Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 16:53

Charley Bowers sort un peu plus de sa routine, mais cette fois ça donne une merveille: d'autant que le film nous est parvenu dans une copie Anglo-saxonne, donc dotée d'intertitres authentiques. Et le film est dominé par l'humour graphique de Bowers...

Dans la maison des Frisbie, un esprit frappeur frappe: un petit monsieur, chauve et très moustachu, qui cache un regard énigmatique derrière de très grosses lunettes, effraie tout le monde; alors on décide de faire appel à... Scotland Yard! Car les Ecossais sont sans doute les seuls à pouvoir prendre une maison hantée au sérieux... Donc, à Scotland Yard, qui est effectivement un Yard situé en pleine Ecosse, et rempli de détectives en kilt, on prend effectivement la chose au sérieux, et en mains, et on envoie Charley, un détective en kilt accompagné d'une puce savante elle aussi en kilt, et le reste est indescriptible...

Certes, on a droit au gag inévitable autour de l'avarice du détective, mais ce qui compte, c'est cette maison dans laquelle un pépé fou furieux se promène en trottinette, et qui effraie tout le monde sans parler de sa manie d'enlever les gens et de les passer par de mystérieuses trappes. Dans ce sommet de n'importe quoi, on apprend finalement que tout le monde est fou, et on en vient à douter de la santé de notre détective,

de sa puce,

et de leurs kilts,

respectifs.

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Charley Bowers Comédie Muet
30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 16:04

Nous y voilà: je peux faire court, la preuve: cette Attaque des clones toute en politique et en traîtrises est le point le plus bas, le film le plus mauvais de toute la saga Star Wars, et à mon sens celui qui prouve à la foi l'inutilité de toute cette deuxième trilogie en même temps que l'erreur de George Lucas d'avoir voulu reprendre le contrôle intégral sur la paternité de l'histoire en se remettant à contrecoeur à la réalisation.

Mais je vais quand même développer un peu: d'autant qu'on peut quand même expliquer un peu par des facteurs extérieurs la malédiction qui pèse sur ce deuxième épisode. Bien sûr que The empire strikes back est le meilleur moment de toute cette histoire, et c'était un deuxième épisode. Mais il semble que quoi qu'il advienne l'histoire ne puisse se répéter: The last Jedi, de Rian Johnson, a ses qualités (lui, au moins...), mais c'est bien moins excitant que The force awakens. Le premier de ces deuxièmes épisodes (vous suivez toujours?) avait pour avantage d'être le film par lequel naissait véritablement la trilogie initiale de Star Wars; après un premier film qui avait rempli sa mission et les tiroirs-caisses d'un certain nombre de personnes, la décision d'étendre la saga avait été prise par Lucas, et non comme il le prétend aujourd'hui avant. L'enthousiasme, les moyens, et la créativité d'un monde à inventer ont fait le reste...

Alors que ce deuxième deuxième épisode se contente mollement de mettre ses pas dans ce qu'on sait déjà, en faisant semblant de mettre un peu de mystère: hum, qui est ce mystérieux Sidious? hum, pourquoi le chancelier Palpatine s'intéresse-t-il à Anakin Skywalker? hum, ce dernier aurait-il des pulsions meurtrières? ...Et l'enquête menée par Obi-Wan Kenobi ne présente aucun intérêt, sans parler de l'ennui que ses recherches occasionnent: d'une part parce que je suis désolé mais je trouve Ewan McGregor épouvantable dans le rôle, mais aussi les dialogues brillent par leur nullité ("viens, R2, nous allons prendre une collation bien méritée") comme d'ailleurs sur tout le film ("Oh, regardez là-bas!" "Ca alors, mais c'est le comte Dooku!"). Encore une fois, c'est vrai que parcourir Star Wars (les vrais films, soit les trois premiers et je ne parle pas de ces épisodes 1, 45, 59 à la noix mais des films de 1978, 1980 et 1982) donne envie d'en savoir un peu plus sur les personnages, mais justement, c'est à ça que sert ce merveilleux outil qu'est l'imagination... Découvrir un Yoda virevoltant qui joue du sabre laser comme d'autres du bâton de majorette, qui plus est en images de synthèse, ça n'était pas dans ma bucket list. Au passage, il me semblait que dans le monde de George Lucas, les manieurs de sabre frimeurs avaient toujours à craindre le côté laconique et expéditif des vrais héros, qu'ils aient ou non un fouet.

L'imagination, parlons-en: il en faut beaucoup pour accepter que Anakin Skywalker soit ce gamin de douze ans, grandi un peu vite, capricieux, bête, colérique et sans aucun relief. Un personnage, ça se travaille, et Lucas qui en a créé de nombreux dans sa longue carrière, le sait bien. mais ici, tout se passe comme s'il avait juste décidé que cet acteur inadéquat au possible serait Darth Vader, et qu'on n'avait qu'à l'accepter parce que c'est lui le chef de Star Wars. Et les moments ridicules de s'enchaîner, l'un des points culminants de cette gêne occasionnée par le film reste quand même ce moment où Padmé (Natalie Portman) dit à Anakin qu'elle l'aime. Lui n'y croit pas... Eh bien moi non plus.

Bon, Padmé, souvent gâchée par les effets spéciaux dus à l'obsession du metteur en scène d'un univers tout numérique, est au moins un point positif, un personnage complexe et intéressant, mais qui pâlit en raison de son emploi tous azimuts (Reine, puis Sénatrice, jeune femme, mais elle a vécu, elle est une politicienne, mais hop elle soubresaute pour échapper à la mort dans une usine mécanisée où elle est prise au piège), et comme le reste, on finit par ne plus y croire non plus. Pas plus qu'on ne saura apprécier ces Jedi qui se battent comme on mesure sa quéquette, en jugeant leurs opposants par un examen approfondi de 12 secondes de maniement du sabre laser. Où une saga qui avait une vraie classe rejoint définitivement les jeux vidéo qu'elle a engendrée dans la médiocrité et la bêtise crasse. 

Bref, c'est vraiment pas bon, hein.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Star Wars George Lucas Science-fiction
30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 10:05

Pas de grande invention délirante dans ce film, qui utilise l'animation dans le but de faire avancer l'histoire: Bowers courtise une jeune femme dont le père refuse catégoriquement qu'elle se marie à une personne qui ne serait pas un policier... Il sait donc ce qui lui reste à faire: s'engager. Mis ce ne sera pas de tout repos, puisqu'il est trop petit (la solution va être un grand moment de torture canine que je vous laisse découvrir), et qu'il est assez franchement inapte, ce qu'il prouve avec une série de gaffes particulièrement graves.

Et justement, ces gaffes: on aime, chez les personnages développés par nos acteurs de comédie, qu'ils soient décalés, rêveurs, naïfs même. Mais bêtes? Pas vraiment... Et ici Bowers, à court d'inspiration peut-être (sans parler d'n costume dans les premières scènes qui ressemble dangereusement à celui de Langdon) s'est quand même laissé aller.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Charley Bowers Muet Comédie
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 18:18

Caramba!

Bien que pas finalisé par Brass, le film ayant fait l'objet d'une bataille de paternité, ceci est probablement le plus excessif film de l'histoire du cinéma grand public, si j'ose l'appeler comme ça. Avec un tel sujet, à savoir l'accession au pouvoir d'un prince romain fou à lier, et sa décadence, c'est approprié, mais il convient d'ajouter que le producteur étant le PDG de Penthouse, Bob Guccione, et que Brass étant un obsédé sexuel déclaré, on parle de folie, certes, de tortures diverses, mais surtout de perversions d'ordre sexuel.

Mais Malcolm McDowell, aussi génial dans le jusqu'au-boutisme que d'habitude, Helen Mirren et Peter O'Toole, dans un film qui aurait du n'être qu'un vague porno plus ou moins soft, ça fait un peu dévier le propos. Plus que ça, même, les acteurs font extrêmement bien leur travail (Helen Mirren, grande actrice Shakespearienne habituée aux défis au bon gout, a déclaré d'une part que le film était une "épopée Shakespearienne avec des parties génitales", et a toujours dit qu'elle avait adoré tourner ce film), et la folie est telle que les 2h35 sont totalement fascinantes à voir... Reste à s'atteler aux 3h de rushes, scènes coupées, versions alternatives... ou pas.

A ce sujet, compte tenu des heurts du tournage, de l'histoire mouvementée de la production, je pense que le travail de "directeur de la post-production", à savoir réalisateur virtuel chargé de mettre de l'ordre dans les trois ou quatre tournages successifs, et de superviser montage, étalonnage (hum...), et autres trucs du même genre, a du être utilisé sur ce film uniquement: il s'appelle Giancarlo Lui, et ça ne s'invente pas, un Lui qui travaille pour Penthouse... Ca doit être un Playboy.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Zizi panpan Mettons-nous tous tout nus
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 17:27

Le premier mystère, c'est que Lucas, qui avait terminé le tournage de son troisième long métrage en 1978 complètement épuisé (il portait à l'époque le titre de Star Wars, et en France d'ailleurs, c'était La guerre des étoiles, me glisse à l'oreille mon excellent cousin), et avait donc ensuite délégué le rôle de réalisateur à deux techniciens aguerris, Irvin Kershner et Richard Marquand. Car le tournage d'un film requiert un dialogue permanent, une remise en jeu de ce qu'on doit faire dans l'oeuvre, qui dépend AUSSI des autres, les acteurs notamment mais pas que. Et Lucas en 1978 ne voulait pas y retourner... 20 ans plus tard, est-ce pour essayer de garder le contrôle vaille que vaille, au risque de courir au choc frontal avec ses acteurs, qu'il a décidé de refaire le job? Il lui en cuira, puisque le metteur en scène finira par abandonner de plus en plus de ce qui fait la matrice tangible d'un épisode de Star Wars: les acteurs, et donc les personnages, mais aussi les vaisseaux, armements et décors auxquels on croyait parce qu'ils étaient au moins un peu vrais. Ils le sont de moins en moins dans ce film, et le seront encore moins voire plus du tout dans les suivants...

Et le deuxième mystère, au moment d'imaginer un prequel comme on dit à toute cette histoire, c'est que le maître d'oeuvre a semble-t-il perdu tout sens des réalités, à moins qu'il n'ait été pris entre son propre délire mégalomaniaque (je crée un monde, ah ah!!) et une demande du distributeur d'actualiser tout ça: car on a l'impression que Lucas croit dur comme fer qu'il est en train d'accomplir l'acte fondateur de Star Wars. Or il n'en est rien: tout, absolument tout dans The phantom menace, est lié à ces trois films mythiques, qu'ils aient été refaits, trahis, amoindris ou changés n'y fera rien. Et lorsqu'il ajoute à ces péripéties attendues (sabre laser, baston, poursuites dans les canyons, hyperespace) des causeries mi-yoga mi-yoda sur les Midi-Chloriens, c'est tellement ridicule qu'on en tombe de son siège. Car la force version Menace Fantôme, ça devient du prêchi et du prêcha de patronage, version catéchisme numérique. 

Alors oui, c'est du Star Wars, dans lequel une idée intéressante (voir le monde d'avant la trilogie aussi coloré que le monde de Star Wars est aride) débouche sur un constat: on sait comment tout ça va finir, et on n'avait absolument pas besoin de ces trois films pour nous le raconter, surtout qu'Annakin Skywalker, futur Darth Vader (pour les trois du fond qui ne l'avaient pas encore capté) est interprété ici par un petit garçon qui n'est pas, mais alors vraiment pas, à la hauteur. Et le message, c'est probablement que Annakin est devenu méchant parce qu'on la privé de sa maman?

Bon, je râle, je râle, mais il y a ici des qualités: une certaine naïveté qui a le bon goût de ne pas passer QUE par les dialogues les plus cons des années 90, des poursuites dans les canyons, quelques créatures aquatiques rigolotes, et Natalie Portman bien que son intervention soit un peu gâchée par une manipulation arbitraire des spectateurs et des personnages.

Manque de pot, il y a aussi Darth Maul, un méchant d'un vide forcément intersidéral, qui n'existe que pour nous faire patienter jusqu'à la fin du film, et aussi, il y a... Jar Jar et ses Gungans. Et ça, c'est vraiment terrible...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Science-fiction Star Wars George Lucas
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 17:09

Charley bricole, invente, et ne fait que ça. Et sa belle-famille s'inquiète, pensez: il a été jusqu'à inventer une souricière à guillotine (qui fait bien rigoler les souris, on en a la preuve à l'image), et planche actuellement sur une invention vitale, qui est d'ailleurs une commande d'un monsieur tout à fait comme il faut: un système pour débarrasser les peaux de banane de leur facteur glissant...

C'est particulièrement n'importe quoi: le film est entièrement situé dans la maison de l'inventeur, et on plaint son épouse. Comme dans Hot Water, le conflit naît ici de l'irruption d'une belle-famille hostile, et Bowers maintient l'intérêt par le sérieux imperturbable qu'il affiche en toute circonstance, envers et contre tout y compris l'inutilité glorieuse des objets qu'il invente.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Comédie Charley Bowers Muet
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 16:57

Je ne suis pas tout à fait sûr qu'il faille créditer ce film à Garbagni, mais celui-ci était le co-réalisateur de l'acteur Georges Vinter sur de nombreux films de Nick Winter... le très populaire personnage d'une série de courts métrages Pathé était une création de l'acteur, bien évidemment inspiré par l'Anglo-Saxon Nick Carter, héros cinématographique d'une série de films Eclair dont certains auraient été réalisés par Jasset. 

Mais dans ce film en tout cas, il est question de parodie, et Vinter se moque assez ouvertement de son personnage sentencieux, qui trouve une solution en faisant le malin, mais... se plante en beauté!

On a volé la Joconde: on en informe le conservateur du musée du Louvre, qui prend d'ailleurs un temps infini à s'habiller, et Nick Winter arrive sur les lieux, trouve des indices, suit la piste, en arrive à la conclusion que c'est le conservateur qui a volé le fameux tableau. Sur ces entrefaites, alors que personne ne fait attention à lui, le vrai voleur (un petit monsieur rigolard à très longue barbe) arrive sur les lieux, raccroche la Joconde, et prend le tableau d'à côté: il s'était trompé car il était myope...

Deux choses à dire sur ce petit film: d'une part, il est contemporain du vrai vol du tableau, qui a eu lieu en août 1911 et ne sera pas résolu avant 1913. le film pourrait donc bien avoir été influencé par l'actualité brûlante... Et ce film fait partie d'une collection peu banale, celle des oeuvres commentées par Kafka dans ses écrits, privés comme publics. Et il y derrière cette histoire de voleurs multiples un je-ne-sais-quoi de Kafka, en effet, mais... pour rire.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Comédie Muet
29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 11:14

Amarilly Jenkins (Mary Pickford) vit de ce que d'aucuns considèrent comme le mauvais côté de San Francisco, avec sa famille Irlandaise: elle a quatre frères, ceux qui sont adultes sont devenus policiers, et ceux qui ne le sont pas encore sont plus ou moins des voyous... La mère (Kate Price) est une fière lavandière, fille de lavandière et si Amarilly veut bien suivre la lignée, mère de lavandière. Une famille simple, saine, qui vit sa petite vie tranquille loin des soucis, et en plus Amarilly a un petit ami, le barman Terry (William Scott). Jusqu'au jour où, à l faveur d'une bagarre qui a éclaté alors qu'il s'encanaillait, Amarilly ramène à la maison le beau dandy Gordon Philips (Norman Kerry), un oisif qui est doté d'une famille qui est tout le contraire de celle d'Amarilly. A partir du moment où la jeune femme est entrée dans la vie de Gordon et de sa riche famille, ceux-ci se mettent en tête de l'élever socialement et humainement, si possible...

Marshall Neilan et Mary Pickford, avec ce scénario insubmersible de Frances Marion, visent la comédie tout de suite, et ils ont raison!: l'énergie déployée par tous les acteurs, Pickford en tête, pour mettre en valeur les qualités humaines et la vie profondément enthousiaste des Jenkins, ne peuvent aller que dans ce sens. Du coup le film se joue de coups de théâtre qui en d'autres circonstances auraient pu tourner au drame, et la rencontre entre les Jenkins et la richesse va devenir, pour la famille Irlandaise, juste une expérience burlesque. Dans le contexte cinématographique éminemment édifiant de la fin des années, c'est une excellente idée, et c'est assez novateur.

Le film, durant vingt minutes, nous promène d'ailleurs dune famille à l'autre avec un montage parallèle discret, nous permettant d'avoir fait notre choix au moment où Norman Kerry et Mary Pickford se rejoignent. Le choix de l'acteur est excellent, car il n'a pas son pareil pour jouer à la fois une fripouille et un type sympathique... Et il extrêmement crédible en fêtard. La bonne humeur générale, la vivacité de la production, l'abattage de Pickford, rien n'est raté dans ce joli film, l'un des derniers de l'actrice pour Artcraft avant la création de sa compagnie.

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans 1918 Marshall Neilan Muet Comédie Mary Pickford *
28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 15:28

Le Charleston est sans doute l'une des obsessions les plus folles des années 20: cette danse foncièrement joyeuse et délirante, après tout, s'explique très bien dans un pays qui était en proie à une vague d'optimisme sans précédent, et qui allait d'ailleurs le payer très cher... Mais c'était aussi une façon pour le très grand public d'appréhender et de participer au développement du jazz, qui reste tellement indissociable de la période qu'on l'a appelée The jazz age...

La comédie ne pouvait que s'en emparer, et à l'instar de l'autre Charley, Chase, Bowers a donc conçu cette comédie pour se moquer gentiment, non seulement des maniaques du Charleston, de cette mode qui consistait effectivement à organiser des concours un peu partout, mais aussi des pères-la-pudeur invétérés qui voyaient dans la danse comme dans toutes les occasions de s'amuser, le spectre de l'immoralité... 

Alors que le garçon de ferme (Bowers, le seul acteur identifié) se passionne pour le charleston, le fermier organise des réunions avec ses voisins pour organiser la riposte contre cette danse. Charley envisage pour sa part d'apprendre à danser à la perfection, afin de gagner une coupe, un prix, et tant qu'à faire la main de la mystérieuse Senorita De Coy. ...Ce qui n'arrange pas les affaires de la fille de la ferme, qui est amoureuse de lui.

Toute la première partie est consacrée au désastre que consiste l'obsession de danser du héros, qui a acheté une méthode, et passe son temps à tracer des pas à la craie dans toute la maison. La deuxième partie est plus intéressante, et nous y voyons le géniale bricoleur inventer des chaussures qui dansent toutes seules, qui vont bien évidemment occasionner leur lot d'ennuis. Une sous-intrigue, consacrée à la jeune fille de la maison, est l'occasion pour Bowers de se vautrer dans le douteux, puisque la jeune actrice est très enrobée, et ses efforts pour danser font bien sûr bouger les meubles... Pas du meilleur goût, mais le personnage aura sa revanche.

On voit ici les limites du style de Bowers, qui développe pour ses films des trésors d'invention en animation, mais reste attaché à un burlesque assez rétrograde. ...Pour ne pas dire rustique.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charley Bowers
27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 17:06

Avec ce film, Cukor s'installe fermement dans l'organisation de la MGM, et se voit confier un film d'une extraordinaire importance... C'est son troisième film pour le studio, mais il s'est précédemment (Dinner at eight) montré digne de la confiance de Mayer... Et il va devenir incontournable pour les adaptations littéraires prestigieuses (Little women, pour la RKO en 1933). Et c'est bien de ça qu'il s'agit, car toutes proportions gardées, ce que David Selznick, producteur du film, veut obtenir avec son Copperfield, c'est la crème de l'adaptation de Dickens. D'où l'impression évidente que l'on n'a pas lésiné sur les moyens...

Et sur les stars, cela va sans dire: si Copperfield adulte est un inconnu (Frank Lawton), le personnage enfant est interprété par Freddie Bartholomew, déjà un vétéran à l'âge de 10 ans, il a participé en Grande-Bretagne à 4 films, et son interprétation est formidable. Autour de lui, on reconnaîtra Maureen O'Sullivan, Edna May Oliver, Lewis Stone, Elizabeth Allan, Una O'Connor, Basil Rathbone, Roland Young et bien sûr W.C. Fields, dans le rôle de la sympathique fripouille Wilkins Micawber...

On connaît l'intrigue, cette histoire d'un orphelin qui grandit dans l'adversité pour prendre la revanche sur la vie grâce à l'affection d'une poignée d'amis, et qui va laver par sa rigueur et sa morale (sans parler de son indécrottable sentimentalisme) le sentiment de péché laissé par le mariage de son père avec une jeune femme que sa famille n'approuvait pas... Comme on est chez Dickens, le sadisme des contrariétés qui s'accumulent (mort des êtres aimés les uns à la suite des autres, misère, difficultés de tous ordres) ne s'arrête qu'avec le mot fin, mais qu'importe: ce qui est réussi dans le film, comme dans le livre, c'est cette accumulation de personnages qui prennent paradoxalement leur vérité dans l'excès de leur caractérisation. Certains sont tellement fabuleux qu'ils valent à eux seuls le prix du ticket (et c'est un passe familial...): Edna May Oliver, impétueuse tante un rien rigoureuse, qui va devenir plus tendre au fur et à mesure, est d'ailleurs la première personne qu'on verra dans le film, et bénéficie d'une accélération inattendue du défilement de la pellicule; Fields est à son aise dans le rôle ambigu mais foncièrement sympathique de Micawber; Lionel Barrymore interprète un vieux pêcheur comme quelqu'un qui l'a fait toute sa vie, ce qui n'est pas loin de la vérité; enfin, on appréciera à sa juste valeur Roland Young si souvent préposé aux nobles anglais sans histoires, qui joue ici le maître hypocrite Uriah Heep, avec génie...

Cukor continue à imprimer sa marque, parfois bavarde mais quand les dialogues son excellents, on rend les armes...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans George Cukor