précitées se suivaient et se répondaient, mais quelques années plus tard, Friz Freleng, le vétéran "gardien du temple" de Leon Schlesinger, a apporté sa pierre à l'édifice. Moins enlevé que ses deux prédécesseurs, mais tout à fait dans la lignée (Bugs défie la tortue, qui triche, et bien sur gagne), avec une animation parfaitement adéquate, ce court métrage nous prouve qu'il fut un temps ou Freleng pouvait s'occuper de Bugs Bunny sans nécessairement lui adjoindre ce bon vieux Sam, qu'il soit pirate, mercenaire ou outlaw.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
19 mars 2016 6 19 /03 /mars /2016 09:29

Ce film splendide est un classique, et en prime permet de renouveler de façon inattendue une des plus vieilles recettes des courts métrages de Bugs Bunny: la chasse au lapin. Lorsqu'il s'attelle avec le scénariste Michael Maltese à ce film, Jones n'a pas réalisé de film avec Elmer Fudd depuis Hare tonic en 1945, et n'a en réalité jamais fait un seul film dans lequel la dynamique chasseur/lapin était la base. C'est donc une grande première! Mais il choisit de tout casser d'emblée, en commençant le film par la vision du Hollywood Bowl, dans lequel on s'apprête à voir un opéra. Dans les collines environnantes, des bruits: des coups de feu retentissent, ils se rapprochent, et... Bugs poursuivi par Elmer se réfugie dans les coulisses. Puis le rideau se lève sur la scène pour une représentation du Barbier de Séville, et les deux protagonistes sont alors obligés de s'exécuter.

Stalling a donc repris l'ouverture du Barbier de Séville, mise en paroles par Maltese: c'est drôle, enlevé, mais ce n'est rien à coté de l'animation et des gags superbes qui émaillent le film. Fort bien construit sur un crescendo global, avec quelques pauses, il intègre l'absurde le plus loufoque, tout en obéissant à la loi du genre: mettez Elmer et Bugs dans un environnement aussi peu approprié, et le chasseur est forcément le perdant!

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
19 mars 2016 6 19 /03 /mars /2016 09:09

Durant l'année 1950, dix films sont sortis avec en vedette Bugs Bunny, désormais star incontournable du studio de Leon Schlesinger. Comme les années précédentes, comme les années suivantes, les trois seuls metteurs en scène de ces films sont Friz Freleng, Chuck Jones et Bob McKimson, et chacun se conforme finalement à son univers.

Le plus prolixe, hélas, est McKimson, qui déçoit, à l'exception de What's up doc: c'est un retour en arrière avec mise en abyme (Oui, un McKimson qui tente de faire dans la subtilité, le concept est osé) dans lequel Bugs Bunny devenu star répond à ses intervieweurs en revenant sur son partenariat avec Elmer Fudd. Pour le reste, les trois autres films (Hurdy-gurdy hare, Hillbilly hare et Bushy hare) sont sans intérêt, à moins qu'on ait envie de revoir le personnage de Gruesome gorilla (Hurdy-gurdy hare), ou qu'on aime vraiment les films à stéréotypes raciaux et culturels limites: Hillbilly hare est comme d'habitude mal animé de bout en bout, et raconte une visite de Bugs dans les monts Ozark, avec des hillbillies tellement peu évolués qu'on se demande comment le film n'a pas été censuré. De même, Bushy hare remplace-t-il le personnage typique de McKimson (Un gros animal baraqué et grossier, par exemple gorille, lion ou bien sur diable de Tasmanie) par un aborigène qui est vaguement plus cousin de l'animal qu'être humain. C'est nul, infect, et encore une fois statique et moche.

De son côté, Freleng continue son style minimaliste, consistant en réalité en une confrontation entre Bugs et Sam. Tout y dépend bien sur de l'univers choisi: la prison dans Big house Bunny (Sam y est le gardien, et Bugs l'unique détenu, destiné donc à s'évader), un bateau dans Mutiny on the Bunny (Sam y est le capitaine solitaire d'un voilier, et engage le lapin de force pour être l'unique équipage), et la Nouvelle Angleterre de 1776, avec la lutte entre les Américains (Bugs Bunny) et les Anglais (Sam) dans Bunker hill Bunny. Ca marche tout seul, la légende des personnages est bien calée, rien de nouveau n'apparaît, mais le contrat, au moins, est rempli.

On ne s'étonnera en revanche pas de trouver dans les films de Chuck Jones plus d'invention de nouveauté voire de mise en danger. Jones (Qui jouera avec un minimalisme réjouissant proche de la lutte Sam-Bugs vue par Freleng, quelques années plus tard dans la fameuse "trilogie") imagine donc des histoires fortement dissemblables, et des situations constamment renouvelées. On retrouve le Bugs apte à défendre son territoire dans Homeless hare, avec la lutte contre un ouvrier qui tente de déloger le lapin pour construire un immeuble en lieu et place de son terrier. Oui, la lutte est forcément inégale... Le petit pingouin "Playboy" revient dans 8 ball Bunny, et à nouveau Bugs doit l'aider à retrouver son chemin. Enfin, The rabbit of Seville est un chef d'oeuvre, avec une façon totalement novatrice pour Jones de retourner, lui aussi, à Elmer Fudd...

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Published by François Massarelli - dans Animation Bugs Bunny Looney Tunes
12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 10:28

Suivant le très controversé Which is witch (Friz Freleng), que la Warner n'est pas prête d'éditer, à mon avis d'après les images que j'ai vues, ce film est donc le dernier de 1949 pour Bugs Bunny, et c'est un tel classique, qu'on se demande si ça aut la peine de le présenter. C'est une merveille de mélange parfait entre exploitation des personnages, absurde et histoire. Il conte la confrontation entre Bugs Bunny, désireux de manger des carottes bien entendu, et le shériff de Nottingham souhaitant protéger le jardin du roi, le tout ponctué d'intrusions idiotes de Petit Jean, annonçant à plusieurs reprises que "Don't worry, never fear, Robin Hood will soon be here!" avant de constater que tiens, non.

Le film coule tout seul, avec ses trahisons à l'intrigue (Le roi, au lieu du prince, le costume du shériff qui renverrait à une époque plus proche de la renaissance qu'au moyen-âge, etc) et ses situations qu'il vaut mieux ne pas disséquer: ainsi lorsque Bugs embobine le shériff, celui-ci se met à construire une maison quasiment entière avant de constater qu'il y a eu embrouille. Soit un temps approximatif de six mois; et tout en Petit Jean est absurde... Enfin, Bugs y incarne un personnage hautement royal, avec le décorum poussé jusqu'aux limites de l'absurde. Mel Blanc, mais ce n'est pas nouveau, fait un boulot superbe avec les voix, et une star inattendue fait un détour surprise à la fin.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes