Lloyd joue un garçon bien sous tous rapports, qui courtise une jeune femme de la bonne société (Marie Mosquini). Quant il lui demande sa main, elle se contente de répondre, comme à tous ceux qui ont fait la tentative, "ask father"; dont acte: mais c'est décidément plus facile à faire car le père en question est constamment occupé, et son bureau est difficile, voire impossible à atteindre. Le jeune homme va en faire l'amère expérience...
Car comme dans de nombreux films futurs de Charley Chase ou de Laurel et Hardy, ce superbe film réduit à une bobine (soit environ 13 minutes) se contente d'être une série de tentatives suivies d'échecs, pour le jeune homme, d'approcher son potentiel futur beau-père. Et chaque tentative échouera lamentablement, en raison du refus catégorique du patron de se laisser déranger, ou parce que son environnement immédiat (son secrétaire, joué par Snub Pollard, par exemple, ou l'un de ses employés, interprété d'une façon inattendue par Noah Young à peine reconnaissable en digne citoyen) l'en empêche. la saveur du film vient autant de l'inventivité des tentatives, que de la malignité perverse du sort qui s'acharne avec verve sur le héros.
Un héros qui, s'il avait comme nous été spectateur du film, aurait su que de toutes façons, ça ne servait à rien: on est prévenu dès le départ par un prologue justement situé dans le bureau du père: Bebe Daniels y travaille, et elle sera la seule consolation du jeune homme durant le film... Et quelle consolation!
Pour finir, c'est un tout petit détail dans une séquence, mais elle a de quoi faire bondir d'enthousiasme le plus modeste des fans de Lloyd: lors d'une de ses tentatives d'entrer dans le bureau, situé au premier étage, le jeune héros doit passer... par le mur extérieur. C'est probablement l'une des premières apparitions d'Harvey Parry, escaladeur de buildings, chez Harold Lloyd. on le reverra...